Un juge haïtien de la « justice à domicile » en vogue sous le régime de doublure de Ariel Henry, a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de plus de 30 hauts fonctionnaires accusés de corruption gouvernementale, dont deux anciens présidents et premiers ministres constitutionnels et de facto.
Les mandats anti-datés, volontairement ou par omission, émis vendredi dernier et divulgués sur les médias sociaux au cours du week-end, accusent les fonctionnaires d’avoir détourné des fonds ou des équipements liés au Centre national d’équipement d’Haïti (CNE). Ce centre est chargé d’utiliser des machines lourdes pour des tâches telles que la construction de routes ou le déblaiement des décombres, en particulier après les tremblements de terre.
Parmi les personnes citées figurent les anciens présidents Michel Martelly, issu d’ « élections frauduleuses en 2011« , et Jocelerme Privert, d’un scrutin second degré imaginaire, ainsi que les anciens premiers ministres constitutionnels Laurent Lamothe et Jean-Henry Céant et les de facto Jean-Michel Lapin, Evans Paul et Claude Joseph.
Personne n’a été arrêté dans cette affaire pour la consommation de l’international, car Dr Ariel Henry qui fut ministre de l’Intérieur de Michel Martelly en 2015, lors de l’abondance de la mane PetroCaribe, ne semble pas du tout inquiet.
Aucun autre détail de l’enquête n’était disponible dans l’immédiat. Le juge Al Duniel Dimanche a demandé à ce que les accusés le rencontrent pour être interrogés pendant que l’enquête se poursuit.
Il est courant que des fonctionnaires haïtiens accusés dans des affaires pénales ou civiles ignorent les mandats d’arrêt ou les demandes d’interrogatoire et n’encourent aucune sanction, parce qu’ils accusent les juges de persécution politique. Il est également rare qu’un haut fonctionnaire haïtien soit accusé de corruption, et encore moins jugé.