par Garry Muzeau
Monsieur,
Diogène Laerce dit le Cynique, un philosophe grec de l’Antiquité, muni d’une lanterne parcourait les rues de la cite et répondait à tous ceux que son comportement insolite intriguait » Je cherche un homme », un homme qui répondrait à cette définition que St-Exupéry en a donné dans Terre des hommes : être homme, c’est précisément être Responsable, c’est connaitre la Honte face a une misère qui ne semble pas provenir de soi, c’est Contribuer en posant sa pierre a bâtir un monde meilleur. Des hommes dans mon pays, des hommes éminemment pourvus de leur sens de responsabilité collective envers les masses démunies et de leurs devoirs citoyens, j’en cherche les échantillons.
C’est la raison pour laquelle j’ai dû m’incliner devant votre perspicacité et la profondeur de votre analyse après avoir pris connaissance de votre dernière correspondance ouverte. Je vous en félicite car a chaque fois qu’il m’arrive de tomber sur un Homme réellement préoccupé par la situation des masses, je continue a croire que tout n’est pas irrémédiablement perdu et que notre chère et douce Haïti peut renaître de ses cendres.
Farah Juste chante depuis des décennies : » Le la Libéré Haïti Va Bel O ». Quand donc sonnera l’heure de cette libération ? Je rêve de ce jour. Je suis persuadé qu’il arrivera. Ma conviction repose sur ces mots de Mobutu Sese Seko » un fruit ne tombe que quand il est mur, mais devant la tempête et l’ouragan de l’histoire mur ou pas mur il tombe quand même.
Changement généré par la violence, changement opéré dans la tranquillité par suite de modifications radicales dans les pratiques courantes de gouvernance et de partage équitable de la richesse nationale, la situation actuelle qui prévaut dans le pays a atteint un tel degré de putréfaction qu’elle crie haut et fort qu’elle est en train d’exhaler ses derniers souffles avant de s’éteindre ou de réclamer mieux.
Vous comme moi savons qu’un pays ne meurt jamais mais que l’accouchement de toute forme de nouveau contrat social est le résultat de la violence et parfois celui d’un consensus national. Du train que dégénèrent les conditions de la vie chez nous nous devons accélérer les processus de transformations de notre vécu durant les trente dernières années notamment et faire luire l’espoir pour bloquer les foudres qui s’accumulent à l’horizon.
Plus sage que nous a écrit « le passé est à chacun ce que le brouillard est à l’accident, responsable de rien, mais cause de tout cependant ». En essayant de pointer du doigt le ou les coupables de cette situation inextricable. Nous nous versons dans des à peu près ou des explications qui souvent ne reflètent qu’une partie de la vérité ou nous passons nettement à cote des causes réelles. Le passé est mort et bien mort. Qu’il repose en paix.
C’est à nous héritiers de cet imbroglio que revient l’ingrate tâche de parer au plus pressé pour éviter le pire et de trouver des solutions valables pour que tous les haïtiens se sentent réellement chez eux, en Haïti, un paradis ou il fait si bon vivre. J’estime que dans cette croisade, Monsieur Rouzier, vous vous êtes déjà inscrit en qualité de berger.
Garry Muzeau
garry@toursinhaiti.com
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