Réponse d’Abinader aux préoccupations des citoyens sur la Crise de la Rivière Massacre : Frontière fermée tant que les travaux du canal se poursuivent (Audio et texte complet)

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Le Président dominicain répond aux préoccupations des concitoyens alors qu’Ariel Henry s’envole à New York pour aller s’expliquer devant ses tuteurs en faisant semblant de diriger le pays.

Dimanche 17 septembre 2023 ((rezonodwes.com))–Alors qu’Ariel Henry s’envole dimanche pour New York pour rendre des comptes tout en prétendant diriger le pays, le Président dominicain réagit aux inquiétudes de ses compatriotes.

Lors d’une allocution télévisée dimanche soir, suivie par la rédaction de Rezo Nòdwès pour une analyse approfondie, le Président Luis Abinader a abordé la situation critique à la frontière avec Haïti. Il a exposé l’évolution de cette crise et les raisons pour lesquelles il a pris des mesures décisives pour protéger les intérêts nationaux, tout en soulignant l’importance de son prochain voyage à l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette démarche survient alors que ses récentes actions suscitent des inquiétudes à la fois parmi ses concitoyens et parmi la population haïtienne.

Contexte Géographique

Avant d’entrer dans les détails, déclare-t-il, il est essentiel de comprendre la géographie de la région. Le fleuve Massacre, qui prend sa source à Boca de Cabrera, parcourt 55 km, dont seulement 9 km servent de frontière entre la République dominicaine et Haïti. De plus, il existe un tronçon de 2 km dans la baie de Manzanillo, du côté haïtien, où la construction d’un canal illégal est en cours.

La Genèse du Conflit

Le Président a expliqué que la construction illégale du canal avait débuté en août 2008 lorsque des citoyens haïtiens ont entrepris un système de Riego unilatéral alimenté par les eaux du Rio Masacre. Cette construction avait pour objectif la création de grandes plantations et la vente d’eau aux petits producteurs. Malgré les protestations et les demandes de la République Dominicaine, la construction avait continué jusqu’à ce qu’elle soit temporairement interrompue à la suite du décès tragique du président haïtien, Jovenel Moïse. Cependant, elle a récemment repris, suscitant des inquiétudes quant à son impact sur le débit du fleuve.

Crise Haïtienne

La situation en Haïti s’est détériorée en raison de l’instabilité politique et de l’insécurité alimentées par des groupes insurgés qui contrôlent une grande partie du pays. Cette crise institutionnelle a des répercussions directes sur la République dominicaine, et il est devenu impératif de protéger nos intérêts nationaux.

Mesures Prises par la République Dominicaine

Face à cette situation critique, le Président a pris des mesures pour défendre nos intérêts. Cela inclut la suspension des visas pour les promoteurs du projet, la fermeture de la frontière terrestre et maritime, ainsi que la construction d’un barrage. De plus, la présence militaire a été renforcée le long de la frontière.

Appel à la Communauté Internationale

Le Président a souligné que la situation ne doit pas être vue comme un conflit entre deux peuples, mais comme une réponse nécessaire à des groupes insaisissables qui menacent la sécurité et les ressources hydriques du pays. Il a appelé la communauté internationale à intervenir pour résoudre cette crise qui dépasse les frontières d’Haïti et qui a un impact direct sur la République Dominicaine.

La République Dominicaine reste solidaire de Haïti, mais insiste sur la protection de ses intérêts nationaux. Le Président a conclu en affirmant que la situation est sous contrôle et que la paix et la sécurité sont garanties dans tout le pays.

La prochaine intervention du Président à l’Assemblée Générale des Nations Unies sera cruciale pour faire appel à la communauté internationale en vue d’une résolution définitive de cette crise complexe.

Engagement envers la Paix

En conclusion, le Président a assuré que la situation à la frontière est sous contrôle, et la paix et la sécurité dans la République dominicaine sont garanties. Il a également exprimé sa solidarité envers le peuple haïtien, mais a souligné que la priorité demeure la défense des intérêts dominicains.

Le Président conclut en remerciant le peuple dominicain et en invoquant la bénédiction divine sur la nation.

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Message du Président Abinader

« Chers citoyens dominicains, comme vous le savez, je vous ai informé jeudi dernier de la décision de déclarer l’état d’urgence à la frontière entre la République dominicaine et Haïti, après l’expiration du délai de 72 heures donné. Cette mesure vise à mettre fin de manière illégale à la durée des traités frontaliers entre nos deux pays, en réponse aux revendications de la construction d’un canal pour détourner les eaux de la rivière Massacre. Nous nous engageons toujours à rendre des comptes de manière transparente envers nos citoyens.

