2 décembre 2025
Ricardin St-Jean, le nouveau ministre de l’Intérieur de facto, parviendra-t-il à mettre fin au système de péage instauré par les terroristes sur les routes nationales ?
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Ricardin St-Jean, le nouveau ministre de l’Intérieur de facto, parviendra-t-il à mettre fin au système de péage instauré par les terroristes sur les routes nationales ?

Comme à l’école des fans, on donne de bonnes mentions. L’actuel ministre du Commerce et de l’Industrie, Ricardin St-Jean, qui a lamentablement échoué avec l’équipe gouvernementale en place depuis juillet 2021, a été nommé ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales lors du Conseil des ministres du 8 mai. En Haïti, plus ça change, plus c’est pareil.

Les Haïtiens ont dénoncé la mauvaise gestion de M. Ricardin Saint-Jean lors de deux jours de manifestations, qui ont débuté le mardi 23 août 2022, contre la pénurie de carburant, la cherté de la vie et l’insécurité. Les manifestants ont même empêché le responsable du ministère du Commerce et de l’Industrie de se rendre à son bureau. Avec une banderole en l’air, ils ont dénoncé leur misère et leurs mauvaises conditions de vie. L’un des manifestants a été touché à l’abdomen par un policier armé d’un fusil d’assaut.

La tragédie que vit actuellement Haïti a atteint un point où elle « court le risque de provoquer un véritable génocide dans le pays », a averti le père Henry Marc Siméon, directeur du bureau de communication de l’archidiocèse de Port-au-Prince, la capitale du pays.

Lors d’une interview avec ACI Prensa, partenaire d’actualités en langue espagnole de CNA, Siméon a plaidé pour un soutien : « Les personnes [d’Haïti] qui appellent à l’aide aujourd’hui ont besoin d’hommes et de femmes de bonne volonté de tous les pays pour venir à leur aide, pour nous aider à sortir de cette situation que nous vivons. »

Le prêtre a souligné que le pape François a lancé à plusieurs reprises des appels à la paix et en soutien au peuple haïtien. Juste le 28 avril, à l’occasion de la récitation du Regina Caeli lorsqu’il était à Venise, le Saint-Père a prié « pour que le Dieu de la paix illumine les cœurs afin que la volonté de dialogue et de réconciliation grandisse en chacun. »

Siméon a partagé le drame qu’ils vivent quotidiennement : « Certains disent qu’aujourd’hui Port-au-Prince est devenue un cimetière à ciel ouvert. Vous marchez dans la rue parmi les cadavres. Il n’y a pas un jour où, si nous marchons dans le centre de la ville, nous ne tombons pas sur des cadavres de personnes dont nous ne connaissons ni l’identité ni l’origine, et dont les familles parfois ne peuvent pas leur offrir une sépulture décente. »

Les gangs contraignent les gens à payer des « péages »

Le même rapport des Nations unies indique que près de 90 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince est contrôlée par des gangs. Le prêtre a en outre déploré que « nous ne pouvons pas partir… pour aller dans un autre quartier du pays sans passer par un point contrôlé par les bandits. Nous devons payer des péages. »

Siméon a rappelé un appel récent d’une religieuse qui lui a dit que « son véhicule avec des religieuses et des laïcs à bord avait été arrêté. Ils leur ont fait payer le péage pour pouvoir continuer et ont enlevé une personne qui était avec eux. »

Bien que « certaines congrégations religieuses continuent de fonctionner » dans le pays, a-t-il dit, « il y a de nombreuses difficultés pour que les communautés religieuses puissent fonctionner et poursuivre leur mission. »

« À plusieurs reprises, des membres de gangs ont kidnappé des religieux et des religieuses », a-t-il noté, y compris six religieuses de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, six Frères du Sacré-Cœur et trois Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Toutes les sœurs et quatre des frères ont été libérés ultérieurement.

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