Retourner dans son pays ne devrait jamais être un enfer pour un Haïtien. Au contraire, notre mission collective est de transformer cet enfer en paradis. Cela ne peut se faire que par l’investissement à grande échelle, seul véritable levier capable de rendre un pays vivable et prospère.
Le problème de l’insécurité n’est pas une fatalité. Il est avant tout la conséquence directe de l’absence d’emplois, de perspectives et d’opportunités pour la jeunesse. Inverser cette tendance est une urgence nationale, et cela commence par une responsabilité partagée entre l’État, le secteur privé et la diaspora haïtienne.
La diaspora haïtienne ne peut se contenter de croire qu’elle vit au paradis tout en ironisant sur ceux qu’elle qualifie de « fils du diable », restés dans l’enfer. Personne n’est véritablement au paradis tant que les conditions économiques et sociales de chaque Haïtien ne sont pas améliorées.
Le véritable passeport d’un citoyen ne se résume pas à un document présenté dans une ambassade étrangère. Il se mesure à la situation économique, sociale et morale de son pays. La réussite n’est pas individuelle : elle est collective, surtout dans le contexte actuel que traverse Haïti.
Il faut également éviter les discours laissant entendre que le retour d’un Haïtien sur sa terre natale serait une honte. Cette vision est dangereuse et destructrice. Nous avons, en grande partie, contribué à la dégradation de notre propre pays, et aucun autre État ne sera jamais un paradis permanent pour nous.
Haïti ne se reconstruira pas ailleurs. C’est à nous de bâtir notre avenir, chez nous, avec courage, solidarité et vision.
Alceus Dilson
Communicologue, juriste
Alceusdominique@gmail.com

