‹‹Jwèt manman-papa, mari-madanm››, pratique socio-culturelle chez l’enfant ou possible violence sexuelle ?

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par Marie Dayana THEDAL et Max R. Shoewer LUBIN

Mercredi 30 mars 2022 ((rezonodwes.com))– Le débat sur la question des violences sexuelles à l’égard des enfants n’est pas récent et l’augmentation du nombre de plaintes concernant des agressions sexuelles commises sur des mineurs se multiplie chaque année. En Haïti, certaines pratiques chez les enfants qu’on pourrait considérer comme socioculturelles soulèvent des interrogations par rapport à leurs possibles apports à des actes de violences sexuelles.

Parmi ces pratiques, nous pouvons citer : « Jwèt manman papa » ou « Mari madanm ». Peut-on les considérer comme simple activité culturelle liée à des amusements enfantins ou des possibles abus sexuels chez les enfants ? Ces pratiques, n’ont-elles pas des impacts sociaux à l’avenir sur ces enfants ?

Ce que nous considérons en Haïti comme « Jwèt manman papa », c’est une activité incluse au moins deux enfants de sexe opposé. Cette pratique très récurrente dans le « pays en dehors » est impliquée de certaines actions inconscientes comme caresse et voire même sexe.

En fait, c’est presque certain que ces deux enfants ont fait ces gens d’actions sans avoir eu de connaissances ou de l’impact de ce qu’ils sont en train de faire. Parfois c’est l’effet de la vie intime de leurs parents qui sont à la base, qui leurs ont poussé à agir ainsi. Ou peut-être sous l’influence de certains films télévisés. Psychologiquement l’enfant peut être impacté par certaines choses qu’ils ont vu durant un moment, et ils cherchent à le réaliser aussi dans sa propre réalité.

En ce sens, la problématique de la gestion familiale de vie des enfants est un point à considérer. La crise socio-économique nous pousse souvent dans une réalité de voir toute une famille évoluant dans une seule chambre de maison. Parfois la vie intime de tous est exposée, comme des relations sexuelles en plein jour ou même pleine nuit où les enfants ne sont pas exempts de ces actes.

Là nous considérons seulement un aspect, mais il y a plein d’autres où les enfants souvent exposées dans les familles haïtiennes. Donc, face à cette thématique de santé publique, mieux les évaluer, mieux les prendre en charge, mieux les prévenir chez les enfants en Haïti face à une possible violence sexuelle à l’avenir.

Ce qui nous intéresse le plus dans cet aspect, c’est l’impact futur de cette pratique « jwèt manman papa » sur ces deux enfants, surtout sur le sexe féminin. Dans notre réalité, des enfants qui ont vécu ces gens de choses sont souvent faits face à des souvenirs angoissants.

Vous pouvez constater une sorte de complexe parmi ces deux sexes dans ces gens de discussions. Pourquoi selon vous le sexe masculin est plus souvent à l’aise de parler de « jwèt manman papa », et non les filles ? Ces dernières se trouvent toujours dans l’embarras pour discuter de ces trucs mais le jeune homme se trouve dans le bain pour rappeler à la fille de leurs actions enfantines.

De ce fait, ce complexe n’est qu’une agglomération contenu psychique, des images, des souvenirs et des expériences lors de l’enfantillage. C’est ce que le psychologue Carl Gustav Jung appel pour identifier le matériau plus ou moins inconscient, qui touche le plus notre existence passée, qui est né et vit en nous par des expressions symptomatiques avec plus de nuances ou moins névrosé à partir de laquelle notre personnalité Il vient à la vie.

En outre, ce complexe chez ces jeunes filles est la corrélation entre caractère et société où elle évolue. Donc, considérant ce complexe, nous ne pouvons pas examiner cette pratique comme une activité culturelle car l’enfant fait des choses inconscientes qui, à l’avenir va devenir une sorte de complexe d’infériorité chez les deux individus. Mais ces violences laissent rarement de traces chez les deux, mais l’impact psychologique est visible.

