Premier Janvier | Sans mandat légitime, Ariel Henry réitère inlassablement les sujets d’élections, de référendum et de sécurité à chaque nouvelle année

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Josué Renaud : « Avec Ariel Henry, à la tête du gouvernement le plus corrompu des Caraïbes, des élections représentnt la dernière chose dont les Haïtiens ont besoin en 2024 ».

Empereur Dessalines : « Et quelle déshonorante absurdité que de vaincre pour être esclaves. Esclaves ! « 

Haïti a commémoré son 220e anniversaire d’indépendance au cœur d’une crise politique, sociale, économique et humanitaire sans précédent, plongeant les 11 millions d’habitants du pays dans une perspective sombre.

Contrairement aux célébrations traditionnelles à Gonaïves, baptisée le 1er janvier 1804 la Cité de l’indépendance, les festivités se sont déroulées cette année au Musée du Panthéon National (Mupanah) sur le Champ de Mars à Port-au-Prince, à proximité du Palais National. C’est là que le Premier ministre de facto, le Dr Ariel Henry, entouré de ses ministres dont certains soupçonnés de collusion avec les gangs, a prononcé un discours teinté de redondances et de déclarations déconnectées de la réalité.

Ariel Henry a abordé les célébrations des 220 années d’indépendance d’une manière intrigante. En évoquant la souveraineté du peuple haïtien, il a néanmoins introduit le thème controversé de l’arrivée des forces multinationales sur le territoire, suscitant une incompréhension notable.

« 2024 est une année décisive dans notre histoire. C’est une année où nous devrons faire face à de grands défis. En 2024, Haïti doit reprendre les rênes de son destin », a déclaré le Premier ministre Ariel Henry lors de la cérémonie, alors qu’il dirige un gouvernement sans mandat légitime et constitutionnel.

La répétition persistante de l’expression « mon gouvernement » suscite des interrogations sur la validité de cette dénomination, surtout à la lumière de la « caducité » de l’accord du 21 décembre 2022. Les rappels constants du monopole de la violence par l’État, déjà prononcés deux ans auparavant, contrastent avec la réalité chaotique actuelle, mettant en exergue une inadéquation entre discours et actions.

2024, une année de renaissance ?

Henry a déclaré qu’en 2024, « nous devons tout mettre en œuvre pour rétablir Haïti sur la voie de la démocratie, de la Constitution et de l’État de droit », soulignant que la solution réside dans la création d’un climat de paix propice à la tenue d’élections. Toutefois, il est important de noter que M. Henry fait semblant de ne pas être conscient qu’il ne pourra organiser aucune élection en Haïti, étant donné l’expiration de son « mandat » conformément à l’accord signé le 21 décembre 2022. Malgré cela, il réitère les mêmes promesses faites en 2021, 2022 et 2023.

Il a également abordé le problème de la faim, l’omniprésence des gangs et le besoin d’eau pour l’agriculture.

« Je répète, le peuple haïtien peut compter sur le gouvernement pour continuer à défendre les intérêts d’Haïti dans l’utilisation équitable de toutes les ressources en eau à la frontière », a déclaré Henry, faisant apparemment référence à la construction d’un canal par Haïti pour détourner l’eau du fleuve Massacre ou Dajabón, la frontière naturelle la séparant de la République dominicaine, que cette dernière considère comme « illégale ».

Une année chaotique en 2023

L’année écoulée en Haïti a été marquée par des massacres, des combats urbains, des enlèvements, des agressions armées, des vols et des viols de gangs contre des civils, avec une indifférence totale des autorités.

Anntandan Misyon Sipò pou sekirite(MSS) la vini, gouvènman an ap fè tout sal kapab pou mete plis mwayen ak plis materyèl nan men fòs sekirite nou yo. Materyèl ki sot defile la yo, se twòkèt la, chay la dèyè.

Le gouvernement a lancé à plusieurs reprises des appels à la communauté internationale pour envoyer des troupes afin de rétablir la paix et la sécurité dans le pays. Toutefois, des rapports révèlent que des membres du régime Tèt Kale alimentent en armes e munitions les groupes armés criminel.

Selon le syndicat de la police, plus de 37 policiers ont été tués. Selon les Nations Unies, plus de 200 000 personnes ont été déplacées, vivant dans des conditions inhumaines dans des camps de fortune inadaptés.

Plusieurs milliers de Haïtiens ont quitté le pays, principalement pour les États-Unis, le Canada, le Mexique et le Nicaragua, fuyant l’insécurité et la pauvreté persistantes. Parmi les émigrants se trouvent des professeurs d’université, des étudiants diplômés, des cadres du secteur public et privé, ainsi que des médecins.

Un pays sans leader élu

Haïti est sans leader élu depuis 2021, suite à l’assassinat du président Jovenel Moïse, et Henry n’a pas réussi à organiser des élections.

Le Premier Ministre a évoqué la nécessité d’une réconciliation nationale en 2024, mais le discours omet de saluer les victimes des gangs, révélant ainsi une déconnexion apparente avec la réalité sociale. La question persistante de la durée de son maintien au pouvoir et la légitimité de son gouvernement non élu demeurent des préoccupations majeures.

De nombreuses négociations entre différents secteurs en Haïti et à l’étranger ont échoué.

Pendant ce temps, entre 200 et 300 groupes armés contrôlent 80 % de la capitale et des zones économiques stratégiques telles que les principales autoroutes.

En octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé la formation d’une force de sécurité multinationale pour aider la police nationale haïtienne à affronter les gangs armés et à rétablir l’ordre. Le contingent sera dirigé par le Kenya, avec la participation d’autres pays.

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