6 octobre 2025
Edito de Haïti-Observateur: « Jusqu’à preuve du contraire, Michel Martelly est un danger national! »
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Edito de Haïti-Observateur: « Jusqu’à preuve du contraire, Michel Martelly est un danger national! »

« son accession à la présidence du pays, reste un accident historique des plus graves« .

Haiti-Observateur : Par accusation publique, avant son « filleul » Jovenel Moise, la disparition d’Evinx Daniel incombe également à Michel Martelly.

Souvenez-vous-en des propos de l’ex-PM Dr. Jack Guy Lafontant à propos de la pérennité du régime PHTkiste, « pour qu’il dure, tout au moins, durant cinq décennies« . SDP d’André Michel, MTV de Réginald Boulos, Fusion d’ Edmonde S. Beauzile, Pitit Dessalines du Dr. Moise Jean-Charles… apportent tout le soutien nécessaire pour parvenir à cette fin.

New York, mercredi 13 avril 2022 ((rezonodwes.com))–L ’accession de Michel Martelly, à la présidence d’Haïti, reste un accident historique des plus graves. Il n’était pas, au-dessus de tout soupçon, avant de prendre logement au Palais national. Sa mauvaise réputation l’a accompagné durant son quinquennat. Ne s’étant pas amendé, au pouvoir, elle continue dans sa vie civile. Les révélations de Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits haïtiens (RNDDH), l’accusant de comploter son assassinat, doivent être prises comme un signal d’alarme.

Point n’est besoin de revenir sur les circonstances qui ont favorisé l’élection de M. Martelly à la présidence de notre pays, ni de ressasser le passé, par rapport aux acteurs internationaux qui ont détourné et contourné la volonté de la nation haïtienne relative à ce choix. Trafiquant de drogue patenté, il possédait déjà l’instinct criminel dont sont dotées les personnes de cette catégorie. En Haïti, la présidence lui a offert, sur un plateau d’argent, tous les moyens de perpétrer ses crimes.

On ne peut pas oublier que, président de la République, le nom de Martelly a été, dans un premier temps, associé à deux meurtres. On se souvient, d’heureuse mémoire, un, indirectement, la mort du juge instructeur Jean Serge Joseph. Ce dernier a trépassé sous les pressions directes de Michel Martelly et de Laurent Lamothe (son Premier ministre) voulant le porter à renvoyer sa femme hors de cause. Première dame de la République, Sophia Saint-Rémy Martelly et le fils aîné du couple présidentiel, Olivier, étaient traduits en justice, sous l’accusation d’ usurpation de titre. Tombé en syncope, sous les menaces des deux chefs de l’Exécutif, le juge Joseph était transporté à l’hôpital Bernard Mevs, à Port-au-Prince, où il rendit le dernier soupir.

Dans un second temps, l’autre cas, un assassinat de sang-froid, fut perpétré par un « conseiller spécial » du président, Calixte Valentin, sur la personne d’un commerçant de Fond Parisien. En poste au bureau de Douane de Malpasse, sur la frontière haïtiano-dominicaine, sa responsabilité consistait à apporter USD 20 000 $, par semaine à Sophia Martelly, tirés des recettes douanières. Ce crime a valu son arrestation, d’ordre de Me Mario Beauvoir, commissaire du gouvernement de cette juridiction, qui le fit emprisonner au centre carcéral de Croix des Bouquets. Mais il n’y avait pas séjourné soixante-douze heures. Me Beauvoir donna sa démission au lieu d’obéir à Jean Renel Sanon, ministre de la Justice, qui lui avait intimé l’ordre de libérer Valentin.

Les rumeurs, jamais confirmées, faisaient état d’assassinats commandités par Martelly, avant d’être président. Celui perpétré sur la personne de son ami, collègue trafiquant de drogue et associé dans l’immobilier, à Port-Salut, dans le Sud, Evinx Daniel, pourrait être le plus monstrueux qu’il ait commis de toute sa carrière. Dans les milieux proches de la présidence, à l’époque, on faisait croire que cette sale besogne avait été confiée à son beau-frère, Charles « Kiko » Saint-Rémy, de concert avec son futur dauphin, en l’occurrence Jovenel Moïse. Parti en compagnie de ces deux hommes, en sus de deux autres individus non identifiés, depuis janvier 2012, Daniel est toujours « porté disparu ».

Carriériste dans le trafic de stupéfiants, parallèlement à son métier de musicien du compas, Sweet Micky, qui se nomme « Bandit légal », a profité de sa présidence, non seulement pour créer des créneaux d’exploitation de substances interdites, mais aussi pour se venger des rivalités qu’il a essuyées dans ce secteur. La plupart de ses victimes, surtout les menus fretins, qui ont été éliminés physiquement, resteront à ja mais anonymes. À moins que des poursuites judiciaires, au criminel, déclenchées contre lui, permettent d’exposer publiquement le bilan de ses crimes.

