Le nommé « Berto » a rendu l’âme, après avoir inhalé du gaz lacrymogène lancé à profusion par des agents de la Brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS), en direction d’une foule de citoyens qui s’opposaient à la récupération d’une petite embarcation repérée en haute mer.
Mercredi 8 juin 2022 ((rezonodwes.com))–
La commune d’Anse-d’Hainault (Grand ’Anse) a connu, mercredi, une journée de tension suite à une intervention musclée conduite par des policiers de la BLTS pour tenter de récupérer un canot confisqué par des habitants de la commune. Selon Fritz-Robert Louis-Jean, les forces de l’ordre ont violemment réprimé la foule des manifestants qui dressaient des barricades de pierres, de pneus enflammés pour limiter leurs actions.
En guise de réaction, les policiers instruits par le directeur départemental de la Grande ‘Anse de la Police nationale d’Haïti (DDGA/PNH), le commissaire divisionnaire Jean-Louis Paul Ménard, ont fait usage abusif de gaz lacrymogène pour tenter de disperser la foule. Des altercations entre policiers et manifestants ont conduit à la mort d’un membre de la population, rapporte Fritz-Robert Louis-Jean, un natif du département, sur les ondes de Radio Kiskeya. Le nommé « Berto », souffrant d’asthme, a rendu l’âme, ce qui a poussé les protestataires à la colère.
Jusqu’en milieu de journée, les activités socioéconomiques dans la commune d’Anse-d’Hainault ont été observées à l’arrêt. Les policiers déployés sur le terrain ont insisté dans leur tentative de reprendre contrôle de la chaloupe, mais en vain. Les contestataires entendaient garder le matériel et le réaffecter au service ambulancier de la communauté. Cette option alternative vise à desservir la population d’Anse-d’Hainault, commune isolée, dépourvue d’infrastructure routière, ont justifié les protestataires.
Anse-d’Hainault, ville côtière du département de la Grand ‘Anse, est réputée plaque tournante pour le trafic de la drogue. La petite embarcation abandonnée en haute mer et la répression engagée par les agents de la BLTS font planer de grandes suspicions au sein de la communauté.
Hervé Noel
