5 octobre 2025
Garry Conille promet une salle d’embarquement réaménagée à l’Aéroport du Cap-Haïtien sans date de démarrage des travaux
Actualités Corruption Economie Nature et Environnement Société

Garry Conille promet une salle d’embarquement réaménagée à l’Aéroport du Cap-Haïtien sans date de démarrage des travaux

En novembre 2013, sous l’administration Tèt Kale dirigée par Michel Martelly et Laurent Lamothe, Philippe Cinéas, alors secrétaire d’État aux Travaux publics et Transports, a annoncé lors d’un conseil de gouvernement le lancement de nouveaux travaux d’extension et de modernisation à l’aéroport international Toussaint Louverture. Il était prévu d’ajouter 600 mètres carrés à la surface actuelle de 2 400 mètres carrés de la salle d’arrivée, portant ainsi la capacité totale à 3 000 mètres carrés. En outre, 58 postes d’embarquement devaient être installés pour les compagnies aériennes d’ici décembre 2013, et environ vingt magasins et restaurants devaient être aménagés dans un salon d’aéroport de 4 000 mètres carrés. Cependant, ces promesses ambitieuses se sont avérées être des illusions, ne se matérialisant pas comme prévu.

Le 29 août 2024, le Premier ministre de la transition, version 2.1, le Dr Garry Conille, a partagé sur son compte Twitter une série d’images et d’annonces qui marquent, selon lui, certaines des premières décisions prises à la suite de ses visites dans les départements du Nord et du Nord-Est. Parmi ces initiatives, une retient particulièrement l’attention : l’annonce de la construction d’une nouvelle salle d’embarquement à l’aéroport international du Cap-Haïtien, bien qu’aucune date de démarrage n’ait été communiquée.

Monsieur Conille, dont le mandat est censé se terminer le 7 février 2026, sans aucune forme de procès, aurait affirmé son intention de laisser un impact durable, bien qu’il ne soit ni élu ni détenteur d’un mandat légitime conféré par les citoyens Haïtiens. Il a ainsi présenté sur papier une vision de développement pour Haïti, articulée autour de plusieurs projets clés qu’il promet de réaliser durant son mandat.

Cependant, une visite actuelle de l’aéroport du Cap-Haïtien révèle une réalité bien différente de celle projetée par le Premier ministre. La salle de départ, qui devrait être modernisée, est dans un état lamentable. Elle est non seulement mal aérée, rendant l’attente des passagers insupportable, mais aussi équipée de toilettes en état de délabrement, insuffisantes pour desservir les centaines de passagers qui transitent par cet aéroport international. De plus, le système d’annonce des vols fonctionne de manière capricieuse, laissant les passagers dans l’incertitude quant à l’heure de leur départ ou l’arrivée de vols étrangers. Enfin, il n’y a pas un seul écran fonctionnel pour informer les passagers sur les départs ou arrivées de vols. Le seul écran autrefois présent a été remplacé par un espace vide, témoignant du manque de progrès dans ce domaine.

Ainsi, les promesses faites par Dr. Conille concernant cette nouvelle salle de départ sont accueillies avec un scepticisme grandissant. L’image actuelle de l’aéroport contraste fortement avec la vision de modernisation annoncée, ce qui pousse à s’interroger sur la crédibilité de ces engagements. À moins d’un revirement spectaculaire avant le 7 février 2026, date à laquelle le Premier ministre devrait se retirer en vertu d’un accord signé le 3 avril 2024 – un accord qui, paradoxalement, n’a jamais été publié dans le journal officiel de la République – les Haïtiens risquent de rester une fois de plus sur leur faim.

Il est également pertinent de noter la complexité politique entourant cet accord, notamment le fait qu’un autre accord a été publié, celui-ci concernant la présidence tournante du conseil présidentiel de transition, laissant entrevoir des manœuvres politiques qui pourraient encore compliquer la situation.

En somme, l’engagement de Dr. Coney pour une nouvelle salle de départ à l’aéroport du Cap-Haïtien soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. S’agira-t-il d’une promesse tenue ou d’un énième discours sans suite dans un contexte haïtien où la confiance envers les dirigeants est souvent mise à mal ? L’avenir le dira.

cba

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.