L’Edito du Rezo. La « machine à mensonge » officielle s’ébranle : Les déclarations non vérifiées du ministre Kenyan des Affaires Étrangères sur Haïti

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Michel-Rolph Trouillot : « Haïti, depuis sa naissance, a été confrontée à l’intervention étrangère, qui a rarement profité à son développement. »

Dans le contexte du panorama international, il revêt une impérieuse nécessité que les déclarations officielles émanant des éminents représentants gouvernementaux reposent sur des données irréfutables ainsi qu’une profonde érudition des contingences locales. Cependant, une regrettable circonstance est à déplorer, survenue le mardi 26 septembre dernier, où, dans un élan de soutien inconditionnel du gouvernement constitutionnel du Kenya envers le gouvernement de doublure haïtien, le ministre kenyan des Affaires étrangères, Alfred Mutua, a énoncé des assertions à la fois surprenantes et non soumises à une vérification minutieuse concernant la situation prévalant en Haïti.

En premier lieu, Mutua a avancé l’affirmation selon laquelle « 80% des Haïtiens aspirent à la présence de contingents étrangers en Haïti. » Cependant, cette déclaration suscite une vive controverse, étant donné qu’il semble improbable qu’un peuple dont l’histoire est jalonnée par une lutte acharnée pour la souveraineté, incarnée par des figures emblématiques telles que Jean-Jacques Dessalines, accueille favorablement une occupation étrangère menée par des mercenaires agissant sous le couvert de forces non-onusiennes, et qui sont également accusés, selon les rapports d’Amnesty International, d’avoir perpétré des exactions à l’encontre de leurs propres concitoyens. En réalité, ce que plus de 80% des Haïtiens désirent ardemment, c’est l’engagement de poursuites à l’encontre d’Ariel Henry pour crime de haute trahison à l’encontre de la patrie, dans la lignée de Dessalines, Christophe et Pétion.

Les paroles de l’historien haïtien Jean Price-Mars sont ici pertinentes : « Haïti porte en elle l’héritage de la lutte pour la liberté, et cela se reflète dans la détermination du peuple haïtien à défendre sa souveraineté.« 

Monsieur le Ministre, votre stratégie de 80% YES, Sir, vini vit, mérite indubitablement une mention spéciale, car elle a été exécutée avec une maîtrise incontestable, évoquant le jeu subtil orchestré par les conseillers de Monsieur Ariel Henry, le conzé de 2021, dans l’attente que l’effondrement total du système soit irrévocablement scellé. Il semble que l’objectif sous-jacent réside dans la volonté de conduire les citoyens haïtiens à une prise de conscience, les incitant à considérer tout individu associé à la déplorable condition de leur pays comme un « Sovè pèsonèl » de cette situation.

Dans l’optique d’une analyse approfondie, il apparaît indubitable que cette idée avait été considérée dès les étapes préliminaires, dès la requête initiale imposée à Monsieur Ariel par ses mentors, bien avant que vous ne deveniez la pièce maîtresse de cette intrigue. Cette subtile orchestration ne trompe personne, car elle témoigne d’une intention préconçue qui cherche à établir un certain fatalisme parmi la population, où chacun devrait assumer sa part de responsabilité dans le marasme actuel.

De surcroît, il convient de souligner que les réactions émanant de certaines personnalités interrogées en réaction à un présumé sondage, dévoilant le soutien présumé des Haïtiens à l’envoi d’une force multinationale, n’apparaissent pas remettre en question l’utilité de la MINUSTAH ainsi que de ses prolongements, MINUJUSTH et BINUH. Ces missions des Nations Unies ont été l’objet de critiques multidimensionnelles, englobant notamment des allégations de transgressions des droits de l’homme. Ce contexte suscite inévitablement des interrogations quant à la perception qu’ont les Haïtiens à ce sujet.

L’heure est venue pour le ministre Mutua de s’abstenir d’émettre des opinions sur des questions qui manifestement dépassent le périmètre de sa compétence. Il convient de rappeler de manière incontestable que l’initiative de l’émancipation du continent africain trouve ses racines chez nous, à Haïti, cristallisée par la Révolution haïtienne du 1er janvier 1804. En tant que symbole inébranlable de la lutte pour l’indépendance et la dignité, Haïti impose le plus profond respect envers ces valeurs fondamentales, et toute ingérence étrangère doit être appréhendée avec une considération sans équivoque à leur égard.

Le gouvernement actuellement en place sous l’administration d’Ariel Henry en Haïti suscite de vives préoccupations sur le plan de sa légitimité, de sa conformité à la Constitution et des allégations de malversations qui le ternissent. Il est impératif de souligner que le Premier ministre ne détient pas l’autorité nécessaire pour déployer des forces étrangères sur le territoire national sans un processus démocratique transparent et bien établi. En accord avec la Constitution haïtienne, il convient de rappeler de manière catégorique que seul le président de la République est habilité à initier de nouvelles missions diplomatiques, une prérogative qui ne saurait être exercée par un Premier ministre, et particulièrement pas par Ariel Henry, dont la légalité et la légitimité sont l’objet de contestations profondes.

Pour conclure, analyser les réponses émanant de diverses figures éminentes, sollicitées pour leur opinion dans le contexte d’une enquête d’opinion particulière émise par quelqu’un dont son pays est appelé à tirer un profit juteux au nom d’une « fraternité » que la traversée de l’Atlantique a dénaturée.

Vrai ou Faux:

Le ministre kenyan des Affaires Étrangères déclare que « 80% des Haïtiens souhaitent leur présence suite à la requête d’Ariel Henry, sans interférence des grandes puissances. »

Rosie Bourget, journaliste et auteure : « 80% des haïtiens? Mon oeil! Quand est-ce qu’un sondage a été réalisé?« 

Sénateur Steven Benoit: « A vérifier. je ne suis pas au courant ».

Une entrepreneure haïtienne habitant la Suisse: « Tout le monde le sait, les Haïtiens, à travers le mouvement BK, étaient motivés à délivrer leur pays, c’est Ariel Henry qui a stoppé le mouvement !« 

Jean Chéry, New Jersey : « Pas vraiment. Peut-être le Ministre sous-estime le pays à cause de sa superficie. Malgré que les Haïtiens sont toujours les victimes face aux grandes puissances. S’il y a la volonté, la persistance et la résistance, on atteindra notre objectif tôt ou tard. En tout cas, on ne peut pas justifier ce que le Ministre Kenyan nous a fait croire : 80% des Haïtiens veulent leur présence sans les forces expérimentées des grandes puissances ; cela nous rappelle le vieux proverbe français disant : « qu’il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints. »

Rony Auguste, Floride : « Quand à moi, c’est non, je ne suis pas d accord en tant qu’ Haitien« .

D. C. Floride : « Il doit prouver ce pourcentage par un rapport d’enquête ».

Dr. G. Gonaives : « Tèt chaje! se kilè menm ankêt sa a te fêt? »

Me. G. D. : « Les avis sont partagés par rapport à cette question…Mine de rien, juste avant l’arrivée de ces hommes, il serait bon d’éduquer surtout nos jeunes filles puisque, selon l’histoire, l’occupation : c’est toujours présenter les salutations distinguées à la prostitution et…« 

F. Siméon, New Jersey : « Ce monsieur mérite d’être traité en justice pour diffamation« .

Prof. Ted St-Dic : « Montana ne fait pas partie de « ses « 80%« .

S. Dupiton, New York : « On devrait lui demander d’ou vient ce sondage« .

cba

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