Le chef du bureau des affaires d’immigration de la ville de Tijuana déclare que les migrants sont « victimes de la délinquance » ; par contre, un militant haïtien affirme qu’ils sont souvent victimes de discrimination au Mexique.
Haitian Bridge Alliance, une organisation à but non lucratif ayant des bureaux à San Diego et à Tijuana, a payé les funérailles de plusieurs migrants haïtiens, dont Anselme et Archange.
TIJUANA (Border Report)
Lundi 27 juin 2022 ((rezonodwes.com))– Le 11 juin, Jean Stanley a été retrouvé mort derrière un comptoir où il travaillait ; il avait été abattu de plusieurs balles, rapporte Border Report précisant qu’il est l’un des nombreux migrants haïtiens à avoir été assassinés par balle à Tijuana ces dernières semaines.
La ville de Tijuana, située de l’autre côté de la frontière avec San Diego, est devenue une destination populaire pour les réfugiés haïtiens qui espèrent immigrer aux États-Unis, ce que la famille de Stanley disait vouloir faire.
C’est également un endroit où de nombreux Haïtiens se retrouvent après avoir été expulsés des États-Unis en vertu du titre 42.
La vague d’homicides est le résultat de la violence de la rue et non de la haine ou du racisme, affirme Enrique Lucero, le chef du bureau des affaires des migrants à Tijuana.
Les migrants haïtiens créent leur propre « ville » pour échapper aux difficultés de la vie à Tijuana. « L’insécurité qui persiste dans la ville est la raison, et non la persécution de ces migrants », a déclaré Lucero.
Lucero a souligné que les Haïtiens sont les bienvenus dans la ville et que les employeurs les recherchent car ils sont « très responsables et travailleurs. »
« Il n’y a aucune discrimination d’aucune sorte contre cette communauté », lance Lucero. « Ils sont simplement victimes de la délinquance comme n’importe quel autre résident de Tijuana« .
Il exhorte tous les résidents à prendre des précautions, ce qui se fait dans toutes les grandes villes du monde.
« Tout comme à Chicago ou à New York, il y a des zones où il ne faut pas fréquenter à certains moments de la journée », signale-t-il. « Ce que nous allons faire, c’est avertir la communauté haïtienne dans ces zones de faire attention pour éviter de s’exposer au danger.«
Des milliers de migrants haïtiens arrivent dans la ville frontalière mexicaine de Nuevo Laredo, dans l’espoir de traverser lorsque le titre 42 prendra fin. En ce qui concerne le meurtre de Stanley, Lucero a déclaré qu’il n’a pas été distingué pour une raison quelconque.
« Ce n’était pas une attaque directe contre lui, il faut que ce soit clair », a-t-il dit.
Le 5 juin, un autre migrant haïtien, Joselyn Anselme, a été tué par balle lors d’un vol après avoir retiré de l’argent à un distributeur automatique. Il était âgé de 30 ans.
Caloy Archange a également été retrouvé mort dans des circonstances suspectes ces derniers jours, bien que sa mort ait été causée par un problème médical, selon Lucero.
Les dirigeants de la communauté haïtienne de Tijuana disent qu’ils vivent dans une peur constante.
Les Haïtiens se disent constamment la cible du racisme alors que le camp de migrants de Tijuana atteint le seuil des 100 jours. »Ce n’est pas seulement à Tijuana, c’est dans tout le Mexique », a déclaré Vivianne Petit-frère au San Diego Union-Tribune. « Je peux dire que c’est un racisme systémique, à tous les niveaux de la vie sociale, les Haïtiens sont en danger.«
Petit-frère fait partie de Haitian Bridge Alliance, une organisation à but non lucratif ayant des bureaux à San Diego et à Tijuana, qui a payé les funérailles de plusieurs migrants haïtiens, dont Anselme et Archange.
Selon les statistiques des douanes et de la protection des frontières, près de 18 000 migrants haïtiens ont été expulsés des États-Unis entre janvier 2021 et avril 2022.
source: Border report