Les manifestations anti-gouvernementales s’intensifient en Haïti pour exiger la démission du cynique apprenti-dictateur Ariel Henry

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Zone de Delmas, mercredi 7 fév 2024

Le 7 février 2024 marque la fin du gouvernement de doublure de Ariel Henry en vertu de l’accord signé en décembre 2022 avec des représentants des partis politiques, des organisations de la société civile et des membres du secteur privé copains-coquins.

Selon le rapport de Transparency International pour les années 2022 et 2023, le régime d’Ariel Henry a été classé comme le plus corrompu des Caraïbes.

Des milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Port-au-Prince et d’autres villes mardi pour exiger la démission du cynique apprenti-dictateur Ariel Henry le mercredi 7 février 2024, date à laquelle un nouveau chef d’État devrait prêter serment, selon l’Accord Tonton Nwèl du 21 décembre 2022.

Au moins un homme a été blessé lors des manifestations à Pétion-Ville, pour lesquelles les manifestants ont blâmé la Police nationale haïtienne (PNH), qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles pour disperser les protestataires réclamant le départ de Henry.

Dans la même région, certains membres de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP) se sont rebellés contre les autorités, qui leur avaient interdit de porter des armes et des munitions et même de sortir dans les rues.

Lourdement armés, les membres de la BSAP – qui se sont ralliés à l’opposition – ont été chaleureusement accueillis par les manifestants, qui les ont applaudis.

À Jérémie, dans le Grand’Anse ; aux Cayes, dans le sud ; à Gonaïves, dans l’Artibonite ; à Miragoâne, dans les Nippes ; au Cap-Haïtien, dans le nord, et à Hinche, au centre du pays, des personnes sont descendues dans les rues pour exiger que Henry se conforme à l’article 20 de l’accord du 21 décembre 2022 prévoyant la fin de la période provisoire de son mandat, entamée il y a plus de 30 mois.

Dans ce contexte de manifestations, l’ancien sénateur élu et ancien chef rebelle Guy Philippe a fait une apparition, annonçant lors d’une émission de radio qu’il se trouvait à Port-au-Prince pour « accompagner son peuple » et il a été vu dans la région de Pétion-Ville pendant un court laps de temps ce mardi.

Philippe a appelé à une révolution pour écarter le Premier ministre de facto du pouvoir au milieu des crises sociales, politiques et économiques que connaît la nation caribéenne, aggravées par l’extrême violence des gangs armés.

Dans la plupart des villes, les manifestants ont dénoncé le comportement des agents de la PNH, qui ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de balles.

À Pétion-Ville, au moins un magasin de boissons et de nourriture a été pillé par les manifestants, bien que les entreprises et les marchés publics aient fermé leurs portes pour la journée.

À Hinche, les manifestants, qui ont dressé des barricades enflammées dans toute la ville depuis le matin, ont tenté d’incendier les locaux de la mairie et des entreprises publiques d’électricité et d’eau. Au moins cinq motos ont été incendiées dans la ville, où l’on a entendu des coups de feu.

Il y a également eu des échanges violents entre les foules, qui lançaient des pierres, et la police, qui tirait des gaz lacrymogènes sur les participants à la manifestation, appelée par l’EDE et Pitit Dessalines, deux partis d’opposition qui continuent de réclamer le départ du Premier ministre.

Le dirigeant du parti « Pitit Dessalines », l’ancien sénateur Jean-Charles Moïse, a déclaré aux journalistes lors de la manifestation dans la capitale qu’ils ne reculeraient pas et qu’ils formaient un front uni pour écarter Henry du pouvoir.

À Port-au-Prince, des milliers de manifestants à pied – répartis en plusieurs branches – étaient accompagnés de dizaines de motocyclistes alors qu’ils se dirigeaient vers la résidence officielle du Premier ministre.

Le 7 février marque la fin du gouvernement intérimaire d’Henry en vertu de l’accord signé en décembre 2022 avec des représentants des partis politiques, des organisations de la société civile et des membres du secteur privé.

Cela s’annonce comme une journée de grande tension, au cours de laquelle des manifestations sont prévues dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans de nombreuses villes provinciales, où les citoyens réclament le départ de Henry, considéré comme incapable de diriger efficacement le pays après plus de 30 mois au pouvoir.

Les manifestations surviennent dans un contexte où des groupes armés contrôlent la capitale et d’autres parties du territoire haïtien et sont responsables de centaines de meurtres, viols, enlèvements et autres crimes.

De plus, dans ce pays, le plus pauvre d’Amérique, près de 50 % de la population souffre d’insécurité alimentaire et la moitié de sa population légèrement supérieure à 11 millions d’habitants vit dans la pauvreté.

La situation critique en Haïti a conduit le Conseil de sécurité des Nations unies en octobre à approuver, à la demande de Henry, l’envoi d’une mission de soutien à la sécurité multinational, dirigée par le Kenya mais qui n’a pas encore vu le jour.

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