Haïti | La création délibérée de l’insécurité est une stratégie utilisée pour maintenir le régime PHTK en place

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Le monarque Henry Nul se bat, bec et ongles, pour que le pouvoir PHTK/SDP-Fusion-RNDP perdure, car c’est plus important pour lui que l’élimination réelle des gangs criminels armés. Personne n’est dupe.

Ariel Henry dit assainir les finances et Romel Bell vit paisiblement chez lui.

Editorial de Haïti-Observateur

L’insécurité, un phénomène créé intentionnellement de toutes pièces !

New York, mercredi 15 février 2023 ((rezonodwes.com))–

En Haïti, État ayant 219 ans depuis sa création, l’insécurité présente, depuis plusieurs années, dans d’autres pays, même chez des voisins de l’hémisphère, ne commençait à en faire l’expérience qu’au cours de ces dernières années. Dans la perspective d’en installer les acteurs, en vue d’assurer la permanence de sa mainmise sur le pouvoir, le Parti haïtien tèt kale (PHTK) s’en est pris par étapes pour mettre en place ses atouts politiques. Si Michel Joseph Martelly, parvenu à la première magistrature de l’État, s’est rallié Laurent Salvador Lamothe, il entendait trouver l’homme idéal pour mener à bien la construction du phénomène de la peur. Aussi le second Premier ministre de Sweet Micky s’était-il donné une mission spéciale : faire l’acquisition des premières armes, prétendument commandées pour la Police nationale, mais en réalité destinées aux gangs armés.

À bien observer l’évolution des criminels, à la solde du Palais national et de la primature, ainsi qu’à leurs alliés politiques, sous Martelly, la nécessité de mettre en route le projet « gangs armés » a imposé le besoin de têtes de pont de la « terreur gouvernementale », jusqu’à ce que celle-ci se développe, au fil des mois, pour devenir l’insécurité, telle qu’on la connaît aujourd’hui. Aucun doute, l’insécurité ambiante, sous toutes ses formes : braquage, vol à main armé, assassinats et kidnappings, etc., n’est pas venue de nulle part. Elle s’inscrit dans le cadre d’une stratégie, nous le répétons, de maintien du pouvoir, à l’instar des Duvalier. Voilà une entreprise criminelle menée par des hommes et femmes œuvrant pour le compte de la communauté internationale. Mais qui peut avoir la prétention de défendre celle-ci quand elle n’y voit aucun danger. Sans l’approbation des entités qui l’ont mis à la tête du pays, Ariel Henry aurait changé de politique depuis belle lurette, en réaction aux remontrances de ces dernières.

En effet, dans l’organisation des bandes de criminels, qui ont pris Haïti en otage, toutes les conditions sont réunies pour favoriser leur épanouissement. Puisque, alors que les États-Unis met un embargo sur l’importation des armes, par la PNH, rien n’empêche aux malfrats de s’approvisionner en armes et munitions. Pays dont les services fonctionnent comme nul autre sur la planète, en matière de contrôle d’activités illicites, les contrebandiers de ces engins ont eu la partie belle, faisant venir ceux-ci de tous les ports américains, à destination d’Haïti.

Même au fort de la dénonciation de telles activités, dans la presse haïtienne, de l’épanouissement du marché illégal des armes, aucune action n’a été déclenchée pour appréhender les coupables. Des années après que les contrebandiers eurent mené, sans encombre, leur commerce criminel, le plus naturellement du monde, s’est développée, com me par enchantement, une collaboration entre les autorités des deux pays. Depuis lors, a éclaté le dossier de la contrebande d’armes, exposant une poignée d’acteurs, tandis que la majorité continue de courir. L’ex-directeur général de l’Administration générale des Douanes (AGD), Romel Bell, dont la révocation a coïncidé avec une déclaration d’assainissement de la gestion de cette entreprise d’État, vit paisiblement chez lui.

Si la levée de boucliers contre la contrebande d’armes et de munitions avait pour objectif d’éliminer les sources d’approvisionnement des malfrats en ces engins mortels, elle n’a pas eu l’effet escompté. Il semble que l’action ainsi lancée soit orientée par des intérêts non identifiés qui en prévoient l’intensité, tout en limitant son champ d’action. Tout cela fait douter de la volonté réelle de l’équipe au pouvoir et de ses patrons d’attaquer sérieusement l’insécurité en faisant disparaître les bandes armées et en supprimant leurs possibilités de réarmement. Un objectif, qu’on peut dire inaccessible, dans la mesure où la présence des bandits, sur le terrain, sied bien les intérêts des manipulateurs étrangers d’Ariel Henry.

