Mise en contexte du linguiste-terminologue Robert Berrouët-Oriol
Montréal, jeudi 14 avril 2022 ((rezonodwes.com))–
Le débat d’idées sur la problématique linguistique haïtienne est nécessaire et salutaire. Lorsqu’il est rigoureux et documenté, il permet d’éclairer les positions et perspectives des uns et des autres et de prendre toute la mesure des enjeux de l’aménagement linguistique en Haïti. De manière générale, l’on observe qu’une très petite minorité de militants fondamentalistes plaide pour un unilatéralisme « créoliste » sectaire et dogmatique par le déni de la réalité du patrimoine historique bilingue d’Haïti et par le rejet de l’article 5 de la Constitution de 1987 consacrant la co-officialité du créole et du français. L’on observe également que la très grande majorité des linguistes et des enseignants haïtiens plaide pour un aménagement des deux langues officielles du pays et place, au cœur de ce processus, l’aménagement du créole dans le système éducatif national en s’appuyant sur le « droit à la langue maternelle » tel que défini dans la Déclaration universelle des droits linguistiques de 1996.
Contrairement aux tenants du fondamentalisme « créoliste » qui diabolisent et stigmatisent le français « langue du colon » responsable, selon eux, de tous les maux de la société haïtienne et qui serait à l’origine de la pseudo « francofolie » haïtienne, les linguistes aménagistes et la majorité des enseignants haïtiens plaident pour un aménagement ordonné de nos deux langues officielles. Les linguistes aménagistes sont porteurs d’une vision rassembleuse qui ouvre la voie à une véritable « didactisation » du créole et à la production d’outils lexicographique et didactiques de haute qualité scientifique en langue créole (cf. le livre de référence « La didactisation du créole au cœur de l’aménagement linguistique en Haïti », par Berrouët-Oriol et al., Éditions Zémès et Éditions du Cidihca, 2021 ; voir aussi le « Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique », par Robert-Berrouët-Oriol, Le National, 14 décembre 2021.)
C’est donc dans ce contexte général qu’il faut situer l’intervention du linguiste Rochambeau Lainy, qui pose avec hauteur de vues des questions de fond auxquelles il ne suffit pas de répondre par un mantra narratif de facture idéologique. Sur ce registre, il y a lieu de rappeler que les sciences du langage ainsi que le débat sur la problématique linguistique haïtienne sont eux aussi traversés par l’idéologie et ses dérives. Le sociolinguiste et sociodidacticien Bartholy Pierre Louis, ancien étudiant de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti, est l’auteur d’une remarquable thèse de doctorat soutenue à l’Université européenne de Bretagne en 2015 et intitulée « Quelle autogestion des pratiques sociolinguistiques haïtiennes dans les interactions verbales scolaires et extrascolaires en Haïti ? : une approche sociodidactique de la pluralité linguistique ».
Dans cette thèse, Bartholy Pierre Louis ausculte « L’idéologie linguistique haïtienne : pour ou contre le français ? » (thèse, chapitre 4.3.1.3, p. 201 et suiv.). Il note de manière fort pertinente, à propos de l’« idéologie linguistique haïtienne », que les « créolistes » fondamentalistes « (…) rendent le français en partie responsable du sous-développement du pays, car les taux d’échecs majeurs sont liés au français comme langue d’enseignement ; ce qui est largement discutable et même réfuté dans certaines publications scientifiques dont celles de Berrouët-Oriol (2011 : 182) qui voit, au contraire, la possibilité d’aménager les deux langues : « Mais contrairement à certains qui croient, de bonne foi ou avec d’ingénues ornières, qu’il faudrait désormais passer de manière exclusive au « tout en créole », nous plaidons ouvertement pour un aménagement linguistique fondé sur l’effectivité des droits linguistiques dans les deux langues haïtiennes » (op. cit. p. 201-202).
Enfin, au chapitre des dérives idéologiques, j’ai exposé, dans plusieurs articles que j’ai publiés en Haïti dans Le National, que la diffusion du médiocre « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative » s’accompagne de prises de positions publiques de Michel DeGraff en faveur du cartel politico-mafieux du PHTK. Les documents que je cite peuvent être consultés par tous les lecteurs de ce dossier : (1) la promotion du PSUGO de Michel Martelly/Laurent Lamothe dans l’article publié par Michel DeGraff dans la Revue transatlantique d’études suisses, 6/7, 2016/17 : « La langue maternelle comme fondement du savoir : l’initiative MIT-Haïti : vers une éducation en créole efficace et inclusive ». Dans cet article, Michel DeGraff prétend qu’« Il existe déjà de louables efforts pour améliorer la situation en Haïti, où une éducation de qualité a traditionnellement été réservée au petit nombre. Un exemple récent est le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (PSUGO) lancé par le gouvernement haïtien en 2011 dans le but de garantir à tous les enfants une scolarité libre et obligatoire. » (2) la promotion du même PSUGO dans une vidéo mise en ligne sur YouTube au cours du mois de juin 2014, dans laquelle il soutient, sans révéler ses sources ni fournir de preuve irréfutable, que 88 % des enfants vont à l’école grâce au PSUGO : « Gras a program Psugo a 88 pousan timoun ale lekòl ».
