Le silence pesant et assourdissant des autorités de facto face aux calamités rencontrées par les consommateurs à trouver du carburant dans les pompes est révélateur d’un régime insensible et incompétent, dénoncent des automobilistes. Ces derniers, pour interpeller les dirigeants concernés, menacent d’intensifier la mobilisation contre la pénurie du carburant à partir de lundi.
Vendredi 19 aout 2022 ((rezonodwes.com))–
La grogne contre la rareté du carburant dans les pompes à essence se poursuit à Port-au-Prince comme dans les provinces. En dépit des mobilisations spontanées organisées, jeudi, à Port-au-Prince, à l’initiative de certains motocyclistes, l’horizon d’un éclairci se dissipe progressivement compte tenu du comportement impassible des autorités de facto.
Devant certaines stations de service, la tension est à son paroxysme. De longues files de consommateurs s’organisent, des altercations entre pompistes et clients s’intensifient, de longs bouchons dans les secteurs voisins paralysent la circulation automobile dans les périphéries des opérations de distribution, constate-t-on.
En outre, la pénurie prononcée des produits pétroliers sur le marché formel conjuguée à la vente illicite du carburant exacerbe la population. Sur des trottoirs, dans les environnements des pompes à essence certains détaillants font monter les enchères avec en multipliant par trois, le prix habituel du gallon.
Jusqu’ici, aucune note du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD), aucun communiqué du Ministère de l’Économie et des finances (MEF) et autres instances concernées pour rassurer la population sur la crise. Le gouvernement de facto s’enferme dans un silence complice, les opérateurs pétroliers s’affichent impuissants face à cette rareté insupportable.
À Lalue, vendredi, devant une station d’essence, des automobilistes se bousculent à l’idée de faire le plein. Les opérations de ravitaillement, de plus en plus laborieuses, obligent automobilistes, motocyclistes et consommateurs, dans un climat confus, à s’emporter jusqu’à perdre les pédales.
L’utilisation des « gallons jaunes », un temps interdit par les autorités, s’impose en normes, en raison de l’indiscipline manifestée devant les pompes à essence.
Hervé Noel
