Environ cinq millions de personnes dans le pays – soit près de 45 pour cent de la population – sont désormais confrontées à des niveaux aigus d’insécurité alimentaire, selon l’organisation caritative Save the Children , en raison de la situation difficile causée par la mauvaise gouvernance en Haïti. Mais, selon le Journal Irish Times, la Digicel « n’a pas constaté d’impact significatif sur les activités de la compagnie» en dépit de la crise qui y sévit.
Digicel Group, le groupe de télécommunications fondé par l’homme d’affaires Denis O’Brien, a déclaré qu’il n’avait jusqu’à présent constaté « aucun impact significatif » de la récente descente d’Haïti vers l’état d’urgence.
Haïti a sombré dans l’anarchie ce mois-ci alors que des gangs ont pris le contrôle de grandes parties de la capitale, Port-au-Prince, et que le Premier ministre par intérim du pays, Ariel Henry, n’a pas pu revenir d’un voyage à l’étranger.
Les chefs de gangs comme Jimmy Cherizier, un ancien officier de police, affirment que M. Henry a aggravé la pauvreté dans un pays où le produit intérieur annuel par habitant avant la dernière crise était inférieur à 2 260 dollars (2 090 euros), selon le Fonds monétaire international.
Alors que M. Henry a accepté le 12 mars de démissionner suite à la nomination d’un conseil qui mettrait en place un gouvernement de transition, ce processus est au point mort en raison de querelles entre les différentes parties et d’inquiétudes concernant la sécurité des membres du conseil.
« Notre préoccupation, avant tout, concerne la sécurité de notre formidable personnel en Haïti ; et deuxièmement, bien sûr, garder nos clients connectés. Nous suivons de près la situation et avons activé nos procédures de gestion de crise, nos équipes sur le terrain faisant un travail incroyable pour maintenir les services critiques pour nos clients », a déclaré un porte-parole de Digicel, l’un des deux principaux fournisseurs de télécommunications du pays des Caraïbes.
« Nous n’avons constaté aucun impact significatif sur nos activités à ce stade mais nous continuons de surveiller la situation. »
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Le directeur général par intérim de la Digicel, Maarten Boute, a déclaré le 3 mars, au début de la dernière crise, que la connectivité internationale de la Digicel vers Haïti avait été temporairement affectée en raison d’une double coupure de fibre résultant de violents affrontements dans une banlieue de Port- au-Prince.
Depuis le lancement de la Digicel en Haïti en 2006, le pays est passé d’une catastrophe naturelle à l’autre – y compris des tremblements de terre dévastateurs en 2010 et 2021 – et des troubles civils périodiques. Depuis lors, le pays est plongé dans un chaos permanent – le président Jovenel Moise a été assassiné en juillet 2021.
Les problèmes en Haïti, le plus grand marché de Digicel en termes d’abonnés mobiles et l’un de ses principaux revenus traditionnels, ont été un facteur clé dans la décision du groupe de rechercher une restructuration majeure de sa dette l’année dernière.
L’accord, conclu en janvier, a vu M. O’Brien céder 90 pour cent de la société à un groupe de détenteurs d’obligations en échange d’une dépréciation de la dette de 1,7 milliard de dollars. Il a la possibilité d’augmenter sa participation jusqu’à 20 pour cent, si les garanties attachées à titre d’incitation à la restructuration finissaient par être déclenchés.
Des documents publiés par la Digicel en rapport avec la restructuration en août dernier soulignent que la décision de M. Henry de supprimer les subventions aux carburants près d’un an plus tôt – déclenchant une hausse rapide de l’inflation – avait gravement affecté le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (ebitda) de l’entreprise.
« Ainsi, vers la fin de 2022, à la lumière de la crise en Haïti et de ses effets matériels sur l’Ebitda du groupe, il est devenu évident qu’une restructuration plus complète de la structure du capital du groupe était nécessaire », peut-on lire.
Digicel a prévenu dans les documents qu’elle s’attendait à « d’autres impacts négatifs importants sur nos opérations et nos performances financières en raison de l’instabilité en Haïti ».
La gourde haïtienne a perdu environ la moitié de sa valeur par rapport au dollar américain, la monnaie dans laquelle Digicel publie ses résultats financiers et sa dette est libellée, depuis fin 2020. Pourtant, la gourde est restée relativement stable tout au long de la dernière crise.
Environ cinq millions de personnes dans le pays – soit près de 45 pour cent de la population – sont désormais confrontées à des niveaux aigus d’insécurité alimentaire, selon l’organisation caritative Save the Children.
Digicel opère sur 25 marchés dans les Caraïbes et en Amérique centrale.