Quoique puissent argumenter les apologistes de ce dernier, dans la défense des patrons du Premier ministre de facto, personne ne peut prouver l’innocence de cette attitude, quand les gangs armés, tant sous l’administration de Jovenel Moïse que sous la gouvernance du Dr Henry, n’ont jamais été l’objet, même d’une mesure punitive. Une politique que souhaite la nation prise en otage par les criminels, mais que la communauté internationale semble approuver. C’est, sans doute, le motif du locataire de la primature de repousser les propositions faites en Haïti par des entités qui seraient de loin plus efficaces contre la pègre que l’intervention de forces militaires multinationales spéciales qu’il a sollicitées.

Il faut se rappeler qu’au fur et à mesure que l’étau des gangs armés se resserrait sur le pays, avant même d’atteindre ce niveau, qu’on lui connaît présentement, des militaires haïtiens avaient offert leurs compétences au Dr Henry, suggérant de financer une campagne contre les bandits, à l’échelle nationale. C’était presqu’immédiatement après l’assassinat du président de facto.

Dans ce contexte, il s’était donné d’autres chats à fouetter, plutôt que de s’asseoir avec l’ex-sénateur Youri Latortue et le colonel Himmler Rébu, pour discuter, au nom de la nation collectivement victime des bandits, des tournants et aboutissants d’un tel programme. Dans son optique, les bandes armées ne constituaient pas une menace pour Haïti. Cela n’a pas empêché celles-ci d’occuper plus de 60 % du territoire de la capitale et 80 % de celui du pays.

Ces deux anciens hauts gradés militaires, bien qu’expérimentés, en matiè-re d’insécurité, ont été écartés carrément, pour des raisons politiques. Puisque, voulant garder le pouvoir, à tout prix, pour le parti créé par Michel Martelly, Henry s’est appliqué à tenir loin du pouvoir toute personne ayant le potentiel d’attirer vers elle un électorat. En clair donc, pour Dr Henry, se battre, bec et ongles, pour que le pouvoir PHT-Kiste perdure, est plus important que l’élimination des gangs armés. Vu l’appui dont bénéficie les décisions anti-constitutionnelles et la politique antinationale de celui-ci, y compris sa nonchalance à l’égard des hommes armés, qui peut faire l’apologie de la politique des tuteurs d’Haïti envers notre pays ?

En tout état de cause, pour avoir été témoins des premiers actes criminels des gangs armés, suivis systématiquement de leur dangereuse évolution pour, aujourd’hui, constituer une menace réelle pour les forces de l’ordre, le CORE Group, Washington et leurs alliés s’identifient comme supporteurs des politiques d’Ariel, sinon leurs initiateurs. Puisque, dès les premiers jours d’Ariel Henry, à la primature, ces pays annonçaient leur appui total des principaux éléments de la mission que s’est donnée celui-ci, et qui sont liés à des élections. Depuis lors, toutes les décisions du Premier ministre de facto tournent autour d’un « référendum, des élections libres, démocratiques et sincères », en sus de la création d’un conseil électoral.

À part des points de vue dissidentes émis par des membres sans pouvoir décisionnel de la communauté interna-tionale, tous les grands ténors ou presque s’agglutinent autour des projets dont l’exécution est vivement proclamée par Dr. Henry. Faut-il donc conclure que l’intervention militaire étrangère sollicitée par lui restera longtemps en souffrance, si jamais elle ne se concrétisait dans l’immédiat ? Surtout si les gangs armés n’ont pas encore réussi la mission dont ils ont hérité.

Objectivement, les demandeurs de déploiement d’une force militaire spéciale internationale, dans le pays, ne doivent pas se faire d’illusion quant aux engagements énoncés à cet effet par des puissances étrangères. À ce jour, il semble que celles-ci privilégient la mobilisation de ressources en équipements. Autant dire, les troupes étrangères attendues par Ariel Henry resteront chez elles.

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