7 Février | Crise politique en Haïti : Ariel Henry, élections manquées, violence programmée des gangs et les enjeux de l’incertain

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Haïti, tristement devenue la risée du monde, rappelle les lamentations d’un officier de l’armée sollicitant désespérément au moins deux hélicoptères pour lutter contre le banditisme. La situation atteint un paroxysme ironique cette semaine avec la nouvelle que des hélicoptères ont été offerts en cadeau au Kenya pour venir en aide à Haïti. Cette ironie est à peine croyable au point qu’Ariel en rit.

Samedi 3 février 2024 ((rezonodwes.com))

À l’approche de la date butoir du 7 février, Haïti se trouve dans une période d’incertitude politique exacerbée par la présence persistante d’Ariel Henry au pouvoir. Ce dernier, qui avait promis des élections en 2023, n’a pas honoré son engagement, laissant la nation se demander quel sera le scénario après cette date cruciale.

Suite à l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse en juillet 2021, Ariel Henry était censé organiser des élections en novembre de la même année. Cependant, 30 mois plus tard, aucune élection n’a eu lieu. Soutenu sans réserve par la communauté internationale, en particulier par les États-Unis, et au mépris des lois haïtiennes, Henry conserve un pouvoir contesté, accentuant les inquiétudes quant à la stabilité politique du pays.

Le monarque Henry, imposé au peuple haïtien en juillet 2021, et qui n’est pas au-dessous de tout soupçon, a consolidé son pouvoir en assumant les rôles de Premier ministre et de Président de la République, sans contrepoids parlementaire. Des critiques le comparent même à un dictateur, soulignant son implication dans la nomination illégale de juges à la Cour de Cassation.

« Dans une démocratie, l’équilibre entre les pouvoirs est essentiel pour assurer la stabilité et la légitimité du gouvernement », souligne le professeur de sciences politiques, Dr. Jean-Luc Bellerive.

La montée des gangs criminels, alliés fidèles dénoncés du Premier ministre et de ses collabos, crée un climat d’insécurité nationale. L’enlèvement récent de six religieuses met en lumière la vulnérabilité des citoyens face à cette menace persistante. Les autorités ecclésiastiques haïtiennes et le Vatican ont vivement condamné cet acte odieux, accentuant la pression sur le gouvernement de doublure de Ariel Henry.

La violence exacerbée perpétrée par les gangs en Haïti est, selon de nombreux manifestants à travers la République, délibérément planifiée. Le fondement de cette affirmation repose sur la brutale répression policière à l’encontre de manifestants désarmés, tandis que les gangs exercent un contrôle effectif sur les forces de l’ordre. Cette réalité complexe soulève des préoccupations légitimes quant à l’impunité persistante, particulièrement illustrée par l’absence d’arrestation des chefs de gangs au cours des trente derniers mois en Haïti.

Les témoignages abondent quant à la complicité perçue entre certains secteurs de la police et les gangs, ces derniers étant utilisés comme instruments de coercition contre toute forme d’opposition au gouvernement d’Ariel Henry.

« Les actes criminels compromettent la paix sociale et sapent la confiance des citoyens envers les autorités gouvernementales », souligne le théologien et expert en éthique, Dr. Marie-Claire Laurent.

Le non-respect des promesses électorales par Ariel Henry soulève des interrogations sur la légitimité de son maintien au pouvoir. La situation est exacerbée par l’occupation croissante des gangs, qui, selon certaines opinions, pourraient être utilisés comme excuse pour éviter la tenue d’élections et prolonger le mandat d’Henry.

« Le respect des engagements électoraux est fondamental pour maintenir la confiance du peuple dans le processus démocratique », affirme le professeur de droit constitutionnel, Dr. Pierre Desroches.

L’initiative américaine de nettoyer les villes haïtiennes, à travers le projet VIL financé par l’USAID, soulève des questions sur les intentions réelles des États-Unis en Haïti. Certains spéculent sur une possible ingérence sous prétexte d’aide humanitaire, avec des conséquences potentielles sur la souveraineté du pays.

« Les actions étrangères doivent être scrutées avec prudence pour préserver l’autonomie nationale et éviter toute forme d’ingérence indue », insiste le politologue renommé, Dr. André Dubois.

À l’aube du 7 février, Haïti se trouve à un tournant crucial. Entre des promesses électorales non tenues, une montée des gangs, et des initiatives étrangères suscitant des interrogations, la nation caraïbéenne navigue dans un climat d’incertitude politique et sociale. L’avenir politique du pays reste suspendu à une balance fragile, avec des implications potentielles pour la stabilité régionale.

Le rapport de Transparency International a déjà évalué l’équipe au pouvoir, lui attribuant une note de 17 sur 100. Une telle évaluation ne laisse place à aucune autre explication pour justifier le maintien en place de cette équipe qui peine pendant 30 mois à se montrer utile.

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