Non au Carnage 2022 !

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Assassinat crapuleux d’un président en sa résidence, barbaries en série à Martissant, atrocités en parallèle au Belair, cruautés horribles à la Croix des Bouquets, si la capitale est pourrie de gangs officieux au service de gangs officiels pour des causes affairistes et électoralistes, les régions n’ont pas été non plus épargnées de crimes spectaculaires. Sur ces effusions de sang à profusion, seuls des sanguinaires se livreraient à des gouyad éperdus sur le sang de nos consanguins. En 2021, Haïti a connu un calvaire à la Golgotha. L’heure est plutôt à des réflexions soutenables susceptibles de reformater les esprits tout en offrant au pays des alternatives viables, porteuses d’espoir. Dans ce contexte en lambeau, le bon sens indique de brandir un NON avec véhémence au carnaval 2022. Haïti ne doit plus verser dans la débauche débridée pendant que les vies de ses enfants s’anéantissent dans l’ignominie.

Lundi 24 janvier 2022 ((rezonodwes.com))–

L’année 2021 a été scellée du signe macabre d’un chaos pluridimensionnel, sans précédent. Sur toute la décennie du règne du PHTK, on a dénombré une palanquée de crimes odieux sur des policiers, chauffeurs, commerçants, journalistes, étudiants, professeurs, infirmières, médecins, etc. Tous les indicateurs économiques et sociaux se sont exposés dans un rouge vif qui fait rougir toutes les couches sociales. La léthargie populaire ne doit plus lésiner en laissant faire l’ineptie officielle dans son laxisme intéressé sinon sa connivence démentielle avec le banditisme détraqué. Il faut stopper cette hémorragie. L’année 2022 devrait être estampée du sens de maturité dans un dépassement de soi afin d’activer les moteurs de la stabilité pour enclencher le processus de la quête de solutions durables à nos maux séculaires.

Haïti doit entrer d’emblée dans une année de changement de trajectoire tout en redonnant à l’État – aujourd’hui délabré par la cupidité et l’inculture – son autorité régalienne. Non à des « gouyad chawa pete » à exposer devant des kalachnikovs et des mitraillettes au contrôle de criminels, des familles et alliés fous à lier. Mais soyons perspicaces ! Si les assassins ne tirent pas leur révérence devant le cachet mythique de l’église – catholique, baptiste, adventiste – qu’ils ont pénétrée sans crainte pour kidnapper et assassiner, qu’en est-il des concerts,  des balles et des fêtes champêtres ? La psychopathie a atteint un stade paroxysmique que seule la vigilance nationale saura déstabiliser de sa mission luciférienne. La confiance dans les acteurs politiques constitue dès lors un point de départ crucial. Cette noble mission de rétablir l’ordre à la Cité ne saurait être l’apanage de dirigeants installés et désinstallés dans l’improvisation, par un whatsapp local ou un tweet international. Parlant de représentant crédible, honorable et respecté, Ariel Henry – protecteur du statuquo et serviteur servile du nuisible Michel Martelly – ne fait pas le poids d’une mouche. Il faut détacher Haïti des griffes du PHTK.

Alors que le peuple languit dans une misère multifacette intenable, ces officiels illégitimes insouciants concoctent dans une conspiration pré-électoraliste un carnaval maléfique annonciateur de pleurs et de deuils tragiques. Il faut croire à une démence de la raison qui requiert l’attention de spécialiste du neurone pour que le PM actuel, grand gagnant de la loterie politique pernicieuse, n’aggrave pas la situation du pays en raison de son impotence et sa déficience. Ce décor lugubre interpelle plutôt à des introspections et des autocritiques profondes aptes à rétablir l’équilibre politique et social. Mille fois NON au carnaval 2022 !

Le carnaval, un atout culturel, mais !

Dans un souci de rationalité, chaque nation devrait être motivée à sauvegarder sa culture et consolider ses axes socioéconomiques particulièrement là où elle détiendrait des avantages comparatifs. Sous hypothèse de garantie d’un climat sanitaire et sécuritaire attrayant, le carnaval haïtien – plus globalement, toute initiative touristique – serait un projet captivant à portée positive multiple enclin à exposer notre merveilleuse hospitalité dans un remarquable tandem artistique et esthétique. Mais, lorsque l’on prévoit avec certitude que ce sont les statistiques des blessés par arme blanche, décès par balles, kidnappings et viols qui vont s’accroître pour défrayer la chronique dans les journaux locaux et internationaux, un PM sain d’esprit n’oserait jamais demander à ses collaborateurs de cogiter sur la façon d’entreprendre un tel projet chtonien. Qu’il soit dans le Nord, au Centre au dans le Sud, dans ce désistement ahurissant des institutions régaliennes, le carnaval ne peut que résulter en des gaspillages financiers et de nombreuses pertes en vies humaines.

Question de priorité, les institutions régaliennes jurent d’assurer justice, sécurité, paix et santé à leurs populations. Au cours de ce millénaire de lumière, la primauté de la vie n’est plus une plaidoirie à tenir. Évidence. N’est-ce-pas que par la loi maléfique de la Covid des milliards de dollars ont fait l’objet de manque à gagner dans une flopée de projets annulés, reportés et repensés partout sur la planète. La Tour Eiffel, la Statue de la liberté, le Niagara Fall, …, comptent parmi les victimes notoires de cette crise sanitaire névralgique qui a hiberné le tourisme mondial.