Aucun doute, Pierre Espérance se passe d’introduction. Défenseur intraitable des droits humains, sa carrière est ponctuée de dénonciations relatives aux abus de pouvoir, aux crimes de toutes natures commis, surtout dans l’administration publique. Aussi les acteurs politiques coupables de malversations administratives, de crimes financiers et de sang se trouvent-ils sur la liste des dossiers qu’il a exposés, au fil des ans. Martelly et ses alliés politiques font les frais des révélations de M. Espérance. Il en est de même pour les journalistes qui refusent de donner quartier à l’ex-président-musicien. Dans ce cas particulier, il est aisé de comprendre le silence de la plupart des barons de la presse par rapport aux actes criminels dont Michel Martelly se rend coupable.

De toute évidence, le faiseur de Jovenel Moïse n’ignore pas sa condition de « condamné en sursis ». Voilà pourquoi il se bat bec et ongle pour que n’arrive jamais le « grand changement » tant souhaité. Changement qui permettra de lui demander des comptes par rapport aux accusations à répétition dont il est l’objet. Cela implique, bien sûr, la mise en branle officielle de l’action publique contre les auteurs et commanditaires des assassinats perpétrés, avec son assentiment, à Cité-Soleil, Bel- Air, La Saline, Carfour-Feuilles, etc.; et du bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval; ainsi que de ceux d’une série de personnes exécutées, parfois en plein jour, et dont les motifs n’ont ja -mais été établis.

Sous le chapitre des assassinats, auxquels a trempé Michel Martelly, par accusation publique, il faut aussi signaler le cas de son « filleul » politique, Jovenel Moïse, qui a été exécuté violemment, en sa résidence familiale, à Pèlerin 5, (dans les hauteurs de Pétion-Ville), tôt dans la matinée du 7 juillet 2021. À l’instar d’ Evinx Daniel, avant lui.

Bien que de nombreuses accusations, dont la crédibilité n’est pas claire-ment établie, aient été portées, autour du meurtre de Moïse, en ce qui a trait au chanteur du compas, adulé par un certain public, les mobiles s’inscrivent dans les intérêts socio-politiques de Martelly. Il sait que, tôt ou tard, la justice va le rattraper. Alors, le « Bandit légal » s’érigeant en principal défenseur de sa classe politique, qui a, comme lui, participé au pillage du Fonds Petro-Caribe, s’acharne à faire disparaître tous les éléments d’évidence. Histoire, dans sa jugeote, de créer les conditions permettant de faire échec à un éventuel procès.

Dans l’esprit de Martelly, il ne suffit pas d’éloigner de lui tout ce qui aurait l’allure d’une poursuite judiciaire, à son encontre, pour tous les crimes qu’il a commis, il faut aussi bien mettre hors d’état d’agir les témoins éventuels. Surtout ceux qui ont les possibilités de documenter les faits avancés. Ainsi, mène-t-il cette entreprise avec une telle obstination, se donnant pour tâche d’as-surer leur protection et défense collectives, pour lui et ses alliés politiques. Aussi l’offensive qu’il aurait lancée contre Pierre Espérance serait-elle menée, tant en son nom personnel qu’en celui de ses alliés du PHTK, impliqués, comme lui, dans les crimes dénoncés sous son gouvernement.

Au moment où, de partout, fusent des cris demandant le rétablissement d’une justice indépendante, en Haïti, Michel Martelly et ses ouailles se frottent les mains de satisfaction, sachant qu’il a les grands moyens de mobiliser toutes ses ressources, humaines et financières, afin d’assurer le maintien du statu quo. Autrement dit, la pérennité du régime PHTkiste, pour qu’il dure, tout au moins, durant cinq décennies. Ainsi l’avait, en effet, annoncé, le Dr Jack Guy Lafontant, alors Premier ministre du président de facto défunt.

À la lumière de tous ces faits, quand Michel Martelly concocte un projet d’assassinat de Pierre Espérance, il n’y a rien d’hypothétique dans ce plan. Car il n’entend pas y aller de main morte. Aussi ne néglige-t-il pas les grands moyens pour parvenir à ses fins.

À la faveur des révélations relatives à cet énième complot de Sweet Micky, faites par le directeur du RNDDH, les chances d’aboutissement de ce projet macabre ont quelque peu diminué. Mais la société haïtienne, notamment les institutions administratives et politiques, plus particulièrement policières, doivent mettre les bouchées doubles, afin d’annuler définitivement ce monstre. En commençant par arrêter le décaissement de USD 3 millions $/mois effectué en sa faveur, extraits des recettes de l’Administration générale des douanes (AGD). Car ces fonds aident à supporter son train de vie, y compris au financement de ses plans d’assassinats politiques.

Au bout du compte, il y a lieu de conclure que l’État haïtien assure le financement des actes criminels de Michel Martelly. Ce qui rend le danger national qu’il est encore plus mortel ! D’ où la nécessité d’agir vite !

Editorial de Haiti-Observateur
Journal 13 - 20 avril 2022. HO 4/13/22 Page 10
VOL. LII, No. 15 New York

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