Le sexe masculin parfois considère cette histoire du passé pour essayer de prendre de l’avance sur la fille dans une perspective convaincante en vue d’une possible relation sexuelle. D’où nous pouvons dire c’est une violence sexuelle. Ce changement de comportement qui amène la suspicion est lié à des stéréotypes du passé. Le moindre mot, le moindre comportement à connotation sexuelle est, dans ce contexte, immédiatement perçu comme le signe d’une violence sexuelle qui est une atteinte à la dignité, à l’intégrité mentale de l’individu.

C’est une pratique acceptée par la société haïtienne, certains même la considérer comme culturelle. Or, c’est une forme de violation sexuelle en devenir dans la vie de la jeune fille. Certes, ces deux enfants à ce stade ne savent pas vraiment l’impact à l’avenir de ce qu’ils font, surtout dans un pays où l’éducation sexuelle est complètement ignorée.  Le débat reste ouvert à ce point, mais considérer le « jwèt manman-papa » comme une pratique culturelle, c’est aussi considérer la violence sexuelle comme une activité louable.

L’autre aspect de cet article est lié à une autre pratique beaucoup plus grave dénommée « jwèt mari-madanm ». Elle est souvent concernée par une sorte d’appellation d’un adulte soit une femme ou un homme à un enfant qui peut-être une fillette ou un garçonnet. Ce personnage est souvent un proche de la famille qui développe une forme d’affectivité pour cet enfant mais parfois considérer comme anormal mais la société la voit comme normal. Parfois c’est le parent lui-même qui appel l’enfant pour lui dire voici ton mari ou ta femme.

En fait, cela peut arriver que ce personnage n’ait aucune intention mais c’est à l’avenir que vous allez voir l’impact. Cette association de l’enfant et de cet adulte peut aller jusqu’à la maturité de l’enfant. Imaginons que cet adulte est un pédophile, il peut faire n’importe quoi à l’enfant car ce dernier est livré pratiquement à ce personnage par l’accès donné par les parents.

Souvent, ces derniers peuvent envoyer l’enfant chez cet adulte. Par la peur, cet enfant peut avoir de la difficulté de révéler certaines choses soit à ces parents ou autres personnes. Les parents peuvent même ignorer une telle accusation. C’est pourquoi vous pouvez constater que certaines jeunes filles accusent des personnages de certaines actions causées dans le passé.

Dans le futur, ces gens d’activités auront souvent un impact psychologique sur l’enfant qui est dérivé d’une violence psychologique qui ne renvoie pas seulement à une réalité unique. Cette relation entre l’enfant et cet adulte peut se voir à l’avenir comme réelle. Elle souvent liée à une sorte de dépendance économique. Cet adulte peut être un support économique de la famille et de ce fait il a une sorte de notoriété acquise dans notre réalité haïtienne.

Par conséquent, un effet psychologique s’impose qui peut amener à une violence sexuelle. Je dis « violence sexuelle » parce qu’il n’est pas souvent lié au consentement de la jeune fille. C’est plutôt un cliché psychique depuis son enfance qui l’amène à ce point. Toutefois, cette violence psychologique renvoie spécifiquement aux actes d’appellations « jwèt mari-madanm » et par conséquent représente une des formes de mauvais impacts psychologiques.

L’acceptation chez l’enfant est devenue une manifestation extériorisée de son instabilité et de sa sécurité intérieure par rapport à l’adulte. Cette forme de violence peut causer un développement psychologique de complexe et de soumissions ou des problèmes de comportement.

Donc, nous évoluons dans une société où les enfants sont exposés et font face à une angoisse générée par des situations ou pratiques considérées come culturelles qui les rendent plus vulnérables qu’ils ne le sont déjà dans un pays où la violence sexuelle bat son plein.

Nous pouvons dire que par rapport à leurs âges et à leur immaturité, ces enfants sont souvent abandonnés par les individus censés de les protéger. L’impuissance économiques familiales, l’injustice de la République, la méchanceté de certains adultes, tous ces problèmes mettent la vie des enfants en Haïti et leurs avenirs dans une sorte de gâchis incontrôlable.

Ce traumatisme psychique émergera le plus fréquemment sous forme de violence sexuelle chez l’enfant post-traumatique et aura des effets sur la construction de leur personnalité dans cette société haïtienne qui déjà considère ces violences comme pratique culturelle. 

Marie Dayana THEDAL
Memorante en diplomatie à l’université INUKA

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Max R. Shoewer LUBIN

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