Pour parvenir à une résolution effective de la problématique du canal d’irrigation alimenté par les eaux de la Rivière Massacre, des négociations en profondeur, une coopération régionale et, surtout, le respect des accords antérieurs sont incontournables. Toutefois, pour atteindre cet objectif, il est impératif d’avoir à la tête du gouvernement des hommes et des femmes intègres, au-dessus de tout soupçon, animés par un profond sentiment de patriotisme.
L’Edito du Rezo
La qualification d’ « anarchistes » attribuée par le président dominicain, Luis Abinader, aux patriotes haïtiens pour leur désir de créer un canal d’irrigation destiné à desservir des milliers d’habitants du département du Nord-Est, est à la fois obsolète et mérite des clarifications immédiates si un gouvernement véritablement au service de la Nation existe. Toutefois, la première page du Listin Diario ce samedi 16 septembre 2023, arborant cette déclaration, soulève des interrogations cruciales quant à la nature du litige et à la réalité des faits.
Deux perspectives contradictoires : Le Premier ministre de facto haïtien et le Président dominicain
D’un côté, le Premier ministre de facto, Ariel Henry, insiste sur le droit souverain d’Haïti à entreprendre de telles prises d’eau, conformément à l’accord de 1929. Il met l’accent – étonnamment – sur la protection des intérêts du peuple haïtien et s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que l’irrigation de la plaine de Maribahoux respecte les normes établies.
De l’autre côté, lors de sa brève escale à La Havane pour le sommet G-77, le président Luis Abinader, dans une tentative maladroite de se positionner comme le président de l’île d’Haïti, qualifie la fermeture des frontières de réponse à un groupe d’ « anarchistes » cherchant à déstabiliser le gouvernement du pays voisin.
Au-delà des mots : Les enjeux du canal d’irrigation
Dans quelle optique devons-nous analyser la déclaration du président Luis Abinader? Quelle est la nature réelle du conflit qui divise ces deux nations voisines? Qui détient la vérité dans ce débat complexe? Comment un gouvernement étranger peut-il qualifier d' »anarchistes » des citoyens aspirant simplement à améliorer leur qualité de vie dans leur propre pays? Les paroles des dirigeants politiques possèdent un pouvoir immense, capable d’influencer l’opinion publique et les relations internationales.
Le canal d’irrigation en question, destiné à fournir une source d’eau adéquate aux besoins agricoles et domestiques de milliers d’habitants du département du Nord-Est d’Haïti, est au cœur de cette controverse. Son importance est indiscutable, impactant à la fois l’agriculture et le bien-être de la population.
Ce différend soulève des questions fondamentales sur les relations entre Haïti et la République dominicaine, ainsi que sur la manière dont les intérêts nationaux et la coopération transfrontalière sont gérés. Les deux gouvernements doivent désormais travailler ensemble pour résoudre ce litige de manière pacifique et constructive, dans l’intérêt de tous les citoyens des deux pays.
Dans cette période de tension, il est impératif que des explications claires et transparentes soient fournies pour dissiper les malentendus et favoriser un dialogue constructif. Les Haïtiens et les Dominicains ont des décennies de coexistence à leur actif, et il est essentiel de maintenir des relations amicales pour le bien-être de la région.
