DE:
ASSOCIATION DES PHILOSOPHES POUR L’EVOLUTION D’HAITI (APEHA)
A:
Madame Kamala D. Harris
Vice-Présidente (Maison Blanche)
Etats-Unis d’Amérique
Objet : Constat & Proposition de Sortie de Crise
Madame la Vice-Présidente,
C’est avec un sentiment de profonde euphorie que nous (les Philosophes /Universitaires) saluons historiquement votre accession à la magistrature suprême des Etats-Unis au côté du Président Joe Biden. En effet, votre présence n’est pas un hasard; mais plutôt un acte bien mérité au regard de la majorité des élites.
Cependant, c’est avec amertume et de frustration que nous avons entendu que le Président ultra- nationaliste Dominicain Luis Abinader a été invité à participer à une rencontre aux Etats-Unis sur les problèmes d’Haïti. Vue la relation de la République d’Haïti et la République Dominicaine ces derniers temps, il se peut que l’Administration Joe Biden avait choisi le mauvais interlocuteur. A notre connaissance, ce qu’Haïti en train de faire face actuellement comme réalité, c’est le résultat de certains politiciens qui n’ont aucune capacité et dimension politique pour adresser les problèmes vitaux de la nation ; ceux souvent imposés par la communauté internationale. C’est aussi le résultat catastrophique des troupes Onusiennes (Casques Bleu) en Haïti.
Nous, qui sommes l’un des piliers de la réflexion de notre culture et cerveau de notre pays, nous ne croyons pas vraiment que Luis Abinader est mieux placé pour se faire comme Porte-Parole de la République d’Haïti. Et nous comprenons très mal cette démarche, pour que ce soit le président d’un pays voisin, avec qui nous avons des contentieux et démêlés diplomatiques, qui soit invité pour parler du problème de l’autre. Si effectivement, les problèmes d’Haïti étaient à l’ordre du jour dans cette rencontre, Il fallait mieux invités des Haïtiens et des universitaires qui sont sur place. D’ailleurs, il semblerait que vous n’avez pas été assez imbu de la perception haïtienne vis-à-vis des autorités de facto installés par la communauté internationale, peu après l’assassinat du président Jovenel MOISE.
Depuis quelques temps, certains acteurs internationaux cherchent uniquement à accomoder le raport existant entre la République Dominicaine et la République d’Haïti sur le plan diplomatique, commercial et politique pour guider la pensée et éclairer les actions du peuple haïtien à d’autres instances nationales et internationales. Pour mieux apprécier le problème, il faut d’abord faire la retrospection historique sur les problèmes de ces deux pays.
C’est tout cela qui nous porte à dire clairement, qu’on ne peut pas imaginer à résoudre ni à atténuer les conflits et les enjeux politiques et sociales d’Haiti en ayant le President Dominicain comme intermédiaire. Si, une telle voie est possible pour Vous et pour le département d’Etat Américain, on risque d’aggraver la situation politique et mettre en péril les relations de ces deux peuples voisins. Pour se faire, il faut choisir la meilleure voie pour qu’une solution durable soit trouvée.
Ceci doit-être passé nécessairement par les autorités légitimes et légalement constitués. On ne peut pas entrer dans cette méthode sans résoudre les conflits à l’interne. Car, il y a des ressortissants d’autres pays qui s’associent avec le Président Dominicain en vue de garder Haiti empêtré dans cet imbroglio-constitutionnel et politique. Fort de toutes ces considerations, certaines questions méritent d’être posées:
A quel niveau de déchéance que les autorités Américaines souhaitent voir Haïti? Qu’est ce qui explique la passivité du département d’Etat Américains vis-à-vis d’Haiti?
Un pays gangsterisé, le kidnapping, une misère noire sans pareil bat son plein, les exécutions spectaculaires, même ressortissants Américains, Canadiens, Français ne sont pas épargnés, le trafic des armes à feu et munitions font la une des actualités presque tous les mois, pour ne citer que cela. Ce qui a occasionné une instabilité énorme, où actuellement une inflation est autour de 50%. Pourquoi le Département d’État Américain dans sa façon de comprendre les aspects et les concepts de la démocratie caraïbeenne et continentale n’associe pas celle-ci à la réalité haïtienne? Comment les autorités dit dit démocratique accepte t-il de coopérer avec des autorités soupçonnés dans des actes de criminalité et qui n’ont aucune légitimité constitutionnelle?
