
Alors que le Premier ministre, le Dr Garry Conille, impose des restrictions à peine voilées aux journalistes de la presse en ligne qui couvrent les opérations de police, en direct ou en différé, une situation inquiétante se fait jour. Des journalistes étrangers ont révélé des pratiques inquiétantes en interviewant des chefs de gangs et des bandits, démontrant ainsi une dimension méconnue du climat de crise qui règne en Haïti.
Opulence et impunité pour les chefs de gangs
Des images diffusées par France 24 montrent l’opulence d’un chef de gang, toujours recherché par la police depuis le massacre de six policiers à Village de Dieu en 2019. Cette tête de file du banditisme jouit d’un luxe ostentatoire tout en échappant à la justice.
Les images révèlent non seulement son train de vie extravagant, mais aussi sa protection quasi invulnérable. Les déclarations des bandits pointent l’implication des oligarques dans le trafic d’armes et de munitions, mais jusqu’à présent aucune action significative n’a été entreprise à l’encontre de ces puissants acteurs.
L’inaction face aux oligarques

Alors que les autorités concentrent leurs efforts sur les « petits bandits », les oligarques soupçonnés de soutenir ces groupes restent intouchables. Aucun d’entre eux n’est recherché par la police et aucun n’est en garde à vue. Les activités de ces élites économiques se poursuivent sans entrave, tandis que la violence et le chaos règnent sur les routes du pays.
Contrôle routier et taxation

Le gang en question exerce un contrôle rigide sur une route nationale vitale reliant la capitale au sud-ouest d’Haïti. Les véhicules qui empruntent cette route doivent payer une taxe imposée par les hommes armés, transformant le droit de circuler en une charge financière pour les citoyens. Les taux varient en fonction du type de véhicule, ce qui illustre la méthode systématique de prélèvement de taxes illégales, explique une militante de droits humains.
Les liens du caporal TiLapli et les commanditaires invisibles
L’un des chefs du gang, TLapli, surnommé le « roi du kidnapping », lors de cet entretien avec France 24, affirme ne pas agir de sa propre initiative, mais sous l’influence de puissants commanditaires qu’il refuse de nommer. Ce personnage tristement célèbre pour ses enlèvements, dont celui d’un notable parisien, souligne la gravité et l’ampleur de ses activités criminelles.

