4 octobre 2025
Déclaration de l’ambassadeur Wooster : Josué Renaud (NEHRO) met en garde contre toute prolongation “voilée” du CPT après le 7 février 2026
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Déclaration de l’ambassadeur Wooster : Josué Renaud (NEHRO) met en garde contre toute prolongation “voilée” du CPT après le 7 février 2026

Boston, 4 octobre 2025 – (Rezo Nòdwès)
Environ trois jours après le vote du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant le déploiement d’une force robuste pour appuyer la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAd’H) dans la lutte contre les gangs, le Chargé d’affaires américain, M. Henry T. Wooster, a appelé le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement à « présenter un plan précis assorti d’un calendrier pour les élections et la transition politique ».

Pour le Dr Josué Renaud, directeur exécutif de la New England Human Rights Organization (NEHRO), cette déclaration traduirait l’impatience de Washington face à un pouvoir de transition sans cap ni objectifs clairs depuis avril 2024, sinon celui de « s’enrichir et d’institutionnaliser la corruption à grande échelle ».

« Le moment est venu pour le CPT et les membres du gouvernement haïtiens de remplir leur rôle », a rappelé M. Wooster, diplomate chevronné et fin connaisseur du dossier haïtien. Mais pour Renaud, ce rappel ne saurait être interprété comme une bénédiction prolongée pour le CPT :

« J’accorde le bénéfice du doute aux déclarations de M. Wooster, mais je peine à croire que les États-Unis souhaitent maintenir au pouvoir ce CPT composé de corrompus et de corrupteurs pour organiser des élections. »

“Ce serait indécent de les garder au-delà du 7 février”

Dans cet entretien exclusif accordé samedi à Rezo Nòdwès, Renaud a ajouté qu’il ne pense pas que Washington, par cette mise en garde, cherche à maintenir cette équipe de « corrompus » au pouvoir au-delà du 7 février 2026, sans aucune possibilité de prolongation pour cette équipe budgétivore de neuf membres.

« Ce serait indécent », a-t-il martelé, estimant que le pays ne peut se permettre une nouvelle prorogation d’un pouvoir de transition discrédité.

Le responsable des droits humains a également tenu à replacer la crise actuelle dans une perspective géopolitique plus large :

« N’oublions pas que le plan de déstabilisation d’Haïti a commencé au Canada, avec l’institution du Core Group », a rappelé Renaud, accusant ce dispositif diplomatique d’avoir “institutionnalisé l’ingérence étrangère sous couvert de stabilisation”.

Selon Renaud, le CPT ne dispose ni de la crédibilité ni de la compétence morale pour mener le pays à des élections. « Avec trois présumés braqueurs de la Banque nationale de crédit (BNC) et les dénonciations publiques de Fritz Alphonse Jean à propos de Alphonse Didier Fils-Aimé, on ne peut sérieusement parler de processus électoral crédible », a-t-il insisté.

Pour le directeur de NEHRO, la résolution du Conseil de sécurité ne changera rien tant que la classe politique haïtienne refusera de s’assumer.

« Aucune force étrangère, si robuste soit-elle, ne pourra sauver un pays gouverné par des acteurs illégitimes et complices du désastre », a conclu Renaud.

???? Écoutez un extrait de l’entretien de Josué Renaud, directeur de NEHRO, accordé à Rezo Nòdwès, samedi 4 octobre 2025

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