Mexique: pour la première fois, une femme, Claudia Sheinbaum, aux portes de la présidence

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Samedi 17 septembre 2022 ((rezonodwes.com))–

Et si c’était elle? Pour la première fois, le Mexique, réputé machiste, peut porter une femme à la tête de l’Etat en 2024, selon les rapports de force actuels au sein du parti au pouvoir qui réunit son congrès annuel ce week-end.

La maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, 60 ans, tient la corde face au ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, 62 ans, dans la course à la succession du président Andres Manuel Lopez Obrador, très populaire.

Cette scientifique de formation prépare les esprits face à son rival et deux autres outsiders au sein du Mouvement pour la régénération nationale (Morena), et dans l’opinion publique.

« Une femme peut être astronaute, avocate, policière, députée gouverneure et présidente de la République », lance-t-elle lors de ses déplacements loin de son fief à l’invitation des gouverneurs du mouvement Morena.

« Présidente! présidente! » ont scandé des militants à Tijuana ou Sonora (nord-ouest et nord).

Le Mexique, qui a officiellement enregistré 1.004 féminicides en 2021, est prêt pour élire une femme présidente, à part peut-être dans quelques bastions conservateurs, avance son entourage.

Les sondages le confirment. A 82%, les Mexicains se déclarent prêts à voter pour une femme, selon une enquête de l’institut Enkoll réalisée auprès de 1.211 personnes en âge de voter.

La maire de Mexico devance le ministre Ebrard dans la bataille pour l’investiture de Morena, selon cette étude publiée le 29 août: 35% voteraient Sheinbaum pour représenter le parti au pouvoir, contre 26% Ebrard.

L’écart en sa faveur est plus serré dans une autre enquête de Poligrama publiée le 6 septembre (32,9% contre 30,3%).

Le candidat ou la candidate de Morena aura de bonnes chances de l’emporter en 2024, porté(e) par la popularité du président Lopez Obrador auprès des classes populaires, face à une opposition affaiblie et divisée.

Entre 42 et 55% des électeurs se déclarent prêts à voter pour Morena, contre 16 à 22% pour le PAN (droite), selon l’enquête d’Enkoll, qui reconnaît que les élections sont encore loin.

Mme Sheinbaum est une proche du président, qui la décrit comme une femme « incorruptible » et « avec des convictions ».

Son ministre des Affaires étrangères n’a pas le droit à ce genre de compliments. M. Ebrard, d’origine française, « ne fait pas partie des intimes de Lopez Obrador », d’après l’analyste politique Pablo Majluf.

D’ascendance lituanienne et bulgare, Mme Sheinbaum « se sent très motivée pour continuer » la politique sociale de M. Lopez Obrador « et pour être la première femme présidente dans l’histoire » du Mexique, selon son entourage.

Ce n’est qu’en 2023 que Morena désignera son champion -ou sa championne- pour l’élection de juillet 2024.

Yo-yo contre K-Pop

Légalement, la pré-campagne n’a pas commencé. Et pourtant, la bataille d’influence des deux sexagénaires a redoublé depuis août, en direction des plus jeunes électeurs.

Pour casser son image de physicienne un peu stricte, Claudia Sheinbaum raconte en riant sur TikTok qu’elle était une élève très dissipée à l’école.

Sur le même réseau social, Marcelo Ebrard s’est déclaré fan du groupe de K-pop BTS. Et sur Twitter, il a posté un numéro WhatsApp -qu’il affirme être le sien- pour répondre à n’importe quelle demande citoyenne.

Lui-même ancien maire de Mexico, il avait perdu la primaire face à M. Lopez Obrador en 2018.

Ce dernier, âgé de 68 ans et artisan d’un virage à gauche inédit dans l’histoire récente du Mexique, affirme qu’il se retirera en 2024 à l’issue de son mandat unique de six ans prévu par la Constitution.

Mais il pourrait maintenir son influence par personne interposée, d’après certains analystes. Il pourra garder du pouvoir dans l’ombre si après lui « vient une présidente ou un président faible qui a besoin de son appui », estime l’analyste Carlos Bravo Regidor.

Bien des choses peuvent changer d’ici 2023-2024. Mais le prochain président ou la prochaine présidente pourrait encore être un ancien maire de Mexico, comme l’a été aussi M. Lopez Obrador.

source La Libre

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