La présence de mercenaires colombiens en Bolivie suscite des inquiétudes au sein des gouvernements de plusieurs pays, qui observent leur implication dans des conflits étrangers, ainsi que dans des « armées privées illégales ».
En effet, tandis que des Colombiens qui se sont enrôlés dans la milice ukrainienne sont tués, attirés par des salaires attrayants, la Bolivie vient de lancer une alerte concernant un groupe de mercenaires au service du trafic de drogue.
En octobre 2021, le gouvernement bolivien a dénoncé la présence de paramilitaires et de mercenaires impliqués dans l’assassinat de l’ancien président d’Haïti, Jovenel Moïse, à La Paz en octobre 2020, dans le but de tenter d’assassiner le candidat de l’époque, aujourd’hui président, Luis Arce.
À l’époque, le ministre de l’Intérieur, Eduardo Del Castillo, a indiqué qu’un Colombien du nom de Germán Alejandro Rivera García était entré dans le pays, et il a été ultérieurement arrêté pour son implication dans l’assassinat en Haïti.
Pour les autorités boliviennes, il semble que ces mercenaires aient également offert leurs services en Bolivie, et des preuves de leur présence commencent à émerger.
Récemment, les médias boliviens ont signalé des affrontements entre des agents de la Patrouille Rurale Mobile et un groupe de trafiquants de drogue dans la région tropicale de Cochabamba (centre de la Bolivie), alors qu’ils tentaient de démanteler un mégalaboratoire de cocaïne.
Le ministre de l’Intérieur, Eduardo Del Castillo, a annoncé en fin de journée mardi que l’intervention des agents avait « neutralisé le groupe irrégulier et saisi son armement ».
Il a toutefois révélé un élément clé : « Ce laboratoire de cocaïne dans la région tropicale de Cochabamba était protégé par une équipe de sécurité composée de citoyens colombiens très dangereux. »
En effet, plusieurs personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles se trouvaient des citoyens boliviens et colombiens, fortement armés, et tout semble indiquer qu’ils travaillaient pour les mafias opérant dans cette zone de Bolivie.
Les autorités ont également signalé qu’un des présumés trafiquants de drogue avait été blessé.
Le Colombien arrêté
Selon nos investigations, le Colombien arrêté lors de l’opération a été identifié comme Mirto Antonio Arenas Bonilla, âgé de 59 ans, originaire de Maya, Cundinamarca.
Selon les dossiers judiciaires colombiens, cet homme a été condamné en 2010 à 3 ans de prison pour trafic de stupéfiants.
En septembre 2015, le dossier a été transmis à un tribunal de Cundinamarca qui a prononcé la prescription de la peine.
Le centre de production de stupéfiants, qui était gardé par des Colombiens, dont Arenas Bonilla, avait la capacité de produire entre 300 et 400 kilogrammes de cocaïne chaque jour.
Des membres de l’armée et de la police ont également découvert une piste clandestine par laquelle les trafiquants de drogue acheminaient la drogue vers le sud du continent et l’Europe.
Au cours de l’opération, six véhicules, plus de 210 kilogrammes de chlorhydrate de cocaïne, des armes et d’autres éléments ont été saisis.
Selon les informations en provenance de La Paz, cette question sera abordée lors d’une réunion des ministres de l’Intérieur de la région, qui se tiendra à Bogotá le vendredi prochain, en présence du ministre de l’Intérieur bolivien, Eduardo Del Castillo, qui a fourni des détails sur la situation des Colombiens.
Au cours de cette réunion, le président Gustavo Petro devrait également être présent, et il n’est pas exclu que le ministre bolivien rencontre d’autres membres de la haute direction des forces de sécurité colombiennes.
source: El Tiempo