Haïti – Les déplacés de guerre livrée entre les gangs vivent dans des conditions inhumaines et des milliers d’enfants ne peuvent pas fréquenter l’école

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Ariel Henry a beau parler à l’Arcahaie, revient sur les mêmes thèmes cent mille fois abordés, a même effleuré des sujets sur des élections truquées à l’avance, mais n’a rien dit sur la relocalisation des personnes déplacées, qui ne savent pas où aller, vivant dans des conditions inhumaines, sans nourriture et sans accès à l’eau ou à l’électricité.

reportage de l’agence de presse espagnole Efe

Mercredi 18 mai 2022 ((rezonodwes.com))–Des milliers d’enfants ont été privés d’école par la guerre – (programmée) – des gangs qui fait rage dans la capitale haïtienne depuis le 24 avril et qui a laissé des milliers de personnes vivre dans des abris insalubres.

Les combats, qui se concentrent dans le nord de Port-au-Prince, ont empêché 500 000 écoliers de suivre les cours depuis la fin avril, selon l’Unicef.

Plusieurs enfants ont également été tués et enlevés au cours des combats, qui ont fait au moins 188 morts, dont 92 civils et 96 membres de gangs, tandis que 12 personnes sont portées disparues, 113 ont été blessées et 49 enlevées au cours de ces trois semaines, selon l’ONU.

DES ÉCOLES TRANSFORMÉES EN ABRIS

Un exemple de la grave crise résultant de la guerre des gangs est le refuge temporaire devenu une ancienne école en face de la place publique Clercine à Tabarre, près de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, où vivent 150 enfants et leurs familles abandonnés à leur sort.

Mackenley Cadet, 9 ans, qui est en deuxième année d’école primaire, évoque à Efe les livres qu’il a laissés derrière lui il y a un mois dans le bidonville de la Butte Boyer, mais aussi ses amis et camarades de classe.

Mais le garçon, qui porte les mêmes vêtements depuis des jours, dit qu’il continue à étudier et à lire tout seul parce qu’il veut être « excellent ».

LA VIE AU CAMP REMPLACE LA VIE À L’ÉCOLE

Près de 1 700 écoles sont actuellement fermées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince en raison des combats, qui ont laissé au moins 9 000 personnes sans abri, dont beaucoup ont trouvé refuge dans des écoles.

Beaucoup de ces enfants vivaient tranquillement à Butte Boyer, à l’entrée nord de Port-au-Prince, mais ils ont été contraints, avec leurs familles, de déménager à l’école de la place publique de Clercine, qui abrite environ 300 personnes dans quatre pièces.

Jesilhomme Pierre, 43 ans, est le père de trois enfants dont la maison a été détruite par le feu de groupes armés, ils ont donc trouvé refuge dans cette ancienne école. « Les enfants ne peuvent pas aller à l’école… Ils n’ont pas encore terminé leurs examens », a déclaré Pierre à Efe, un mois avant la fin de l’année scolaire.
« Nous pensions qu’il y aurait une accalmie, mais il semble que la situation va encore s’aggraver », a-t-il déclaré.

LA PEUR D’ALLER À L’ÉCOLE

L’Unicef dénonce le fait que les parents et les enfants ont peur d’aller à l’école pour éviter d’être pris pour cible par les gangs.

« Les familles, les femmes, les enfants et les adolescents ont peur de quitter leur maison. Les enfants ont peur d’aller à l’école », a déclaré dans un communiqué le représentant de l’UNICEF en Haïti, Bruno Maes, qualifiant la situation de « sans précédent ».

De nombreuses écoles ont fermé à cause des extorsions des gangs, qui obligent les directeurs à payer des frais pour assurer la sécurité.

AUCUNE ISSUE EN VUE

Comme beaucoup d’autres parents déplacés, Jésilhomme Pierre lance un appel à l’aide à l’Etat pour que ses enfants puissent retourner à l’école.

En Haïti, les familles considèrent l’éducation comme le seul moyen de sortir de la misère dans laquelle elles se trouvent, si bien que de nombreux parents font des efforts inimaginables pour envoyer leurs enfants à l’école.

Jusqu’à présent, les autorités n’ont rien dit sur la relocalisation des personnes déplacées, qui ne savent pas où aller, vivant dans des conditions inhumaines, sans nourriture et sans accès à l’eau ou à l’électricité.

source: Efe

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