L’Edito du Rezo | Rire amer, le seul plat au menu des voraces assoiffés de pouvoir

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Face aux turbulences politico-sociales qui caractérisent l’histoire d’Haïti, notamment durant cette dernière décennie, ère du « 100% s… bandi legal », il est fascinant d’observer en ce début de nouvelle semaine, les acrobaties intellectuelles dérangées et les pirouettes idéologiques de certains acteurs politiques sans scrupule. Comme dans un spectacle de cirque où les clowns se déguisent en élite, les sots en fin connaisseur, on assiste à des contorsions mentales dignes des plus grands maîtres de la rhétorique.

Prenons le cas de Laurent St-Cyr, figure éminente de la Haute Commission de « Trahison » (HCT), cette entité érigée par Ariel Henry lui-même. Tel un fidèle acolyte, Saint-Cyr a suivi le Premier Ministre déchu, selon A. Rodon Bien Aimé, aux quatre coins du globe, tel un globe-trotter politique à la recherche d’une destinée commune. Cependant, voici qu’aujourd’hui, tel un funambule fatigué par l’équilibre précaire de la politique haïtienne, il se prépare à descendre du train Tèt Kale #3 pour embarquer sur le Tèt Kale #4. L’illusion du changement de nom masque-t-elle la continuité de la farce politique?

Ensuite, A. Rodon Bien-Aimé, ce virtuose du compromis historique, dont la rhétorique était autrefois empreinte de nobles idéaux. Ironie du sort, voilà qu’il réalise son propre compromis historique, un pacte avec l’éphémère et l’opportunisme politique. Toujours en quête d’une place à la table du pouvoir, il se présente comme le seul détenteur de l’intelligence et de la sagesse, le maître incontesté de la pensée haïtienne.

Enfin, Jean R. Alexandre, apôtre du compromis historique, jadis fervent soutien d’Ariel Henry, se détache soudainement de son mentor. Comme un danseur qui change de partenaire au gré des changements de musique, il se rue vers un nouveau partenaire politique, abandonnant celui qui l’a porté dans ses bras jusqu’à présent.

Et que dire de ces personnages qui, tel des ombres dansantes sur le mur en terre battue de la politique haïtienne, se prélassent dans les coulisses du pouvoir, se repaissant des restes d’une démocratie en déroute. Leur appétit vorace pour le pouvoir semble insatiable,

Ainsi, dans cette pièce théâtrale qu’est la politique haïtienne, les acteurs changent, les noms se substituent les uns aux autres, mais le spectacle reste le même. Tel un cycle perpétuel de comédie tragique, où les protagonistes se meuvent dans un ballet macabre autour du pouvoir, Haïti demeure prise au piège de ses propres illusions. Et tandis que ces opportunistes politiques qui apellent déjà Ariel Henry « l’ex-Premier Ministre », se préparent déjà à gravir les échelons du pouvoir, tels des funambules en équilibre précaire sur le fil du destin politique. Que leur appétit vorace pour le pouvoir leur serve de festin, car dans cette farce politique, le rire amer est le seul plat au menu.

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