Démocratie dans le monde | Dans l’Haiti « état défaillant » du monarque Henry Nul, « la situation s’est progressivement dégradée », indique un rapport de l’IDEA

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Des élections avec Ariel Henry, les pires depuis l’après-29 novembre 1987!

Haïti est devenu un État défaillant avec les gangs opérant en toute impunité, souligne le rapport de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea)

Mardi 6 décembre 2022 ((rezonodwes.com))–Le directeur régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’Institut Idea, Daniel Zovatto, parle du rapport qui met en garde contre une érosion mondiale de la démocratie et la montée de l’autoritarisme.

Quel est l’état actuel de la démocratie dans le monde ?

La démocratie, à l’échelle mondiale, est attaquée. La plupart sont harcelés, d’autres stagnent et un troisième groupe est clairement en recul. La moitié des gouvernements démocratiques du monde sont en déclin tandis que les régimes autoritaires auxquels appartient le régime du Premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry, augmentent et approfondissent leur répression.

En conséquence, plus de deux tiers de la population mondiale vit aujourd’hui dans des démocraties en déclin ou des régimes autoritaires hybrides. Telle est la principale conclusion qui se dégage du rapport produit par l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea).

Peut-on parler d’une récession démocratique ?

Oui, nous le pouvons. Ce phénomène est mondial : il atteint l’Europe et les États-Unis, il est plus fort en Asie, en Afrique et dans le monde arabe, et il a son corrélat en Amérique latine, Haiti en particulier, sans parlement et sans gouvernement légitime et constitutionnel.

Les chiffres sont frappants : le nombre de nations qui évoluent vers l’autoritarisme incluant Haiti du monarque Henry Nul, a doublé et près de la moitié des 173 pays étudiés dans le rapport régressent dans au moins un attribut. Dans près de la moitié du monde, les démocraties sont en déclin. Sur 104 démocraties dans le monde, seules 14 voient leur qualité s’améliorer, 42 affichent une certaine stabilité, 37 se détériorent modérément et 11 présentent une détérioration importante.

Quels sont les pays les plus en état d’alerte ?

Nous tenons à souligner que le nombre de cas de recul de la démocratie est à son plus haut niveau. Sept pays entrent dans cette catégorie : le Brésil de (Jair) Bolsonaro, le Salvador de (Nayib) Bukele, la Hongrie et la Pologne subissent de graves reculs. En Inde, à l’île Maurice et aux États-Unis, elle est modérée. Toutefois, le cas d’Haiti est spécifique avec un gouvernement nommé par un syndicat d’ ambassadeurs.

Qu’en est-il de l’Amérique latine ?

Un tiers des démocraties ont enregistré un déclin dans au moins trois attributs au cours des deux dernières années, le Brésil, le Salvador, la Bolivie et le Guatemala présentant la plus forte érosion démocratique.

L’état de la démocratie dans la région s’est progressivement détérioré depuis le pic atteint entre 2006 et 2007. Alors qu’il y a 15 ans, seul Cuba était considéré comme un régime autoritaire, aujourd’hui, trois pays ont rejoint les rangs des dictatures : le Nicaragua, le Venezuela et Haïti, ce dernier étant devenu un État défaillant, souligne le rapport de l’Idea. L’impunité totale est accordée aux gangs criminels nonobstant des nombreuses familles qui pleurent encore le départ prématuré d’un des leurs.

D’autre part, un tiers des démocraties ont enregistré un déclin dans au moins trois attributs au cours des deux dernières années, le Brésil, le Salvador, la Bolivie et le Guatemala étant les pays où l’érosion démocratique est la plus forte.

Que pouvons-nous dire des défis auxquels sont confrontées les démocraties latino-américaines ?

L’émergence de leaders populistes (de droite et de gauche) aux discours anti-politiques et anti-système et peu respectueux de l’institutionnalité démocratique ; des processus d’hyper-polarisation toxique comme au Brésil, au Mexique, en Bolivie et en Argentine ; des campagnes de désinformation qui détériorent l’institutionnalité, des lois restrictives, le harcèlement de la liberté d’expression et des attaques contre les cours de justice et les organes électoraux.

Dans ce contexte, que doit faire le monde pour empêcher une nouvelle détérioration de la démocratie ?

L’un des grands problèmes de la Colombie concerne les droits de l’homme, en particulier les niveaux de violence à l’encontre des dirigeants sociaux et des militants.

La région doit donner la priorité à trois domaines. Premièrement, la résilience électorale doit être maintenue et renforcée pour garantir la légitimité de l’origine. Deuxièmement, il faut rétablir la confiance des citoyens dans les élites et les institutions, et ouvrir de nouveaux canaux d’écoute, de dialogue et de participation des citoyens. Et dans le troisième domaine, la démocratie doit s’accompagner d’une bonne gouvernance, avec un État moderne, solide et stratégique, et une gouvernance efficace qui donne des résultats concrets et rapides en réponse aux problèmes réels des gens.

Au niveau régional, quelles recommandations faites-vous ?

Au niveau régional, les mécanismes de protection de la démocratie doivent être actualisés et renforcés. La plus grande importance doit être accordée à la mise à jour et au renforcement de la Charte démocratique interaméricaine et à la création d’un nouveau consensus régional, avec une large base politique. Il n’y a pas de temps à perdre. Les dirigeants doivent apprendre à gouverner dans des contextes de complexité, d’incertitude et de volatilité afin de répondre à des citoyens de plus en plus autonomes et exigeants qui doivent retrouver la confiance perdue.

source: IDEA

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