DOCUMENTS À CONSULTER
- Communication du linguiste Rochambeau Lainy, Indiana University, 1er avril 2022 : « Haitian creole and French side by side in Haiti : A case of mismanaged bilingualism »
Prof. Rochambeau Lainy
Professor-researcher at State University of Haiti
Doctor of Rouen University, France
Ayisyen Kreyol Akademi member
The sociolinguistic situation in Haiti raises many questions. Researchers, educators, international partners, and ordinary Haitian citizens alike express concerns; some of which are more obvious than others. These concerns revolve mainly around Creole and French, the status and use of which occupy an important place in discussions. The status and use of French are contested by authors who defend the hypothesis that French is the main cause of exclusion and academic failure in Haiti (Dejean, 2006; DeGraff, 2005).
A classic argument is that Creole would be a determining factor in learning, because it is the children’s mother tongue. In addition to this, there is the idea that teaching in French is a disadvantage, a psychological and symbolic violence, and an abuse, because only a small minority of the school population already knows this language. Those who demand a system of education in Creole rely on school records over 15 years (De Regt, 1984; Hadjad, 2000), non-updated statistical data on the population of enrolled student (Hebblewaithe & Weber, 2012), and the recommendations of the educational reform of Joseph Claude Bernard adopted on September 18, 1979. They contest the use of French as a language of instruction, because this language would cause poverty, social inclusion, and unsuitable school system (Coulmas, 1992; Hebblewaithe, 2012). On the other hand, supporters of teaching in French believe that replacing French with Creole would be a decision that penalizes children in their exchanges with the outside world.
In this presentation, I will show that the type of Creole-French bilingualism that many authors have decried clearly evolved in Haiti. I will focus on facts that will counter a view of bilingualism based on the tradition with roots in Bloomfield (1933). I will also contest Lebrun (1982) who noted that bilinguals would be those who have a high level of mastery of the languages in question. However, as schools and universities are the main places where French is acquired in Haiti, it would be inappropriate to talk about the number of French-Creole bilinguals, without considering the percentage of students enrolled in baccalaureate and university each year, given that a good part of teaching is in French. Thus, I will consider the reference documents that ACTFL (American Council on the Teaching of Foreign Languages) and CERF (Common European Framework of Reference) have developed to assess the level of proficiency of nonnative learners. This will, of course, give me the opportunity to raise the issue that, if Haitian children are not doing well in school and not having opportunities in life, it is not ostensibly because their instruction is in French, but rather because the educational policy that the leaders are implementing is not appropriate. Teaching in Creole in the current context would not change this situation either, if the FrenchCreole bilingualism in Haiti is mismanaged.
2. Commentaires du linguiste Michel DeGraff, 9 avril 2022
Ki jan n konprann gen Akademisyen nan Akademi Kreyòl Ayisyen tankou Pwòf Rochambeau Lainy ki bay tèt yo misyon pou yo « pwoteje lang franse ann Ayiti » ? Sa se pawòl Akademisyen an nan konferans li bay nan Indiana University nan dat 1 avril 2022…
An tou ka, fòk nou poze 4 kesyon sa yo — 4 kesyon ki klè, 4 kesyon ki antre nan nannan entèvansyon Pwòf Rochambeau a, 4 kesyon ki mande repons san demagoji :
- Ki sa k ap menase lang franse ann Ayiti e ki mande « pwoteksyon » nan men yon Akademisyen nan Akademi Kreyòl Ayisyen ?
- Ki menas ki pi malouk ann Ayiti — menas kont moun ki pale FRANSE e k ap sèvi ak franse pou demele gèt yo oswa menas kont moun ki pale KREYÒL sèlman e ki bezwen lang kreyòl la pou yo jwenn konesans ak lòt mwayen pou demen miyò ?
3. Kot done ak analiz Pwòf Rochambeau yo ki ka kore ipotèz li sa a ki di ti moun ki pale KREYÒL e k ap aprann *AN* KREYÒL ta gen pi plis difikilte pou yo aprann lòt lang pase ti moun ki pale KREYÒL e k ap aprann an FRANSE ?
