La tragédie politique et judiciaire qui se déroule en Haïti, illustrée par les « trois actes » d’une prévisible parodie de justice, renvoie à des questions fondamentales sur l’état de la démocratie en quête, d’un Etat de droit à construire dans ce pays à la dérive dans la mer des Caraïbes.
Acte I: La parodie de justice, 4 aout 2023
Acte I a dévoilé les prémices d’une farce judiciaire, où les principes de la légalité et de la transparence ont été sacrifiés sur l’autel des intérêts politiques et personnels. Les commentaires éloquents du Dr. Josué Renaud de NEHRO ont souligné l’absurdité de cette situation, dénonçant avec véhémence une parodie de justice orchestrée pour servir des agendas cachés plutôt que de rechercher la vérité et de rendre justice.
Sous le contrôle de l’exécutif monocéphale, cette farce souligne les rouages d’un système judiciaire corrompu, orchestré pour innocenter un Premier ministre de facto illégitime, malgré les soupçons sur son rôle potentiel dans l’assassinat de Jovenel Moïse. Cette mise en scène, dénoncée comme une plaisanterie de mauvais goût par les observateurs des droits de l’homme, intervient curieusement juste avant une importante session du Conseil de sécurité consacrée au cas d’Haïti.
Acte II: La tragi-comédie continue, 26 décembre 2023
Dans ce deuxième acte, la tragi-comédie se poursuit avec l’arrivée discrète du juge Voltaire chez Ariel Henry pour une prétendue « audition ». Sous le prétexte de respecter la justice, Henry se comporte tel un souverain réel, invitant le juge à le questionner à sa résidence. Cette démarche, loin d’inspirer confiance, soulève des doutes quant à l’indépendance du pouvoir judiciaire et confirme le rôle prépondérant de l’exécutif dans cette affaire. Pendant ce temps, les machinations politiques se déroulent en coulisses, avec des échanges diplomatiques suggérant une expulsion imminente d’Ariel Henry de la Primature.
Acte III: Le triomphe de la « justice à domicile », 19 février 2024
Le dénouement de cette saga voit Ariel Henry être lavé de tout soupçon par une ordonnance judiciaire favorable, émise par le juge Voltaire. Alors que d’autres figures politiques sont inculpées dans l’assassinat de Jovenel Moïse, Henry se retrouve exempté de toute responsabilité, confirmant ainsi le pouvoir absolu de la « justice à domicile » mise en place par le Premier ministre. Malgré les premières informations accablantes et les doutes soulevés quant à son implication, Henry émerge indemne de cette enquête, laissant planer le doute sur l’intégrité du système judiciaire haïtien et alimentant les critiques sur l’impunité et la corruption qui gangrènent le pays.
Cette tragi-comédie en trois actes expose les failles d’un système judiciaire instrumentalisé par le pouvoir politique, accentuant les défis persistants à la démocratie et à l’état de droit en Haïti. L’acte I expose les prémices d’une farce judiciaire, l’acte II montre la suite de cette tragi-comédie avec une » audition » douteuse à domicile d’Ariel Henry, tandis que l’acte III se conclut par le triomphe de la » justice à domicile « , lavant Henry de tout soupçon malgré des doutes persistants.
Malgré les efforts déployés pour donner l’apparence d’une action judiciaire, la vérité est une victime de plus de la politique et de la corruption, laissant les enfants du président Moïse et la nation haïtienne, ses partisans en particulier, dans un état de frustration et d’impuissance croissantes.