Ainsi, pour faire la transition entre l’impossible au possible, il faut que toutes les réflexions passent d’abord par les universitaires afin de faire bouger les lignes. C’est ce que nous sommes en train de faire en commun accord avec les notables du pays. En vue de parvenir à une solution collective et durable tout en conciliant les points contradictoires des acteurs nationaux et internationaux. De même que les paysans doivent puiser à leur propre source au temps de sécheresse, Haïti doit pourvoir compter sur ces propres ressources pour le redresser. En tenant compte de leur savoir, il existe une élite universitaire malgré tout (Jeunes formant l’intelligentsia) au pays, ayant la capacité de dégager les moyens politiques, économiques et sociales adaptés à la réalité nationale pour que le vivre ensemble et la stabilité soient possibles.
C’est pour cette raison que nous vous envoyons, Madame la Vice Présidente, cette proposition de sortir de crise, ci-dessous, qui fait valoir de l’intelligentsia du pays, suivant la ligne directive de notre constitution en vigeur:
1- Vu que le PM Ariel Henry n’est pas en mesure de trouver une synergie entre les acteurs vitaux du pays pour relancer la politique et le bien-être de la nation, et en faisant la sourde oreille aux différentes propositions des acteurs nationaux et internationaux, nous le considérons comme un imposteur / irritant. De ce fait, il doit remettre sa démission afin de rendre une atmosphère politique consensuelle pour la stabilité et la tenue des élections dans un bref délai.
2- Le choix d’un Présidentiel Provisoire et un Premier Ministre venant de la société civile et/ou dans le secteur universitaire du Pays selon une grille bien déterminée (Ceux qui n’ont pas et n’ont jamais été participé, ni soupçonnés dans des actions louches et criminelles…
– En ce sens, nous optons pour un Président Provisoire et un Premier Ministre had hoc issu de la société civile et/ou du secteur Universitaire en commun accord avec les acteurs : Un (1) chef d’Etat et Un (1) Chef du Gouvernement
– La réduction des Postes Ministériels au nombre de quinze (15) au lieu de dix-huit (18)
En ce sens, nous n’aurons pas besoin un ministre de la Communication, ni un Ministre des Haïtiens vivant à l’Etranger et ni un ministre de la Défense. Ils peuvent-être jumelés avec d’autres ministères.
– Le respect du principe de l’augmentation de 10% annuel sur le prix du gallon de carburant dans les pompes à essence :
Par ex : Un gallon de Gazoline qui vendait à 250 gourdes doit-être augmenté de 25 gourdes
Un gallon de Diesel qui vendait 353 gourdes doit-être augmenté de 35 gourdes
– Un conseil de (5) juges/membres pour compléter et rendre fonctionnel la cour de
Cassation (dernière Instance Judiciaire en Haïti)
– Un Conseil de Surveillance et de Gouvernance (CSC) de cinq (5) membres issu de
l’Université dans les domaines de compétences suivants sera créé comme suit :
Un (1) membre en économie, un (1) membre en diplomatie ou droit International Privé et Public, un (1) membre en Génie Civile et agronomie, un (1) membre en science politique et communication, et un (1) membre en Science de l’Éducation et culture
– Un conseil had hoc pour le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire de 5 membres
Nous aurons besoin cinq (5) magistrats administratifs pour le fonctionnement et rendre fonctionnel le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire
– Un conseil Electoral Provisoire de 9 membres sera choisi par les secteurs suivants:
Un (1) membre de l’Exécutif
Un (1) membre du chef de Gouvernement
Un (1) membre du secteur Vodou
Un (1) membre du secteur Universitaire
Un (1) membre du secteur Ecclésiale Protestante Un (1) membre du secteur Ecclésiale Catholique Un (1) membre de la Société Civile
Un (1) membre du Pouvoir Judiciaire
Un (1) membre du secteur de la Presse
– Les membres du Conseil électoral Provisoire devraient-être installés d’ici deuxième semaine du mois de décembre 2022, afin de mettre en branle le vote pour la réforme constitutionnelle d’ici le mois de mars ou avril 2023.
Le Présidentiel Provisoire, le Premier Ministre et le Conseil de Surveillance et de Gouvernance organiseront les élections Présidentielles et législatives le 2ème dimanche du Mois d’Octobre 2023 et les élections des membres des collectivités territoriales d’ici troisième dimanche du mois de novembre 2023.
3- Il faut qu’il y ait un (vetting) au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH), puisque dans bon nombre de cas de kidnapping recensé dans le pays, les noms des policiers y figurent.
4- Une création d’unité de police antigang de concert cent (70) nouveaux policiers au minimum de concert avec la CNDDR sous la tutelle de la DCPJ. Une entité qui devrait-être opérationnelle d’ici le mois de janvier 2023
Sur ce, nous vous prions, Madame la Vice-Présidente, de recevoir nos salutations distinguées.
Port-au-Prince, le 19 septembre 2022
Colin MERVIL Léonel Louis Jacques Charlin JEAN BAPTISTE
Délégué Spécial Secrétaire Général Coordonnateur Générale
ZAMOR Kathiana Pierre Esther
Porte-Parole Conseillère Spéciale