Comité de Sanctions : La société civile haïtienne et des personnalités internationales alertent l’ONU sur le scandale de la CIRH et les liens douteux d’Ariel Henry avec les gangs

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Appel de la Société Civile Haïtienne et de personnalités internationales au Comité de Sanctions de l’ONU concernant le scandale de la CIRH et les liens présumés d’Ariel Henry avec les gangs criminels

L’ensemble des leaders progressistes haïtiens et personnalités internationales dont la Fondation Frantz Fanon, la Brigada Dessalines au Brésil, la Coalition des personnes d’ascendance africaine déclarent prendre acte de l’annonce de la publication prochaine par le Comité de sanctions de l’Organisation des Nations-Unies (ONU). Néanmoins, les signataires exigent l’application des sanctions à des responsables qui ont accéléré le chaos en Haiti, supporté Ariel Henry et dilapidé les fonds de CIRH.

Dans une lettre ouverte adressée à l’Ambassadeur Michel Xavier BIANG, Président du Comité des Sanctions des Nations Unies, un groupe d’organisations et de personnalités haïtiennes et internationales exprime leurs préoccupations quant aux omissions inquiétantes dans le rapport du groupe d’experts des Nations Unies sur Haïti. Ces omissions pourraient affecter l’objectivité de la future liste des personnes et entités sujettes à être sanctionnées en lien avec le financement des gangs criminels, le blanchiment des avoirs et la corruption institutionnalisée en Haïti.

La résolution 2653/2022 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 21 octobre 2022, impose des mesures de sanctions, notamment l’interdiction de voyager, le gel des avoirs et un embargo sur les armes ciblé, en réponse à la situation en Haïti. Le Comité des Sanctions, créé en vertu de cette résolution, a pour mandat de désigner les personnes et entités visées par ces sanctions.

Les organisations signataires dont le PAPDA, KSIL, KONBIT, NEHRO entres autres, expriment deux préoccupations majeures. Tout d’abord, elles craignent que la liste des personnes et entités à sanctionner soit incomplète. Elles demandent que le Comité des Sanctions prenne en compte les listes déjà publiées par les États-Unis et le Canada, afin de garantir l’authentification des critères de sélection des personnes à sanctionner.

De plus, elles soulignent la nécessité pour le Comité des Sanctions de se pencher sur les agissements des États Membres de l’ONU qui alimentent le trafic illégal d’armes et de munitions en Haïti. Elles appellent à une prise en compte du rapport de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) paru en mars 2023.

Les signataires exigent également que tous les biens et montants saisis appartenant aux sanctionnés soient intégralement mis à la disposition d’Haïti pour contribuer à sa reconstruction, en mettant l’accent sur le renforcement des secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de la production nationale.

En outre, les organisations et personnalités signataires déplorent le silence du rapport onusien sur des questions sensibles, telles que la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) et les soupçons d’implication de l’actuel Premier ministre de facto, Ariel Henry, avec des gangs. Ils réclament une enquête approfondie sur ces questions.

« Les organisations et personnalités signataires déplorent le silence du rapport onusien : – sur le dossier scandaleux de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH ) et sur les graves soupçons évoqués par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans un rapport d’enquête concernant l’actuel Premier ministre de facto Ariel Henry, entre autres, sur ses liens suspects avec des gangs« .

En conclusion, cette lettre ouverte au Président du Comité des Sanctions des Nations Unies met en lumière les préoccupations de la société civile haïtienne quant à l’objectivité et à l’exhaustivité des sanctions prévues contre des personnalités haïtiennes en lien avec les gangs. Elle appelle à une action équilibrée et à la transparence dans ce processus critique pour l’avenir d’Haïti.

L’accès intégral au document est disponible ci-dessous :

Lettre Ouverte au Président du Comité des Sanctions des Nations Unies

Port-au-Prince, le 27 Octobre 2023

Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Michel Xavier BIANG Président du Comité des Sanctions créé par la résolution 2653 (2022)
du Conseil de Sécurité des Nations Unies

Monsieur le Président du Comité des Sanctions,

Les organisations et personnalités signataires ont appris la publication imminente par le Conseil de Sécurité de la liste des personnes impliquées en Haïti dans le financement des gangs, le blanchiment des avoirs, la corruption…ce, en vertu de la Résolution 2653/2022 adoptée par le Conseil, le 21 octobre 2022. Ladite Résolution impose des mesures de sanction (interdiction de voyager, gel des avoirs et embargo sur les armes ciblé) en lien avec la situation concernant Haïti, créant à cette fin un Comité des sanctions et un groupe d’experts[1].

