La vallée de l’Artibonite s’enfonce dans la terreur
Avec ces attaques armées renouvelées dans les communautés limitrophes de Liancourt, au train où vont les choses, la prise de la commune des Verrettes paraît imminente.
Entre samedi et dimanche, en moins de vingt-quatre heures, au moins dix personnes ont été assassinées à Estral, localité de Liancourt, par le gang « Gran-Grif », dénonce un membre de la Commission de dialogue, de réconciliation et de conscientisation pour sauver l’Artibonite. Sans rencontrer d’obstacles et se sentant impunis, les assaillants ont envahi la zone d’Estral, tué des paysans, pillé des entreprises et incendié des maisons.
Profitant de l’abandon total de la zone par les forces de sécurité publique, les criminels de « Gran-Grif » progressent dans les localités de la vallée de l’Artibonite. Après l’incendie suivi de la démolition du sous-commissariat de Liancourt par ces terroristes, le quotidien des rares Liancourtois coincés dans la commune s’est vite transformé en cauchemar. Sans intervention policière rapide, la prise de la commune des Verrettes semble imminente, prévient la source au niveau de la commission citoyenne.
Entre-temps, dans les rangs des brigades d’autodéfense, les cas de défection s’accumulent. Le dénommé « Kenken », dissident du groupe de résistance de Jean-Denis, s’est rallié à l’organisation criminelle « Gran-Grif » pour renforcer l’effectif du groupe actif à Savien. Au rythme des gains territoriaux et des avancées enregistrées, de nouvelles escalades de violence sont à craindre dans l’Artibonite. Parallèlement, les appels au démantèlement des foyers criminels s’intensifient. Ce dimanche, de nouvelles mobilisations ont paralysé la Route nationale no 1, avec des barricades érigées sur la chaussée au niveau de Pont-Sondé.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com