Il semble que le prénom Fritz soit devenu une sorte de malédiction pour ceux qui ambitionnent d’occuper le poste de Premier ministre en Haïti. Avec une série d’événements dignes d’une comédie politique, plusieurs prétendants au nom de Fritz ont découvert que le chemin vers la Primature était semé d’embûches.
En février 2016, Fritz Alphonse Jean a été sélectionné par le président provisoire, Jocelerme Privert, pour le poste de Premier ministre. Plein d’espoir, il a formé son gouvernement en mars de la même année, mais il n’a pas réussi à passer le test de ratification par le Parlement. Les députés l’ont tout simplement balayé comme une feuille morte lors de son passage.
Puis vint Fritz William Michel, désigné Premier ministre par le président Jovenel Moïse en juillet 2019. Il a rapidement formé son gouvernement paritaire, mais il n’a jamais été ratifié par le Sénat. La population, toujours prompte à taquiner, lui a attribué le surnom hilarant de « kabrit amelyore », ce qui résume bien sa brève aventure au pouvoir.
En avril 2024, c’était au tour de Fritz Bélizaire d’être désigné Premier ministre de transition par le Conseil présidentiel de transition. Mais les choses ont pris une tournure digne d’une sitcom politique lorsque l’opinion publique a manifesté son désaccord. Les Conseillers, pris au dépourvu, ont dû revoir leurs plans. Les règles du jeu ont été modifiées en cours de route, la majorité passant de quatre à cinq membres sur sept. Au final, c’est Garry Conille qui a remporté le jackpot, tandis que Fritz Bélizaire était gentiment remercié pour son « service ».
En Haïti, semble-t-il, avoir le prénom Fritz et des ambitions pour le poste de Premier ministre ne font pas bon ménage. Peut-être qu’un jour, quelqu’un parviendra à briser cette « malédiction des Fritz » et à mener une carrière à la Primature sans encombre.
En attendant, les citoyens peuvent toujours se divertir en suivant les péripéties de la politique haïtienne, une comédie qui ne manque jamais de rebondissements.
Elensky Fragelus