Le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Frantz Elbe se prépare à dresser lundi 9 mai, devant la presse, le bilan de ses 6 premiers mois aux commandes de l’institution policière. Peut-on évoquer un bilan quand une partie du Sud de Port-au-Prince est inaccessible, alors que le kidnapping et la guerre des gangs se normalisent.
Dimanche 8 mai 2022 ((rezonodwes.com))–
Des autobus engagés dans le transport public et des véhicules privés ont été détournés dimanche, à Martissant par des hommes armés. Selon des témoins, des bandits, en embuscade, sur le long de la route nationale numéro 2, à hauteur de Martissant, ont dépouillé les occupants des véhicules de tout ce dont ils possédaient avant de les autoriser à partir.
Rares ont été les véhicules et les autobus du transport en commun à ne pas subir le même sort. La stratégie des criminels consistent à attaquer les passagers, les rançonner et les laisser partir seuls.
Depuis près de deux ans, la zone Sud de Port-au-Prince est livrée aux mains des gangs. Les hommes de «Izo» et «Ti Lapli» imposent la terreur en instituant assassinats, vols, viols, kidnapings sur les usagers de cette voie, dans une totale impunité de l’État.
Le Sous-Commissariat de Martissant, l’unique symbole de l’État, a été déserté en décembre 2021 par les policiers qui y étaient affectés. Des civils armés ont attaqué le bâtiment et les policiers qui cantonnaient ont fui l’installation. Aucune intervention pour ramener la paix, mettre les bandits hors d’état de nuire n’a été planifiée par le Haut-Commandement de la PNH.
Les bandits lourdement armés, à visière levée, déambulent quotidiennement sur le long de la route nationale numéro 2 pour commettre leur forfait. Un tableau qui traduit l’état de délitement social avec une institution policière pratiquement mise à genoux.
Hervé Noëlvevenoel@gmail.com
