Guirlaine Delorme: « L’amour excessif de l’argent est carrément déconseillé ».
Port-au-Prince, mardi 7 mars 2023 ((rezonodwes.com))–
Il serait naïf de ne pas reconnaitre l’importance de l’argent dans notre quotidien. Des pièces de monnaie, des billets et même des cartes bancaires forment le numéraire qui permet les échanges matériels. Le numéraire est indiscutablement nécessaire à l’humanité, car se nourrir, se vêtir, se loger et tant d’autres détails, ne sauraient se réaliser en son absence.
D’entrée de jeux, nous allons parler d’argent, un sujet qui n’est surtout pas confortable. Je mets humblement quiconque au défi de penser autrement. Toutefois, une chorégraphie d’idées focalisées sur quelques aspects, va nous permettre de faire le point.
L’argent, tout le monde en a besoin et s’en sert. Auguste DETOEUF a même écrit qu’: « on fait tout avec de l’argent, excepté des hommes ». En fait, avoir de l’argent en soi, n’est pas un problème, mais tout se joue dans son utilisation.
Pour mener sa vie, en tant qu’humain et être social, une personne a besoin de faire bouillir la marmite, de se loger, de se vêtir, de s’amuser. Tout cela exige une certaine capacité financière. Alfred CAPUS a raison de dire que: « La vie est un long souci d’argent ».
Néanmoins, une personne mature va gérer son budget au mieux pour pouvoir faire face à ses dépenses et obligations. En revanche, un individu moins responsable, aura tendance à dépenser au-dessus de ces moyens. Il est donc opportun d’unir notre voix à celle d’Alexandre DUMAS Fils pour conseiller ce qui suit : « N’estime l’argent ni plus ni moins qu’il ne vaut ; c’est un bon serviteur, et un mauvais maître ».
Avec une posture d’intelligence financière, analysons de plus près certaines situations.
Prenons le cas de quelqu’un avec un emploi bien rémunéré, cela ne lui empêche pas de faire face de temps en temps à des impondérables. Pour cette raison, il est obligé d’ajuster son plan d’action, en clair, son budget. Certains conseillers financiers vous diront que pour générer plus de revenus, il faudrait se lancer dans l’entreprenariat. D’autres voient ‘le monde des affaires’ comme étant le chemin idéal pour parvenir à des finances souples et confortables. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible. Beaucoup de gens n’ont que leur emploi comme unique source de revenus. Dans de telles circonstances, ces salariés doivent tout faire pour bien contrôler leur budget mensuel au risque de se voir plonger dans de grandes difficultés financières.
Il est important de souligner que la survenue d’un évènement imprévu, comme une maladie, une perte d’emploi, un décès, peut parfois tout gâcher. Mais avec un peu de hauteur de vue axée sur la discipline, une personne peut arriver à traverser ces moments difficiles. Par exemple, dans ces cas, il est conseillé de revoir son budget et d’éviter les dépenses inutiles. Les repas réguliers au restaurant, les voyages fréquents à l’étranger, les achats impulsifs, sont entre autres, des dépenses qui méritent d’être reconsidérées, le temps de remettre ses finances sur les rails. Pascal BRUCKNER admet que : « Bien penser, c’est aussi apprendre à bien dépenser, pour soi et pour autrui ».
En outre, il serait sage de se constituer une épargne quand tout va bien. L’épargne n’est autre qu’une économie, un coussin financier. Mark TWAIN a affirmé que: « L’épargne est une magnifique réalité, spécialement quand nos parents l’ont pratiquée ». A l’heure actuelle, le déboursement en désordre n’est plus tendance. Nos dépenses doivent être bien mesurées et rationnelles. Le numéraire et la raison sont deux forces qui luttent l’une contre l’autre pour dominer et diriger nos vies, comme un bateau à deux moteurs qui le poussent dans des directions opposées. Le moteur que nous devons alimenter le plus, est celui qui nous orientera dans la bonne direction.