En ce qui a trait au gel des avoirs, la Résolution précise : « Tous les États Membres doivent geler immédiatement tous les fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire qui sont en la possession ou sous le contrôle, direct ou indirect, des personnes ou entités désignées ou de toute personne ou entité agissant pour leur compte ou sur leurs instructions, ou de toute entité en leur possession ou sous leur contrôle, et tous les États Membres doivent veiller à ce que ni ces fonds, ni d’autres fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ne soient mis à la disposition, directement ou indirectement, de ces personnes ou entités par leurs ressortissants ou par des personnes établies sur leur territoire.[2]»

Concernant l’embargo sur les armes, la Résolution du 21 octobre 2022 indique : « Tous les États Membres doivent prendre immédiatement les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à des personnes ou entités désignées, ou à leur profit, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires ou d’aéronefs battant leur pavillon, d’armements et de matériels connexes de tous types, y compris les armes et les munitions…. »[3].

Quant au Comité des Sanctions, son mandat comporte, entre autres, les points suivants : · Désigner les personnes et entités visées par les mesures de sanctions. · Suivre l’application des mesures de sanctions en vue de renforcer, de faciliter et d’améliorer leur mise en œuvre par les États Membres, et examiner les demandes de dérogation aux sanctions et se prononcer à leur sujet.

Le Comité est épaulé par un Groupe d’experts créé par la Résolution 2653 (2022) du Conseil de Sécurité, en application du paragraphe 21 de ladite résolution. Le Conseil, en l’occurrence, avait «demandé instamment à toutes les parties et à tous les États Membres, ainsi qu’aux organisations internationales, régionales et sous-régionales, de coopérer avec le Groupe d’experts…, et de leur donner libre accès, notamment aux personnes, documents et lieux pertinents pour l’exécution de leur mandat.[4]»

Toutefois, dans son rapport soumis au Comité des Sanctions, le Groupe d’experts, en ce qui a trait à la dynamique de la criminalité transnationale écrit ce qui suit au paragraphe 91: « Le Groupe d’experts a envoyé à trois pays des demandes de traçage concernant 74 armes à feu illicites récemment saisies et faisant l’objet d’une enquête ; ces armes avaient été fabriquées ou originellement achetées dans ces pays. Au moment de la soumission du présent rapport, seul un État Membre avait répondu. Le Groupe d’experts tient à souligner que si les États Membres ne l’aident pas à tracer les armes à feu, il ne pourra pas reconstituer la chaîne de détention.[5]»

Est-il rassurant d’apprendre que dans le cadre d’une pareille enquête, des États Membres des Nations Unies décident d’afficher une posture d’États intouchables ?

Monsieur le Président du Comité des Sanctions,

Les organisations et personnalités signataires ont une double préoccupation :

D’une part, elles craignent la publication d’une liste incomplète en ce qui a trait aux personnes (haïtiens/es ou étrangers/res) et entités soupçonnées d’implication en Haïti, dans le financement des gangs, le blanchiment des avoirs, la corruption..

Par ailleurs, les organisations et personnalités signataires estiment qu’il faudrait également tenir compte des listes déjà publiées par les États-Unis et le Canada – deux États Membres de l’ONU qui se sont empressés de publier des listes de sanctionnés sans attendre le résultat du travail d’enquête du Comité créé à cet effet – quitte à vérifier leur authentification ou à établir la validité des critères de sélection des personnes indexées ; et cela de façon impérative.

D’autre part, le Comité des Sanctions comme l’exige son mandat, doit se prononcer sur les agissements des États-Membres qui constituent un point d’alimentation du trafic illégal d’armes et munitions retrouvées en Haïti ; et tirer conclusion du rapport de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) paru en mars 2023.

Enfin elles exigent que tous les biens et montants saisis appartenant aux sanctionnés soient intégralement mis à la disposition d’Haïti pour aider à sa reconstruction et particulièrement au renforcement du secteur de l’éducation, de la santé, de l’agriculture, de la production nationale…

Monsieur le Président du Comité des Sanctions,

Les organisations et personnalités signataires déplorent le silence du rapport onusien :

  • sur le dossier scandaleux de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH ) et sur les graves soupçons évoqués par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans un rapport d’enquête[5] concernant l’actuel Premier ministre de facto Ariel Henry, entre autres, sur ses liens suspects avec des gangs ;
  • mais aussi sur l’implication de certaines personnalités de la communauté internationale dans la construction du chaos actuel.

Saluant d’ores et déjà votre engagement à la mise en œuvre de la Résolution 2653/2022 sans parti pris et sans voie libre aux lobbyistes, les organisations et personnalités signataires vous prient d’agréer, Monsieur le Président du Comité des Sanctions, leurs respectueuses salutations.

