La Fédération des organisations de femmes pour l’égalité des droits humains (FEDOFEDH) exprime son indignation et son inquiétude face aux menaces graves et continues proférées par des gangs armés contre quatre journalistes de renom : Louco Desir, Jhonny Ferdinand, Esau Cesar et Guerrier Dieuseul. Ces professionnels des médias, reconnus pour leur engagement sans relâche en faveur de l’information et de la formation de la population haïtienne, sont aujourd’hui la cible d’attaques explicites qui mettent leur vie en danger.
Ces journalistes risquent quotidiennement leur sécurité pour informer le peuple haïtien dans un contexte de crise sociopolitique aiguë. Ils ont fait preuve de courage face aux pressions, dénonçant les injustices, les violences, et le non-respect des droits fondamentaux. Louco Desir, en particulier, a joué un rôle essentiel dans la lutte pour le respect des droits des femmes en Haïti. En tant que voix influente, il a régulièrement pris
position contre les violences basées sur le genre (VBG), plaidé pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères décisionnelles, et dénoncé les violations des droits humains qui touchent de manière disproportionnée les femmes dans les zones touchées par l’insécurité.
Ces journalistes, par leur travail, incarnent la résistance contre la violence et l’ignorance. Cependant, les récentes menaces les ciblant sont non seulement inquiétantes, mais extrêmement sérieuses. Dans un pays où les bandits armés mettent souvent à exécution leurs menaces, il est crucial que des actions urgentes soient prises pour garantir la protection de ces figures emblématiques du journalisme.
FEDOFEDH attire l’attention du Conseil Présidentiel de Transition et du Gouvernement sur la gravité de la situation. L’État ne peut rester passif face à ces menaces de mort qui risquent d’aboutir à l’élimination physique de ces défenseurs de la vérité et des droits humains. Si des mesures de protection adéquates ne sont pas rapidement mises en place, Haïti pourrait perdre des voix courageuses qui dénoncent, au péril de leur vie, les abus et injustices commis quotidiennement.
Recommandations
Face à cette situation alarmante, FEDOFEDH propose les recommandations suivantes pour assurer la sécurité de ces journalistes :
- Renforcer la protection rapprochée : Le gouvernement doit mettre en place des mesures immédiates pour assurer la protection rapprochée de Louco Desir, Jhonny Ferdinand, Esau Cesar et Guerrier Dieuseul. Cela pourrait inclure la fourniture de gardes du corps ou d’agents de sécurité qualifiés pour assurer leur sécurité personnelle.
- Mettre en place un plan de protection des journalistes : Le ministère de la Justice, en collaboration avec les organisations de défense des droits humains et des journalistes, doit élaborer un plan national de protection des journalistes, garantissant leur sécurité face aux menaces des gangs et autres groupes violents.
- Surveillance et répression des groupes criminels : Les forces de l’ordre doivent être mandatées pour renforcer la surveillance des groupes criminels qui menacent directement ces journalistes et engager des actions répressives fortes contre les responsables de ces menaces.
- Assistance juridique et psychologique : Les journalistes sous menaces devraient bénéficier d’un accompagnement juridique pour poursuivre leurs agresseurs en justice, ainsi que d’une assistance psychologique pour surmonter le traumatisme causé par ces menaces.
- Solidarité internationale : Le gouvernement haïtien doit solliciter le soutien des organismes internationaux, comme l’ONU et les organisations de défense des journalistes, pour fournir une assistance technique et financière à la protection des journalistes dans le pays.
En agissant rapidement et de manière décisive, le gouvernement haïtien peut éviter une tragédie et démontrer son engagement en faveur de la liberté de la presse et du respect des droits humains. FEDOFEDH reste prête à collaborer avec les autorités pour mettre en œuvre ces recommandations et renforcer la sécurité des professionnels de l’information en Haïti.
Équipe communication de la Fedofedh