Haïti – 14 août | Témoignage : Prête à rentrer chez elle un an après le séisme dans le Sud

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Un an après le tremblement de terre de magnitude 7,2 qui a frappé Haiti le 14 aout 2021, une femme contrainte de quitter sa maison, déclare qu’elle est prête à rentrer chez elle.

Lundi 8 aout 2022 ((rezonodwes.com))–

La maison de Plaisimond Milaure est l’une des dizaines de milliers de maisons détruites ou rendues inhabitables dans trois départements du sud d’Haïti. Depuis un an, elle vit sous une tente à l’extérieur de la ville des Cayes, sur un site de rassemblement et reçoit l’aide de plusieurs agences des Nations Unies.

« Lorsque le tremblement de terre a frappé, je n’avais aucune idée de ce qui arrivait car je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi fort et dramatique auparavant. Je pensais que c’était un acte de Dieu et j’étais terrifiée. Toute ma maison tremblait, je me suis précipitée dehors avec ma fille pour voir ce qui se passait et j’ai réalisé que c’était une secousse provenant de l’intérieur de la terre. Une partie de ma maison s’est effondrée et de grandes fissures sont apparues dans ses murs en parpaings.

Nous avons eu de la chance, car personne dans ma famille n’a été blessée, mais de nombreux voisins que je connaissais sont mort dans la catastrophe. La communauté, qui est rurale et composée d’agriculteurs et de personnes qui achètent et vendent des marchandises, s’est rassemblée et nous nous sommes entraidés. Nous avons sauvé de nombreux enfants en les sortant de sous les décombres.

Je pense que le tremblement de terre nous a rendus plus forts en tant que communauté et cela nous a aidés lorsque nous nous sommes installés dans ce camp temporaire à Devirel, aux abords de la ville des Cayes, cinq jours seulement après avoir fui notre maison.

Le camp temporaire a été ouvert à Devirel quatre jours après le tremblement de terre d'août 2021.ONU Haïti/Daniel Dickinson Le camp temporaire a été ouvert à Devirel quatre jours après le tremblement de terre d’août 2021.

La vie ici est dure car nous vivons à deux ou trois personnes dans de petits abris faits de bâches en plastique. Il fait chaud car il n’y a pas d’arbres et quand il pleut, c’est très boueux. Il n’y a pas grand-chose à manger, mais nous continuons à nous occuper les uns les autres et à partager le peu de nourriture que nous avons.

Lorsque nous sommes arrivés ici, nous avons reçu beaucoup de soutien de la part des Nations Unies*. Nous avons reçu un kit d’hygiène et avons pu utiliser des sanitaires qui ont été construits pour nous. J’ai reçu des paiements en espèces pour pouvoir continuer à envoyer ma fille à l’école et, à un moment donné, elle a bénéficié de repas scolaires gratuits. Ma tante a également reçu une aide financière car elle est handicapée et particulièrement vulnérable. Je suis très reconnaissante de cette aide.

Parfois, je peux gagner de l’argent en aidant à récolter les cultures d’un voisin, mais il est difficile de trouver du travail, donc je vis avec le minimum. Il est difficile de changer sa vie si l’on n’a pas les moyens financiers de le faire. J’aimerais retourner dans ma maison avec ma fille, mais j’ai trop peur de le faire avant de la réparer. Je vais donc essayer d’économiser de l’argent pour faire les travaux.

Un an après le tremblement de terre, je suis toujours optimiste quant à l’avenir, mais je sais que je ne peux pas compter que sur moi-même et sur ma communauté pour avoir une vie meilleure ».

*Plusieurs agences des Nations Unies ont apporté leur soutien à Plaisimond Milaure et à ses voisins, notamment par des transferts d’argent en espèce pour les personnes vulnérables et handicapées, ainsi que pour la scolarisation des enfants (Organisation internationale pour les migrations, OIM), des kits d’hygiène (OIM et Fonds des Nations Unies pour la population, FNUAP), des installations sanitaires (Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, UNICEF) et des repas scolaires (Programme alimentaire mondial, PAM).

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