Une note vocale virale sur les réseaux sociaux évoquant un supposé échange entre l’ancien responsable de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN ), le commissaire Dimitri Hérard et le président assassiné Jovenel Moise au sujet du dossier de Petit-Bois prétend fragiliser les rapports entre des membres du haut commandement de la Police nationale d’Haïti (PNH). Pour le porte-parole de l’institution policière, le commissaire Garry Desrosiers, rien n’est vrai dans ces rumeurs.
Vendredi 23 juin 2023 ((rezonodwes.com))–
Des rumeurs sur des changements à opérer à la tête de la PNH persistent et elles ont tendance à prendre de l’ampleur suite à la diffusion d’un extrait d’une conversation entretenue entre l’ancien Président Jovenel Moise et le responsable de l’USGPN incarcéré au Pénitencier national, Dimitri Hérard.
Le porte-parole de l’institution policière, le commissaire Garry Desrosiers, est depuis un certain temps dans l’œil du cyclone après la publication du document sur les réseaux sociaux.
Certaines voix dans la presse accusent le commissaire Desrosiers de faire le jeu de l’actuel directeur général de la PNH Frantz Elbé visé par une éventuelle révocation, pour fragiliser le choix du responsable de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ), l’inspecteur général Frédéric Leconte, potentiellement pressenti pour prendre les rênes de l’institution policière.
Au milieu de ces rumeurs folles qui inondent les plateformes numériques, aucun malaise n’est à déplorer dans le haut commandement de la PNH, selon le commissaire Garry Desrosiers. Pour preuve, la préparation de la conférence sur le bilan des opérations conduites par la Police dans toutes ses juridictions a été minutieusement préparée la veille du mercredi entre le commandant en chef Frantz Elbé, le Directeur de la DCPJ, l’IG Frédéric Leconte, et d’autres hauts gradés du corps policier, soutient Desrosiers, lors des échanges avec des journalistes, en marge d’une conférence de presse à la Direction générale de la PNH, jeudi.
Le porte-parole Garry Desrosiers balaie les rumeurs sur son implication dans cette campagne visant à hypothéquer les chances de l’IG Frédéric Leconte à la Direction générale de la PNH. Il rappelle les limites de sa tâche et qu’il parait inconcevable qu’un patron de la PNH puisse s’engager dans un exercice qui outrepasse ses prérogatives.
Entre les lignes, selon les interprétations, la conversation entre le Chef de l’Etat Jovenel Moise, assassiné le 7 juillet 2021 et Dimitri Herard transpire une certaine irresponsabilité de plusieurs entités dans l’application des sanctions dans l’affaire Petit-Bois éclatée le 7 février 2020. Quelle est l’opportunité d’une telle publication dans un tel contexte se demande-t-on ?
À propos d’un possible changement dans le leadership au plus haut sommet de la PNH, des questionnements surgissent. L’option de remplacer un directeur général peut-elle diviser la hiérarchie policière? Le haut commandement et les réserves de la PNH peuvent elles être comparées à une jungle lors des tractations pour remplacer un directeur général?
Autant d’interrogations qui doivent être élucidées, selon des esprits avisés. Dans l’intervalle, l’horizon est loin de se dégager en ce qui concerne la gestion de la PNH. La recrudescence des actes d’insécurité à Tabarre et ses quartiers limitrophes conjuguée au comportement indifférent d’un haut commandement de l’institution policière fait craindre le pire.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
