Le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunit ce mardi sur la situation en Haïti

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Lundi 23 janvier 2023 ((rezonodwes.com))–

Alors que le Premier Ministre du  Gouvernement de facto , Ariel Henry , se trouve en Argentine , en tant que «  Président Provisoire D’Haïti «  pour le  VIIe Sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunit ce mardi sur la situation créée en Haïti  par le régime politique installé depuis près de 12 ans en Haïti (PHTK) dont le PM de facto vient de formaliser un accord avec des copains et alliés  afin  d’en assurer la pérennité

Le Conseil de Sécurité , en effet, prévoit de recevoir, ce mardi 23 janvier à partir de 10h un exposé de la Représentante spéciale et chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) ,Helen La Lime,  sur les développements récents et le rapport de 90 jours du Secrétaire général sur le BINUH.

Madame Helen La Lime se prépare sûrement à présenter  comme « un grand pas dans la bonne direction » cet accord signé  ou  endossé directement ou indirectement et sous une forme ou une autre par l’oligarchie haïtienne mais qui est en fait l’acte fondateur de la 4ème version du régime politique(PHTK) dont le Chef n’est nul autre que Joseph Michel Martelly, appelé aussi « Sweet Micky » ou «  Ti Simone

Rappelons que le 21 décembre 2022, le Conseil de sécurité avait tenu une réunion sur Haïti, à la demande de la Russie. La Lime, qui avait informé lors de la réunion, avait noté que « les groupes de la société civile » avait tenu des consultations inclusives en octobre et novembre 2022 sur une feuille de route transitoire et avaient adopté « un document de consensus national » le 6 décembre 2022, qui appelle à un accord final d’ici la fin de 2022. Elle a également déclaré que la résolution 2653 a reçu « un large soutien « de la part des ressortissants haïtiens.

La Lime avait souligné que les « groupes de la société civile » et les « organisations politiques » avaient appelé à un soutien opérationnel international pour la PNH, avec des paramètres clairs sur les conditions d’engagement.

Il faut souligner que Madame Helen La Lime parlait en fait de l’Accord Tonton Noël du 21 décembre,  un accord mort-né, avec la conception d’un HCT, truffé de faux en écriture, qui a porté sur les fonts baptismaux le régime PHTK4.

Notons également que Haïti reste en proie à l’instabilité, avec une impasse politique, la violence des gangs armés instrumentalisés par les élites politiques et économiques et des catastrophes naturelles exacerbant les besoins humanitaires et compliquant les efforts pour atténuer la situation désastreuse.

Dans ce contexte, le 7 octobre 2022, le gouvernement de facto   avait illégalement appelé au déploiement immédiat d’une «force internationale spécialisée» sous prétexte de renforcer temporairement les efforts de la Police nationale d’Haïti (PNH) pour lutter contre les gangs.

Le 8 octobre, le Secrétaire général a soumis au Conseil de sécurité un rapport spécial décrivant les options pour renforcer le soutien sécuritaire à Haïti, avait demandé par la résolution 2645 du 15 juillet 2022, qui a récemment renouvelé le mandat du BINUH. Il avait recommandé qu’« [u]n ou plusieurs États membres, agissant bilatéralement à l’invitation et en coopération avec le gouvernement d’Haïti, puissent déployer, de toute urgence, une force d’action rapide » pour soutenir la PNH.

Le Conseil de sécurité n’a pas encore donné suite à la demande du gouvernement haïtien du 7 octobre et au rapport du Secrétaire général du 8 octobre.

Dans ses remarques lors d’une réunion du Conseil du 17 octobre 2022 sur Haïti, l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield (États-Unis) avait noté que le Mexique et les États-Unis travaillaient sur une résolution qui « autoriserait une mission internationale d’assistance à la sécurité non onusienne pour aider à améliorer la situation sécuritaire ».

 Elle avait ajouté qu’une telle mission serait « dirigée par un pays partenaire possédant l’expérience approfondie et nécessaire requise pour qu’un tel effort soit efficace » et « opérerait en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ». Au moment de la rédaction du présent rapport, aucun État membre n’avait indiqué sa volonté de diriger ou de participer à une telle mission.

Dans son exposé au Conseil lors de la réunion du Conseil du 17 octobre, La Lime avait réitéré l’appel du Secrétaire général aux partenaires d’Haïti pour qu’ils déploient une force armée internationale dans le pays, tout en soulignant que « [t]out soutien renforcé à la sécurité de la [PNH] devrait également s’accompagner d’un soutien au système judiciaire : à la fois pour assurer une responsabilisation appropriée, mais aussi pour renforcer les initiatives menées au niveau national, telles que les unités judiciaires proposées spécialisées dans le jugement des crimes commis par les gangs, ainsi que des crimes financiers ».

 Le dernier rapport du Secrétaire général sur le BINUH, daté du 13 octobre 2022, a souligné que les conditions de détention dans tout le pays se sont détériorées en raison « du budget insuffisant du système pénitentiaire, des pénuries alimentaires, des fournitures médicales limitées et des retards dans le transfert des prisonniers vers les hôpitaux ». Au 28 septembre, les prisons haïtiennes détenaient 11 788 détenus, dont environ 84 % attendaient leur procès.

Le 21 octobre 2022, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2653, qui a établi un régime de sanctions contre Haïti, comprenant un gel ciblé des avoirs, une interdiction de voyager et des mesures d’embargo sur les armes. La résolution 2653 a désigné une personne sous le régime : Jimmy Chérizier (également connu sous le nom de « Barbeque »), qui dirige une alliance de gangs haïtiens connue sous le nom de « G9 Family and Allies ».

De plus, le Canada et les États-Unis ont introduit des sanctions contre les personnes qui alimentent la violence en Haïti en vertu de leurs lois nationales respectives. A date,  le Canada a déjà imposé des sanctions à 16 personnes qualifiées de membres de l’élite économique ou politique pour avoir fourni un soutien financier et opérationnel illicite à des gangs armés, tandis que les États-Unis avaient imposé des sanctions à quatre ressortissants haïtiens, dont des politiciens accusés de fournir un soutien aux activités de trafic de drogue.

Le 28 novembre 2022, l’UE a pour la première fois imposé des mesures restrictives à l’encontre des chefs de gangs en Haïti ; au moment d’écrire ces lignes, seul Chérizier avait été désigné en vertu de cette loi.

Le 4 novembre 2022, la PNH a annoncé que le blocus imposé par Chérizier depuis septembre sur le terminal de Varreux, principal terminal pétrolier d’Haïti, avait été levé. Le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, a déclaré le 2 décembre que la levée du blocus avait « entraîné une amélioration de la disponibilité du carburant et d’autres fournitures » tout en ajoutant que « l’accès et le transport restent un problème pour nos partenaires humanitaires ».

La situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays a été encore aggravée par la réémergence du choléra. Haïti a signalé le 2 octobre 2022 son premier cas de la maladie après plus de trois ans sans qu’un seul cas ne soit signalé. Au 12 décembre, l’ONU a signalé que plus de 14 000 cas suspects de choléra avaient été enregistrés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 283 décès dus à la maladie avaient été enregistrés au 6 décembre.

Source : https://www.securitycouncilreport.org/monthly-forecast/2023-01/haiti-19.php

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