4. Selon lwa peyi a, Akademi KREYÒL Ayisyen se yon enstitisyon leta. Selon lwa sa a, ki sa misyon Akademi KREYÒL Ayisyen an mande konsènan dosye lang ak edikasyon ann AYITI ? Ki wòl pledwaye Pwòf Rochambeau nan kontèks misyon Akademi an ? Èske pledwaye sa a mache men nan men ak misyon AKA oswa èske se yon pledwaye ki ka bloke misyon AKA pandan l ap sèvi misyon Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Ambassade de France en Haïti, Institut Français En Haïti e latriye ?
Pwòf Akademisyen Kreyolis Rochambeau Lainy, Tanpri, konsidere done ak analiz mwen pataje yo — mwen pataje referans ki byen dokimante enpòtans lang natif natal pou lekòl tèt an wo, depi nan ti klas yo rive nan inivèsite. Nan rezime ak nan prezantasyon ou fè nan Indiana University a, ou mal reprezante ni pozisyon Pwòf Yves Dejean, ni pozisyon m sou dosye fondamantal sa a epi ou pa prezante okenn done solid ki pou ta kore pozisyon pa w la — konsènan « bilengwis » ann Ayiti ak analiz ou ki di lang kreyòl la pa nesesè nan aprantisaj ti moun ki pale kreyòl epi w di lang kreyòl la, si l ta sèvi kòm zouti pou ansèyman pami ti moun ki pale kreyòl, se yon lang k ap bloke ti moun yo nan echanj ak lòt peyi. Vreman ?!? Se kòm ki dirè, kòm lengwis, ou panse lè yon ti moun ki pale KREYÒL ap aprann *AN* kreyòl, li pa ka aprann okenn lòt lang. Vreman ?!? ….
Si w ta vreman pare pou w fè yon deba sou bon fondasyon, se done ak analiz mwen pataje yo pou w ta gade e se sou done ak analiz sa yo pou w ta baze repons ou… Ann atandan, tout lòt koze pèsonèl w ap vin pale kounye a konsènan pitit ou, pitit mwen, tit ou, tit mwen e latriye, sa p ap antre ditou pyès nan okenn analiz oswa agimantasyon syantifik ki ta dwe aplike pou yon sistèm lekòl tèt an wo pou *TOUT* popilasyon an.
Ki donk, Pwòf Rochambeau, ou pa bezwen antre nan okenn dosye pèsonèl. Kesyon fondamantal se kesyon SYANTIFIK ki na. Ipotèz ou kòm LENGWIS nan prezantasyon ou te fè nan Indiana University nan dat 1 avril 2022 :
KOTE DONE AK ANALIZ KI DEMONTRE LANG KREYÒL SE *PA* YON ZOUTI KI LONTAN PI DJANM PASE LANG FRANSE KÒM ZOUTI POU ANSÈYMAN ANN AYITI ?
Se la kesyon fondamantal la chita.
Kreyòl pale, kreyòl konprann, pa vre ?
- Intervention écrite du linguiste Rochambeau Lainy sur Facebook, du 10 avril 2022
Mesaj sa a se pou m demanti pwofesè Michel DeGraff ak Frenand Leger. Mwen pa t vle reponn nou, paske m te santi entèvansyon nou yo chita sou malveyans e ipokrizi. Men poutèt nou vin mete non mwen sou nèt la, sou Facebook, mwen oblije vin di nou kichòy.
Premye bagay m ap di nou, mwen pa ipokrit. Mwen fè sa m di, mwen fè sa m kwè. Mwen pa tankou yon rado entèlektyèl ki kache dèyè lang ak inivèsite etranje pou yo tabli siperyorite ak ejemoni yo, etan y ap rele aba fransè lang kolonyal. Se sa k fè lakay mwen, prensipal lang kominikasyon mwen itilize ak pitit mwen, madanm mwen se kreyòl. Se paske m pa ipokrit ki fè m pa kache dèyè anglè, etan m ap akize fransè lang kolonyal. Paske m konnen nan zafè lang kolonyal ejemonik, fransè ak anglè se kenkant kòb degouden, yo pote lamayòl. Se paske m pa ipokrit, ki fè m pa rete ap fè pwomosyon pou kreyòl sèlman, etan m mete pitit mwen nan sitiyasyon pou yo pale anglè, fransè, panyòl nan peyi Etazini ak Kanada. Se paske m pa ipokrit ki fè m apran pale e ekri kreyòl byen, paske m konnen mwen dwe respekte lang m ap defann lan. Mwen konnen fransè ak anglè se 2 lang ki gen kontrent gramatikal yo, e se menm bagay la pou kreyòl la tou. Depi m te pi jèn, lè m te monitè Alfa e etidyan nan Lekòl Nòmal Siperyè, mwen fè jefò pou m aprann ekri ak pale kreyòl. Poutet mwen menm lè m ap defann lang lan, pou mwen ka byen ekri l, pale l byen. Se yon fason pou m ka ede lòt moun ekri l epi pale l byen tou.