Aujourd’hui, je souhaite répondre brièvement et simplement à trois questions concernant la situation actuelle à la frontière avec Haïti : Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi avons-nous pris des mesures ? Et pourquoi est-ce important ? Avant de répondre à ces questions, il est essentiel de comprendre que la rivière Massacre, à Dajabón, prend sa source à Boca de Cabrera, et sur ses 55 km de long, seuls 9 km servent de frontière, dont seulement 2 km sont utilisés pour l’irrigation.

En août 2018, huit citoyens haïtiens ont initié unilatéralement la construction d’un système d’irrigation alimenté par les eaux de la rivière Massacre, dans le but de créer de vastes plantations et de vendre de l’eau aux petits agriculteurs. La construction illégale du canal a été accélérée à partir d’avril 2021. En mai de la même année, lors d’une réunion de la commission mixte bilatérale, nous avons exigé, par le biais du ministère des Affaires étrangères, l’arrêt immédiat de la construction unilatérale du canal.

La tragique disparition du président Jovenel Moïse a entraîné l’arrêt du projet, mais il y a quelques semaines, la construction a repris illégalement, sous l’impulsion des mêmes provocateurs de toujours. S’il y a des éléments incontrôlables en Haïti, je vous assure qu’ils ne seront pas incontrôlables pour les intérêts du gouvernement dominicain. Le peuple haïtien souffre des conséquences de l’instabilité et de l’insécurité causées par des groupes insurgés qui ont pris le contrôle de la majeure partie du pays, remettant en question la légalité de leur gouvernement et provoquant une grave crise institutionnelle.

Face à cette grave situation qui dépasse les frontières du pays voisin et affecte directement nos intérêts et nos droits légitimes, nous avons compris la nécessité de répondre en légitime défense contre les groupes incontrôlables qui ne respectent pas la constitution haïtienne. La République dominicaine reconnaît les accords bilatéraux qui régissent les relations frontalières entre nos deux nations, ainsi que notre constitution, qui nous oblige à protéger notre territoire et à réglementer l’utilisation durable des ressources frontalières, conformément aux principes du traité de paix, d’amitié et d’arbitrage de Milo B129 et du protocole de révision de 1936.

Ce traité stipule clairement que les cours d’eau qui se trouvent en territoire d’un État et passent ensuite par le territoire de l’autre ou servent de limite entre les deux États ne doivent pas être modifiés ou altérés par l’une ou l’autre des parties contractantes. C’est précisément ce que font certaines personnes en entreprenant des constructions unilatérales. Pourquoi avons-nous pris des mesures pour empêcher la disparition de ces cours d’eau ? Parce que la construction unilatérale d’un canal pourrait entraîner une cascade de constructions qui mettraient fin à la rivière.

La construction illégale du canal pourrait également affecter le débit de la rivière dans la région, nuisant aux 14 millions de personnes qui vivent en territoire dominicain et bénéficient de ces ressources, ainsi qu’aux 125 000 habitants haïtiens de part et d’autre de la frontière. De plus, cela pourrait causer des dommages écologiques à un écosystème vital de zones d’eau douce et à l’un des plus importants zones humides en République dominicaine.

La République dominicaine a le droit de prendre les mesures nécessaires pour garantir nos intérêts conformément à nos lois et aux accords internationaux en matière frontalière. Notre priorité est de garantir la sécurité de nos citoyens et de protéger notre souveraineté nationale. Pour cette raison, nous avons interdit l’entrée des promoteurs du projet sur notre territoire, fermé la frontière terrestre et maritime, activé la prise d’eau de La Vigía, ordonné la construction du barrage de Don Miguel et renforcé la présence militaire à travers toute la frontière.

Ces mesures resteront en vigueur jusqu’à ce que nous obtenions définitivement l’arrêt de la construction du canal. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un conflit entre deux peuples. Le peuple dominicain et le peuple haïtien ne cherchent pas la confrontation, comme en témoignent leurs désirs de vivre en paix.

Cependant, nous sommes confrontés à des éléments incontrôlables qui compromettent la sécurité de notre territoire et de nos ressources en eau pour servir leurs intérêts personnels. La situation à la frontière est sous contrôle, et la population peut vaquer à ses activités quotidiennes en toute sécurité dans tout le pays.

La paix et la sécurité en République dominicaine sont garanties, mais nous devons également nous rappeler que cette situation est temporaire. Nous avons également la responsabilité permanente de sensibiliser la communauté internationale à la situation. C’est pourquoi ma participation à l’Assemblée générale des Nations unies cette semaine est cruciale.

La solution définitive à ce problème ne réside plus entre les mains de la République dominicaine, et nous ne pouvons pas en faire davantage en faveur d’Haïti. Nous continuerons à être solidaires, mais nous ne pouvons pas oublier que notre principale responsabilité est de défendre les intérêts du peuple dominicain.

Nous agissons en conséquence et nous continuerons à le faire. Merci beaucoup, et que Dieu bénisse le peuple dominicain. »

traduction: cba

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