Mardi 17 mai 2022 ((rezonodwes.com))–
Le président Biden a qualifié mardi la suprématie blanche de « poison » aux États-Unis et a appelé les Américains à rejeter la « théorie du remplacement » raciste des Blancs qui aurait inspiré le tireur à l’origine de la tragique fusillade de Buffalo.
« J’appelle tous les Américains à rejeter le mensonge », a déclaré M. Biden dans des remarques émouvantes depuis Buffalo mardi après-midi. « Je condamne ceux qui répandent le mensonge pour le pouvoir, pour le gain politique et pour le profit ».
« Nous devons dire aussi clairement et énergiquement que possible que l’idéologie de la suprématie blanche n’a pas sa place en Amérique », a déclaré M. Biden. « Aucune. »
M. Biden a tenu ces propos après que lui et la première dame Jill Biden aient rencontré les familles des victimes de la fusillade de samedi, sur laquelle la police enquête comme un crime haineux à motivation raciale.
M. Biden a qualifié la fusillade du week-end qui a fait 10 morts d’acte de « terrorisme intérieur ».
« Ce qui s’est passé ici est simple et direct : Terrorisme. Terrorisme. Du terrorisme intérieur », a déclaré M. Biden. « La violence infligée au service de la haine et de la soif vicieuse de pouvoir qui définit un groupe de personnes comme étant intrinsèquement inférieur à tout autre groupe. »
Le président a largement accusé les médias, la politique et Internet de radicaliser les individus et de propager la « théorie du remplacement » raciste selon laquelle les Blancs, en particulier, risquent d’être remplacés par des groupes minoritaires.
Il n’a toutefois pas désigné de personne en particulier, alors que les animateurs de Fox News aux heures de grande écoute et certains législateurs républicains ont fait l’objet d’un examen minutieux ces derniers jours pour leur rhétorique sur les immigrants et leur manque de dénonciation des notions de suprématie blanche.
D’autres démocrates, comme le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer (D-N.Y.), ont adopté une approche différente. Schumer, qui était avec Biden mardi à Buffalo, a écrit aux dirigeants de Fox News pour leur demander de mettre fin à ce qu’il a appelé « l’amplification irréfléchie de la théorie du « grand remplacement » » sur la chaîne.
M. Biden a condamné la fusillade au cours du week-end, mais le discours de mardi représente ses remarques les plus étendues à ce jour sur la tragédie.
Dix personnes ont été tuées et trois blessées lorsqu’un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans un Tops Friendly Market situé dans un quartier majoritairement noir, samedi après-midi. La fusillade a suscité de nouveaux appels en faveur d’une législation sur le contrôle des armes à feu au niveau fédéral et des demandes pour que le gouvernement fasse davantage pour éradiquer la menace de la suprématie blanche.
M. Biden n’a que brièvement appelé à de nouvelles mesures de contrôle des armes à feu, renouvelant son appel à l’interdiction des armes d’assaut et demandant instamment que des mesures soient prises pour « lutter contre l’exploitation incessante d’Internet pour recruter et mobiliser les terroristes ».
M. Biden a ensuite reconnu la difficulté d’amener le Congrès à adopter une législation sur les armes à feu, déclarant aux journalistes avant de quitter Buffalo : « Cela va être très difficile, mais je ne vais pas abandonner. »
Avant son discours, le président et la première dame ont rencontré les familles des victimes et se sont recueillis devant un monument commémoratif à l’extérieur de l’épicerie. La première dame a remercié brièvement les familles des victimes avant que M. Biden ne commence son discours.
Le président s’est efforcé de trouver un ton unificateur, exprimant son optimisme quant à la capacité des Américains à s’élever contre la « haine » et le « mal ».
« Nous devons refuser de vivre dans un pays où des Noirs qui font leurs courses hebdomadaires peuvent être abattus par des armes de guerre déployées pour une cause raciste », a déclaré M. Biden. « Nous devons refuser de vivre dans un pays où la peur et les mensonges sont conditionnés pour le pouvoir et le profit. Nous devons tous nous engager dans cette grande cause de l’Amérique. »
