Pourquoi Haïti était destiné à l’anarchie : En 1880, la BRH était une société privée étrangère et Wall Street l’instigateur de l’occupation de 1915

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En décembre 1914, l’USS Machias jeta l’ancre à Port-au-Prince, en Haïti. Huit marins américains débarquèrent, se rendant à la Banque Nationale de la République d’Haïti (BNRH), où ils saisirent 500 000 dollars en or, l’équivalent de 15 millions de dollars aujourd’hui, appartenant au gouvernement haïtien.

Cet or fut emballé dans des caisses en bois et transporté à New York, où il fut déposé dans les coffres de la banque d’investissement, Hallgarten & Co.

Fondée en 1880 par le biais d’une concession accordée à une banque française, la BNRH servait de banque centrale à Haïti, bien qu’elle fût finalement une société privée étrangère. En 1920, elle passa sous la propriété exclusive de la National City Bank américaine. Malgré son statut de banque centrale d’Haïti, le gouvernement haïtien supportait des frais pour chaque transaction, avec d’importants profits acheminés vers Paris ou New York.

L’instabilité politique en Haïti dans les années 1910 a poussé Wall Street à exiger des mesures pour protéger ses investissements. En conséquence, Washington a déployé des marines pour intervenir. Cette intervention initiale a dégénéré en une occupation de 19 ans marquée par une brutalité significative, comme le décrit le major-général Smedley Butler, une figure éminente des forces américaines en Haïti.

Cet incident oublié de vol de banque sanctionné par l’État met en lumière la complexité de l’histoire d’Haïti. La récente démission du Premier ministre Ariel Henry, aux côtés des troubles civils et de la violence des gangs, ramène Haïti sous les feux de la rampe internationale. Pour comprendre ces développements, il faut plonger dans la trajectoire historique d’Haïti.

L’histoire d’Haïti reflète un mépris extraordinaire de ses élites dirigeantes envers sa population, accompagné d’interventions étrangères caractérisées par la répression et l’exploitation. Aujourd’hui, Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques et l’un des plus inégaux au monde.

Il y a deux siècles, Haïti est apparu comme un phare de l’émancipation humaine après une révolution réussie où des individus réduits en esclavage ont brisé leurs chaînes et établi une nouvelle nation. Cependant, l’ère post-révolutionnaire a vu la classe dirigeante prioriser le maintien du pouvoir, la suppression de la dissidence et l’exploitation de la main-d’œuvre, semblable à la gouvernance élitiste ailleurs.

Les puissances étrangères, appréhendant l’exemple révolutionnaire d’Haïti, ont cherché à isoler la nation, retardant la reconnaissance et imposant des réparations exorbitantes, plongeant davantage Haïti dans l’endettement. Les interventions occidentales ont continué au fil des ans, soutenant des dictateurs comme François Duvalier tout en sapant des dirigeants démocratiquement élus comme Jean-Bertrand Aristide.

Actuellement, Haïti est aux prises avec un État fragmenté où les fonctions essentielles sont externalisées vers des entités externes, illustrant un détachement entre la gouvernance et les gouvernés. Jusqu’à ce que la population haïtienne soit incluse dans le processus de gouvernance, un changement significatif restera insaisissable.

Lire l’article complet en cliquant sur le lien ci-dessous :
Why Haiti Was Destined for Anarchy – The Artistree

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