Après les explications de Me. André Michel, la sénatrice Edmonde Beauzile et d’autres signataires de l' »Accord Tonton Nwèl » pour tenter de justifier le maintien au pouvoir d’Ariel Henry, malgré ses échecs, sa « connivence avec les gangs », et son absence signalée jeudi autour de la table de négociation, il sera présent samedi lors du dernier round des pourparlers sous l’égide de la Caricom, en « mission commandée ».
Ariel Henry fait un revirement majeur en rejoignant les parties exigeant sa démission immédiate pour son rôle-clé dans le « génocide en cours » et la descente aux enfers du pays.
Samedi 9 septembre 2023 ((rezonodwes.com))–Ariel Henry, Premier Ministre de fait d’Haiti, se voit contraint de prendre place aux négociations de la Caricom avec les factions exigeant sa démission immédiate, marquant un tournant dans la longue crise politique qui sévit dans le pays depuis plus de 26 mois.
Le professeur universitaire Jacques Ted Saint Dic a informé notre journal que le Dr. Ariel Henry, dont la lettre de démission est réclamée et pourrait être soumise, prendra part aux négociations. Ce changement de position est attribué à ceux ayant le pouvoir de redéfinir la direction que ce gouvernement doit emprunter.
« Assurément, c’est sous la recommandation de ceux qui l’ont installé au pouvoir et qui, certainement, se sont entretenus avec Ariel Henry pour lui dire, comme nous l’avions mentionné à maintes reprises, que le génocide en cours dans le pays est inacceptable« .
D’après M. Saint Dic, les personnes influentes qui ont soutenu Ariel Henry sont maintenant pleinement conscientes de la gravité de la situation, de l’incompétence de son équipe gouvernementale et de son manque de volonté à secourir une population en danger. Tous ces facteurs sont considérés comme déterminants à leurs yeux, et ils estiment que cela le poussera à prendre la décision appropriée qui s’impose.
« Eventuellement, nous espérons que, cette fois-ci, Ariel Henry optera pour la bonne décision à prendre« , soutient Ted Sindic, membre influent de l’Accord Montana.
Interrogé sur la possibilité d’une cohabitation avec le régime Tèt kale-SDP-Fusion en vue de la création d’une quatrième version de Tèt kale, Saint Dic ne mâche pas ses mots. Il suggère clairement qu’après 26 mois de mauvaise gouvernance, il n’y a qu’une seule option envisageable.
Il affirme que rien de positif ne peut émaner d’Ariel Henry, car il est devenu partie intégrante du problème plutôt que de la solution. Pendant cette période, Ariel Henry n’a entrepris aucune action pour résoudre la crise, ni n’a montré d’empathie envers le peuple qui souffre, et qui n’a pas réussi à obtenir la protection attendue de la part des forces de police et de l’armée.
Saint Dic souligne que le Premier Ministre Ariel Henry, bien qu’il jouisse de tous les privilèges de l’État et dispose de nombreux moyens, semble délaisser la population. Il insiste sur le fait que la montée en puissance de ce que l’on pourrait qualifier de génocide dans le pays devrait fortement lui faire prendre conscience de la nécessité de céder sa position de Premier ministre-Président-ministre de l’Intérieur, afin de mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple.
Avec Ariel Henry présent à la table des négociations samedi après-midi, Ted Saint Dic considère que la situation n’est plus dans l’impasse, à moins que le Premier Ministre ne choisisse délibérément de persister dans une voie qui nuit au pays.
Il rappelle que les membres de Montana ont toujours envisagé une ouverture pour une collaboration bénéfique à l’ensemble de la population, mais il souligne que, au cours de ses deux années au pouvoir, Ariel Henry a clairement privilégié son propre agenda au détriment des intérêts collectifs.
Initialement, la Caricom envisageait la possibilité d’organiser rapidement des élections en collaboration avec le pouvoir Tèt Kale-SDP-Fusion-RDNP, malgré le contexte d’insécurité, avec pour justification le retour aux normes légales et constitutionnelles.
Cependant, selon les dires de M. Saint Dic, il est désormais clair qu’une telle démarche n’est pas réalisable sans préalablement entreprendre une réorganisation essentielle de certaines institutions du pays. Une phase de transition est nécessaire avant d’envisager cette étape, en prenant en compte également l’évaluation de la carte Dermalog et les spécificités liées au financement des partis politiques.
« Pa gen yon afè de kouri al nan eleksyon, car la question de sécurité devrait être sérieusement abordée« , insiste-t-il tout en appelant à éviter « l’instrumentalisation de la police » capable de mener à bien, selon Frantz Elbé, des opérations de reconnaissance.
L’Éducation ne doit pas pâtir de la crise politique
D’autre part, le professeur Ted Sindic a opiné sur l’ouverture des classes, le 11 septembre prochain. « Personnellement, je pense que l’ouverture des classes ne doit pas être entravée, il est venu le temps d’arrêter de poser des entraves sur la route de l’éducation des enfants.
« Lekòl pa gen dwa prizonye de yon kriz politik« , déplore-t-il.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien du professeur Ted Sindic avec le journal. Propos recueillis par cba.