Signataires :

Alternative Socialiste (ASO) / Jean Hénold Buteau et Jean-Paul Bastien

Mouvman Nasyonal Kongrè Papay/ Chavannes Jean-Baptiste

ALBA MOVIMIENTOS, Chapitre Haïti / Islanda Micheline Aduel

Coalition Haïtienne au Canada Contre la Dictature en Haïti/ Alain Saint-Victor et Chantal Ismé

Lisane André, Citoyenne engagée

MOHFREC / Sem Supré et Etienne Datela

Michel Frantz Grandoit, prêtre engagé

Comité Democràtico Haitiano en Argentina / Henri Boisrolin

KONAKOM/Dunois Erick Cantave

Alain André/ Citoyen engagé

Initiative Citoyenne de New York/ Daniel Hutttinot

Bureau des Avocats Internationaux/ Mario Joseph

Joël Léon, Journaliste engagé

NEHRO / Josué Renaud

AFESAP/Mona Brutus

Me Jean Oreste Junior Appilar Morin / Journaliste engagé

Réseau Caribéen Panafricaniste / Myrtha Désulmé

Mouvement des Jeunes de Carrefour-Feuilles / Joseph Fenel

Inisyativ Patriyòt Maryen (IPAM) / Hugues Célestin

Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen / Origène Louis

Sèk Makandal/Wendy Mentor

Esklav Revòlte / Jean Wilgins Charles

Latibonit Kanpe pou Ayiti (LAKAY) / Rigaud Velumat

Grandans Reveye / Legagneur Bouchensky

PPN / Bernadin Kény

CMD/Mathurin Desroches

Georges Eddy Lucien / Citoyen engagé

James darbouze / Citoyen engagé

CJADD/Chenet Zamor

Òganizasyon Feminis Dantò / Vanessa Jeudi

BRIGADA DESSALINES / Ricardo Cabaño

RENOUVO DEMOKRATIK/ Alain Zéphir

Rezistans pou Ayiti / Patrice Célestin

Sendika Anseyan Sen Rafael / Elisca Jerome

Rezo Òganizasyon Zòn Lwès /Mirtha Elie

CEREH/Alce Robinson

Mouvman Revolisyonè pou Liberasyon Mas yo (MORELIM) / Nelio Petit-Homme

COMIPOL/ Ernso Ertilus et Julio Fils Cham

UNNOH / Péguy Noel

Kolektif Solidarite, Idantite ak Libète (KSIL) / Rudy Prudent

Haitian Global XChange/ Jimy Mertune

Konbit Ayisyen pou Lojman Altènatif (KAYLA) / Francia Pierrette

KOPI / Raimy Ysmael

Inisyativ 109 / Luckner Jabouin

Louis Francois Belony/ Citoyen engagé

Union Syndicale des Transporteurs Haïtiens (USTRAH) / Venès Junior Many

Asosyasyon Viktim Masak Leta nan Katye Popilè yo (AVIMEKP) / Nevelson Jean-Baptiste

Antèn Ouvriye / Reyneld Sanon

Nou se Dorval / Iswick Théophin

Rezo Òganizasyon Nòdwès / Kerby Joseph

MODÒD / Jose Félix

Rezo Òganizasyon Marigo / Lainé Louis

AJ3L / Kerly Dubréus

PREPLA/ Nicolas Pierre-Louis

Platfòm Òganizasyon pou Ideyal Bwawon Tonè / Hugues-Capè Mondésir

FGPB / Edmond Jean-Paul

SECD / Georges Réginald

MOSSOH / Gary Lindor

Rasanbleman Fanm Peyizan Aken / Louise Marie Naissant

Kowòt Patriyotik / Francisco Alcide

MOPDES –Nòdès / Astride Noel

OJPDCP-NIPPES / Simon Wallan

Cercle Grégory Saint-Hilaire / Cilien Luxenat

Armand Joseph Jules / Citoyen engagé

SITWAYEN / Gustave Augustin

Fòs Dèlma 32 / Clerveaux Fritznel

Sèk Janil / Wasly Simon

Baugé Moncœur/ Citoyen engagé

PLANARE / Victor Charidieu

Kolektif medsin tradisyonèl / Berthony Jean Charles

MSTH-ROZO / Mario Maisonneuve

ASJPCH / Luckner Chéry

ESKANP/ Mario Coty

FOSYNPO/Gédéon Junior Georges

FRAKKA/ Tina Daniel

ZOULA/ Pierre Dieudonné Delice

Òganizasyon Konbit Aksyon Popilè / James Francisque

Konbit Tanbou Pale /Schneider Alcereste (NOUVOLIB)

Kolektif Atis Angaje (KATAN) / Kébert Bastien

Konbit Òganizasyon Sendikal, Politik ak Popilè / Josué Mérilien

Pour authentification :
Camille Chalmers / PAPDA 
Rudy Prudent / KSIL
Josué Mérilien/ KONBIT

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