Par ailleurs, ce serait indifférent dans le contexte de ce billet, de ne pas donner un coup de chapeau à la pyramide des besoins d’Abraham MASLOW. Maslow nous a légué un outil représentant la hiérarchie de nos besoins sous forme de pyramide à cinq niveaux. Les besoins physiologiques représentent la base de la hiérarchie et à la cime, nous rencontrons l’engouement de s’accomplir. Chacun des niveaux pourrait représenter un besoin financier.
Selon cette théorie, une personne précaire aura besoin de satisfaire ses besoins fondamentaux, ceux qui sont à la base de la pyramide (besoins physiologiques, besoins de sécurité). Une personne avec un niveau de vie supérieur, nourrira des besoins plus élevés d’ordre psychologique (besoin d’appartenance, de reconnaissance, etc.). D’un autre côté, nous pouvons aussi interpréter cette pyramide en termes de progressivité. De cette façon, la pyramide peut être considérée comme un système graduel permettant de voir concrètement l’évolution de son trajet personnel vers l’autonomie financière. Quel que soit la lecture que l’on fait de cette pyramide, une chose est certaine, il sera difficile de se sentir vraiment libre, indépendant et épanoui, si on ne regarde que vers le bas, sans jamais s’autoriser à viser le sommet!
Que dire de ceux qui ont beaucoup d’argent ? Bon nombre d’entre eux ont fait un clin d’œil à la philanthropie. La philanthropie, c’est porter un regard bienveillant, compatissant sur l’autre. C’est se dépasser soi-même. La manifestation de la philanthropie est diverse et multiforme. En effet, l’argent devrait être utilisé pour son bien propre, mais aussi pour le bien d’autrui. De Bill GATES à Max Martin FISHER en passant par John ROCKEFELLER, ils ont tous fait des heureux et ont contribué à leur manière, à rendre notre monde meilleur. Muhammad YUNNUS a précisé que : « Faire de l’argent, c’est un bonheur. Mais faire en sorte que les autres soient heureux aussi, c’est un super bonheur, et si vous voulez le faire, vous serez super heureux ».
Vous convenez avec moi que ce n’est pas seulement l’argent qui compte dans la vie. Offrir son temps, son talent, porter son attention à une cause, partager son expérience, son expertise ou son savoir-faire, voilà autant d’actions que l’on peut mettre à la disposition d’autrui et ce, quelle que soit sa situation financière.
Aujourd’hui, un message respectueux doit être délivré à propos de l’argent. Son amour excessif est carrément déconseillé. Nous devons le dominer ; nous devons le contrôler et ne pas lui laisser le loisir de nous mener. Autrement dit, l’argent n’est pas l’alpha et l’oméga. Avoir un cerveau orienté que vers le numéraire constitue un concert d’erreurs. Albert CAMUS l’a si bien compris en avançant que: « Toute vie dirigée vers l’argent est une mort. La renaissance est dans le désintéressement ».
Chers amis lecteurs, vivre n’est pas une ‘occupation aisée’ ; réaliser la vie que nous souhaitons, une vie joyeuse et satisfaisante, l’est encore moins. Il n’y a pas de cadeau dans cette vie ; l’argent ne peut surtout pas tout acheter. La vie que nous souhaitons vivre, exige des sacrifices et une gestion financière adéquate. Pour accéder à ce niveau, il est impératif d’aller chercher des conseils appropriés, d’écouter, de lire, d’observer et de fouiller beaucoup sur le sujet. Léon CAMPION avance que : « L’argent, dit-on procure tout… ce n’est pas vrai ; il ne dispose ni l’esprit, ni l’intelligence, ni le talent, ni le bon goût ».
Somme toute, chacun de nous doit détenir le chic de maitriser cet outil qu’est l’argent. Il ne devrait pas avoir de l’emprise sur nous. Il est de première importance de l’apprécier à sa juste valeur.
Bon courage !
Bonne lecture !
Me. Guirlaine DELORME, AV.
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