29 juin 2024
Pourquoi Digicel et Natcom refusent de désactiver les cartes SIM non enregistrées, même quand elles facilitent les activités des gangs armés criminels
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Pourquoi Digicel et Natcom refusent de désactiver les cartes SIM non enregistrées, même quand elles facilitent les activités des gangs armés criminels

Les massacres et dégâts causés par les gangs armés criminels en Haïti sont nombreux . Ils ont assassiné des milliers de personnes, violés des milliers de femme, fait fuir des centaines milliers de famille, brûlés des centaines de maison,….etc.

Pour planifier et coordonnées leurs activités criminelles, ces gangs armés utilisent des cartes SIM vendues sans contrôle sur le marché haïtien et non-enregistrées par les compagnies de téléphone mobile. 

Les deux opérateurs de téléphonie mobile en Haïti (Digicel et Natcom) hésitent , en effet,  à désactiver les SIM non enregistrées pour plusieurs raisons principales :

  • Perte de revenus : Les SI non enregistrées peuvent générer des revenus pour les opérateurs grâce aux appels, aux messages et à l’utilisation des données. La désactivation de ces SIM entraînerait une perte de revenus potentielle.
  • Service à la clientèle : La désactivation soudaine des SIM non enregistrées peut provoquer des perturbations pour les utilisateurs qui ne sont pas au courant de cette politique. Cela peut entraîner une augmentation des appels au service clientèle et des plaintes, ce qui nécessite des ressources supplémentaires pour gérer.
  • Impact sur la concurrence : Dans certains cas, les opérateurs peuvent craindre que la désactivation des SIM non enregistrées ne pousse les utilisateurs vers des concurrents qui ont des politiques plus laxistes en matière d’enregistrement de SIM.

En raison de ces facteurs, les responsables en Haïti devraient adopter une approche progressive pour s’assurer que toutes les cartes SIM utilisées en Haïti sont enregistrées, par exemple en fixant une date limitée pour que cette obligation soit remplie par tous les usagers. Après cette date, toute carte SIM non enregistrée est tout simplement désactivée.

Rappelons que la politique d’enregistrement non obligatoire des SIM des téléphones mobiles  contribue au développement des activités des gangs armés criminels de plusieurs manières :

1. **Anonymat des communications :** Les SIM non enregistrées permettent aux criminels d’effectuer des communications anonymes, ce qui rend plus difficile pour les autorités de suivre leurs activités et de les traduire en justice.

En Afrique et dans les Caraïbes, les groupes criminels ont été connus pour utiliser des SIM non enregistrées pour coordonner leurs activités. Par exemple, au Nigeria, des groupes de crime organisé comme Boko Haram ont été signalés pour avoir utilisé des SIM non enregistrées pour communiquer et planifier des attaques terroristes, rendant ainsi difficile pour les autorités de les localiser et de les arrêter.

2. **Facilitation des activités illicites :** Les criminels peuvent utiliser des SIM non enregistrées pour coordonner des activités illicites telles que le trafic de drogue, le vol, ou même le terrorisme, sans craindre d’être facilement identifiés par les autorités.

Dans des pays comme la Jamaïque, les gangs utilisent souvent des SIM non enregistrées pour coordonner le trafic de drogue et d’armes à feu. Ces SIM permettent aux gangs de rester en contact avec leurs fournisseurs et leurs distributeurs tout en évitant la détection des autorités.

3. **Évitement de la surveillance :** Les criminels peuvent échanger régulièrement de nouvelles SIM non enregistrées pour éviter la surveillance des communications par les autorités, rendant ainsi plus difficile la collecte de renseignements et la prévention des crimes.

Les criminels peuvent échanger régulièrement des cartes SIM non enregistrées pour éviter la surveillance des communications. Par exemple, dans certains pays africains où les réseaux criminels sont actifs, les trafiquants de drogue changent fréquemment de numéro de téléphone pour éviter d’être tracés par les forces de l’ordre.

4. **Difficulté dans les enquêtes :** L’absence de données d’identification liées aux SIM non enregistrées rend plus difficile pour les autorités de retracer les activités des criminels et de recueillir des preuves solides pour les poursuivre en justice, ce qui peut entraver les enquêtes criminelles.

En Haïti, par exemple, où le crime organisé est un problème persistant, l’utilisation généralisée de SIM non enregistrées complique les enquêtes criminelles. Les autorités ont du mal à retracer les appels et les messages des criminels lorsqu’ils utilisent des SIM non enregistrées, ce qui rend difficile la collecte de preuves pour les poursuites judiciaires.

5. **Déstabilisation de la sécurité publique :** L’utilisation répandue de SIM non enregistrées par les criminels peut contribuer à la déstabilisation de la sécurité publique en permettant la coordination et l’exécution d’actes criminels de grande envergure, affectant ainsi la paix et la stabilité sociales.

En Sierra Leone, les groupes rebelles et les gangs urbains ont utilisé des SIM non enregistrées pour coordonner des activités criminelles, y compris des enlèvements et des extorsions. Cette utilisation généralisée de SIM non enregistrées a contribué à la déstabilisation de la sécurité publique dans le pays, affectant la vie quotidienne des citoyens et entravant le développement économique.

Rappelons également les avantages que procure l’obligation d’enregistrer les SIM par les opérateurs téléphoniques dans la lutte contre les gangs criminels armés :

–  Traçabilité des communications :L’enregistrement des SIM permet aux autorités de traquer les communications des criminels, facilitant ainsi le suivi de leurs activités et la collecte de preuves pour les poursuivre en justice. Par exemple, au Rwanda, où l’enregistrement des SIM est obligatoire, les autorités ont pu utiliser ces données pour démanteler des réseaux criminels.

Identification des suspects :Lorsque les SIM sont enregistrées, les opérateurs téléphoniques ont des informations d’identification sur les utilisateurs, ce qui facilite l’identification des suspects impliqués dans des activités criminelles. En Ouganda, par exemple, l’enregistrement des SIM a permis aux autorités de retracer et d’arrêter des membres de gangs impliqués dans des enlèvements et des extorsions.

Prévention des activités criminelles : En rendant plus difficile pour les criminels de communiquer de manière anonyme, l’enregistrement des SIM peut dissuader certains types d’activités criminelles ou en réduire l’ampleur. Par exemple, au Kenya, l’enregistrement des SIM a contribué à réduire les cas de fraude téléphonique et d’extorsion.

  • Coopération internationale : Dans le cadre de la lutte contre le crime transnational, l’enregistrement des SIM peut faciliter la coopération entre les autorités de différents pays. Les données d’enregistrement des SIM peuvent être partagées avec d’autres pays pour suivre les activités des criminels qui opèrent à l’étranger.

Sécurité publique améliorée : En réduisant l’utilisation de téléphones mobiles dans les activités criminelles, l’enregistrement des SIM contribue à renforcer la sécurité publique et à protéger les citoyens contre la criminalité. Par exemple, au Ghana, où l’enregistrement des SIM est obligatoire, les autorités ont constaté une diminution des cas de vol de téléphones mobiles et d’extorsion.

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