Un peuple à genoux depuis plus d’une décennie

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Un peuple à genoux depuis plus de 10 ans

par Bidler Nelson

L’image d’Haïti s’est ternie au fil des années. Actuellement, la situation force l’haïtien lambda à fuir le pays pour ne pas se faire tuer par un escadron de la mort. Entre la guerre des gangs et le coup de théâtre des politiciens sans colonne vertébrale, les citoyens paisibles semblent être la proie de loups qui n’arrivent pas à manger à leur faim.

Beaucoup d’événements majeurs justifient, en ce sens, ce cheminement vers la détérioration du pays.

Le 14 mai 2011, avec l’avènement de Sweet Micky au pouvoir, le pays a clairement choisi de laisser la voie de la civilité pour entreprendre celle de la barbarie et de l’épistémophobie.

« Les hommes en costume nous ont trop bernés. Tentons notre chance avec un vaurien ! », était le discours de nombreux complices de la souffrance d’Haïti, lors du choix de Joseph Michel Martely comme président face à Mirlande Manigat. Celle-ci, il faut le souligner, a choisi depuis quelques temps, de rejoindre le cercle mafieux des bandits légaux.

Parallèlement, beaucoup d’éléments plaident en faveur de cette déchéance sociale : Le gouvernement Martelly-Lamothe a dilapidé en grande partie, le fonds Petrocaribe initié par le défunt président vénézuélien Hugo Chavez en vue de soutenir les pays les plus pauvres de la région.

Ce même pouvoir a financé des projets sociaux bidons tels que Timanman cheri, Kore etidyan et Ede Pèp, qui n’ont évidemment aucune retombée positive sur le long terme. Par contre, ils ont refusé d’investir les fonds de l’Etat dans l’agriculture ou d’autres filières qui pourrait aider le pays à devenir autosuffisant en matière de production nationale.

L’avènement de Jovenel Moïse au pouvoir, a permis de placer soigneusement les pions du PHTK (parti haïtien tet kale) pour l’effondrement du pays, avec un non respect flagrant des valeurs morales et mystiques. Le président Moïse lâchement assassiné en son domicile dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, avait consciemment mené le pays vers un État démembré, avec des institutions inopérantes, sans loi et sans justice sociale.

En juin 2020, avec le consentement de l’ancienne représentante spéciale des Nations Unies en Haïti, Helen Lalime, le président Jovenel Moïse a renforcé le pouvoir des groupes armés dans le pays, avec la fédération G9. Le fameux programme de démantèlement et de réinsertion dirigé par Jean Rebel Dorcena, véritable cheval de Troie, a beaucoup plus servi à renforcer le sentiment de puissance des malfrats au lieu de leur enlever leurs armes et de les convertir en d’honnêtes et paisibles citoyens.

Face aux groupes armés qui terrorisent la population, des troubles politiques persistent dans le pays. Ainsi, le phénomène pays-lock s’y établit. Presque tous les citoyens ont été contraints de rester à la maison. Parallèlement, la pénurie du carburant a pointé le bout du nez, les prix ont commencé à exploser et le système de santé s’est désintégré en laissant surgir les problèmes d’urgence sanitaire.

Après l’assassinat de Jovenel Moïse, Claude Joseph qui devrait être un grand suspect de ce meurtre, a pris les rênes du pays, mais cette aventure n’allait pas durer. Sur la dictée de l’international, il a laissé, la queue basse, le pouvoir au neurochirurgien Ariel Henri, un autre suspect qui, depuis lors, gouverne le pays en dehors de toutes les normes constitutionnelles et légales.

Ariel Henry a plongé le pays au plus profond de l’abîme. En tant que premier ministre de facto, il est un incapable qui ne fait que jouir des privilèges de l’État. Seul chef du pays, Ariel Henry sait pertinemment que ni les élections, ni l’établissement de la sécurité ne l’intéresse. Le monsieur s’accroche au pouvoir et laisse le pays chuter vers le plus profond des abimes.

Rien n’est fait pour sortir le pays de cette impasse. La vie est devenue impossible à vivre. Les compatriotes haïtiens sont obligés de prendre massivement la voie migratoire pour pouvoir sauver leur peau, ou pour avoir un avenir plus certain et moins inquiétant.

À l’heure actuelle, le pays n’est pas dirigé. Cette phrase a coûté la vie d’un ancien bâtonnier, Me Dorval. Faut-il bien le rappeler ? Le pays est privé de dirigeants. Le pays ne connait que des jouisseurs. Ces privilégiés ont tout pris. Ils ont pris en otage le destin du peuple haïtien. Ils ont choisi d’appauvrir un pays qui est pourtant si riche.

Ces privilégiés continuent de jouir des privilèges de l’Etat tout en restant démissionnaire de leurs fonctions. Ils ont clairement démissionné car ils n’ont jamais été des vrais serviteurs. Et, ils s’offusquent quand on leur rappelle leur devoir!

Ces jouisseurs ont tout pris et ils ont mis le pays à genoux.

Bidler Nelson
bidlernelson@gmail.com

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