Les opérations de livraison des matériels et équipements pour renforcer les capacités opérationnelles de la Police nationale d’Haïti (PNH) par le Canada qui patinent sont mises en cause dans l’assassinat en série de policiers.
Dans le centre ville de Port-au-Prince, jeudi dès l’aube, des barricades de pneus enflammés sont installées par des citoyens en signe de protestation contre l’insécurité et les cas d’assassinat en série de policiers par des bandits armés. À Lalue, des autobus immobilisés sur la voie publique paralysent la circulation automobile, constate-t-on.
D’autres quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince se sont réveillés sous tension en raison des soulèvements populaires et des appels à la mobilisation contre la violence armée.
À Nazon, des citoyens révoltés par des cas d’exécution en cascade des agents de l’ordre appellent le Haut commandement de la PNH à assumer ses responsabilités. La colère s’est manifestée avec des pneus enflammés dressés sur la chaussée et des menaces contre des automobilistes qui tentaient de franchir les dispositifs.
Des complaintes sur le déficit de planification des opérations policières sont exprimées. Les manifestants dénoncent les autorités canadiennes tenues, selon eux responsables, des échecs répétés des interventions policières. Ils déplorent le retard enregistré dans la livraison des matériels et équipements commandés par l’État haïtien au Canada depuis le mois d’octobre 2021. Des appels à manifester devant l’ambassade du Canada à Delmas 75 sont encouragés par les protestataires.
Mercredi, la veille, un début de mobilisation a été lancé à Nazon. Une capsule audiovisuelle, virale sur des réseaux sociaux traduit l’indignation d’un groupe de citoyens à l’échec d’une opération à Liancourt.
Il importe de rappeler qu’en moins d’un mois, 14 policiers sont assassinés dans le pays. Le cas de 6 policiers tués à Liancourt et leurs cadavres humiliés et profanés, a scandalisé l’opinion.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