Pwofesè DeGraff, mwen te konprann demach ou a 5 sou 5. Ou genlè te santi w menase, poutèt mwen t ap bay yon konferans sou kreyòl nan peyi w Etazini. Ou fè tout moun nan peyi w Etazini konnen ou se sèl kòk chanje nan zafè kreyòl. Ou menm rele tèt ou Manm fondatè Akademi Kreyòl Ayisyen an. Menm kote w jwenn tit sa a ? Kiyès ki ba w li ? Mwen se manm Akademi an, mwen antre menm lè ak ou, mwen pa janm konnen tit sa a egziste. Kote w jwenn li ? Monchè pa enkyete w. Mwen pa t vin retire vedèt ou nan men w, paske ranmye pa konn vin bat pijon lakay li. Mwen se Ayisyen 100 pou 100, kidonk mwen se ranmye. Ou menm ou se pijon.
Mwen pa mòd entèlektyèl mechan, malonèt, demagòg ki konfonn lang fransè ak pèp fransè. Lang fransè pa ka pote tout mal kolon fransè te fè esklav yo. Mwen pa janm fanatik nan vi m alewè pou m ta flate ideyològ demagòg. Mwen se yon sikopedagòg e lenguis. Mwen travay nan chan lenguistik ak ledikasyon nan peyi m, mwen pa la pou m bay moun manti, mande yo fè epi kwè, sa m pa kwè, ak sa m pap fè lakay mwen ak pitit mwen, ak fanmi mwen.
Se pa lang fransè ki lakòz echèk akademik ak esklizyon soyal nan peyi a. Se elit ak dirijan yo ki pa bon. Nan rechèch mwen fè, mwen wè se pwoblèm transpò, materyèl eskolè, akonpayman, pwoblèm pwofesè, prekarite sosyal, ekonomik, privatizasyon eskolè, chomaj, elatriye ki prensipal pwoblèm lan. Ou menm si w wè se fransè, konnen w pa konsekan. Paske lang kolonyal pou lang kolonyal, anglè ladan li tou.
Elit la pa kwè nan ledikasyon pèp la. Li plis kwè nan apated lenguistik pase pou l ede moun yo konnen 2 prensipal lang li yo ki se kreyòl ak fransè. Anpil nan elit ki pran pòz y ap defann kreyòl jodi a, yo kolon fransè. Nou konn sa kolon fransè yo te konn fè, yo tèlman pa t pran esklav yo pou moun. Yo itilize tout estrateji pou esklav yo pa t gen kontak ak lang fransè a. Se menm bagay la, anpil nan elit ayisyen yo ap fè jounen jodi a. Yo mete pitit yo nan lekòl entènasyonal kote yo ka aprann fransè, anglè, panyòl, yon fason pou yo ka toujou domine mas pèp la. M ap fè nou konprann je pèp la louvri jodi a, zonbi goute sèl. Pèp la konnen lang se kle ki bay opòtinite, ki louvri pòt. Se poutèt sa a li vle pou pitit li pale fransè tankou l pale kreyòl.
E nou menm se paske nou konn sa tou ki fè nou pale fransè anglè ak kreyòl. Kidonk pitit pa nou ka pale fransè, anglè, panyòl ak kreyòl, men pitit pèp la menm se sèl kreyòl la pou l konnen. Lele i lele !
Se paske m konnen lang ka bay pèp la opòtinite, ki fè m ap preche yon bilenguis kreyòl fransè nan peyi m, etan m mande pou pèp la louvri sou anglè ak panyòl.
Mesye, m ap fè n konnen, je pèp la louvri. Li konprann demagoji sa yo. Li pap pran nan blòf ideyològ demagòg k ap preche yo mesaj tèt anba pou yo twonpe moun. Pèp la t ap kwè nan nou 100 sou 100, sil te wè nou voye pitit nou yo se Ameriken ak Kanadyen al Ayiti pou y al eskolarize nan yon lekòl kote tout bagay ap fè an kreyòl sèlman. M ap mande nou pou nou bay premye egzanp lan.
Nou se kreyolofòn anglofòn 100 sou 100. Mwen menm, mwen se yon kreyolofòn frankofòn 100 sou 100.
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