Des méga concerts, de grands évènements sportifs et culturels, des conférences internationales, des études académiques ; tous les programmes économiques et sociaux étaient mis en veilleuse car un seul objectif – suprême – devait animer l’être de raison : la protection de la vie. C’est par le truchement de cette référence universellement établie – n’en déplaise au capitalisme fou – que l’humanité est sur le point de contrôler la Covid et bien d’autres virus qui nous ont rendu visite et que nous côtoyons au quotidien sans qu’ils n’aient plus le pouvoir destructeur de nous trucider comme avant. Nos révérences à la science.

Ariel, protecteur du statuquo

De son lieu de neurochirurgien chevronné, on croyait qu’Ariel Henri ne choisirait pas d’en rire face à la misère de la société. À l’obtention de son grade, un médecin a juré par le fameux serment d’Hippocrate de témoigner révérence devant le cachet sacré de la vie. N’était l’hypocrisie criante, un professionnel de la santé devait œuvrer à rendre la vie meilleure, plus saine, plus juste quitte à refuser des privilèges politiques et économiques. Alors qu’il est neurologue, Ariel Henry s’en fout de la sécurité et de la santé physique et mentale des gens. Ariel nous rappelle bien les excès de pouvoir de son homologue prédécesseur Jacques G. Lafontant lui aussi médecin/chirurgien mais hypocrite du serment d’Hippocrate.

Six mois à la tête de la Primature, Ariel Henri n’a résolu aucun problème de société. Par son absence de vision, le système d’équations multiples dont il a hérité est davantage marqué d’inconnus. Là où Ariel tentait de montrer ses muscles, c’était plutôt pour bader dans son pantalon suite aux menaces de BBQ ou de groupes armés aux Gonaïves. En plus de son impotence devant les bandits notoires, Ariel a recruté à des postes stratégiques des cleptomanes, violeurs et escrocs de  la famille PHTK. Suivez mon regard à la PNH, au Palais national, aux ministères. Malheureusement, les éternels idiots utiles de l’opposition risible ne sont motivés que par des intérêts mesquins. Tu donnes un os au chien, et il cesse d’aboyer. Ariel sait bien jouer ce jeu pernicieux avec des « avadras » soi-disant de l’opposition. Shame on You SDP !

À scruter le comportement déviant des médecins ayant accédé au pouvoir en Haïti (de force, par fraude, par SMS, BBM ou tweet), faudrait-il croire qu’il y ait matières au champ académique d’investiguer une potentielle causalité du mépris sur le respect des balises déontologiques ? Évidemment, ce sentiment d’autosuffisance du mauvais chef qui se croit un Apredye pendant qu’il ne vaut rien (j’en veux pour preuve la date tragique du 7 février 2021) est à étendre sur tous les individus, les ingénieurs licenciés comme les usurpés, les vrais docteurs comme les faux. Toutefois, la noblesse de la blouse blanche destinée à privilégier la santé et la vie attire beaucoup plus l’attention et présente avec plus d’acuité la gravité de la folie du pouvoir. Pourtant, à quoi sert un dignitaire sans dignité ?

Insensé, absurde, désaxé, c’est le moins que la dialectique puisse percevoir chez un Premier ministre illégitime quand il brandit une carte de diversion et de procrastination budgétivore dans un spectacle « Ouvè le kò» à haut risque de multiplier et amplifier les crimes horribles. OUI à un carnaval dans un climat harmonieux de confiance, de paix et de sécurité garanti. Mais, mille fois NON à un carnaval qui envoie notre peuple, nos compatriotes, nos frères et nos sœurs à l’abattoir. En effet, dans cette Haïti vilipendée, un temps à des indignes fils d’accéder au pouvoir comme par une baguette magique ; mais aussi sous la colère des citoyens révoltés, indignés et dézombifiés, un temps au statuquo cruel de se déguerpir. Ariel et PHTK, Alea Jacta Est !

Le point tournant

Doit s’immiscer dans les affaires politiques pour tracer un meilleur destin une nouvelle classe d’hommes et de femmes aux colonnes vertébrales idoines capables de faire bouger les lignes de manière à créer confiance au sein de la société. Une fuite inversée des cerveaux à s’impliquer patriotiquement pour créer la synergie avec les forces interne en vue du bien-être de la terre d’origine n’est pas à écarter.

En plus du climat sécuritaire délétère, le contexte sanitaire précaire couplé du désordre financier effarant amplifie la céphalée procurée par la bêtise itérative au sommet de l’État. Cette acéphalie politique dans un slalome de facto interminable légitimée par la léthargie catatonique de l’élite probe a résulté dans une débâcle intégrale. Haïti doit couper court avec cette situation d’opacité et d’irresponsabilité qui fait nager dans un ample scepticisme voire dans un pessimisme incessant face à l’avenir.

L’élite interne et externe est conviée à s’indigner en s’engageant dans la vie politique. Les défis sociaux ne peuvent jamais être relevés par des sénateurs, députés et magistrats sans lecture ni écriture.  Il faut cesser de verser dans ces stupidités d’honorer des dealers en leur attribuant à tort des postes de leaders. Un représentant politique à quelque niveau que ce soit doit persuader par sa compétence et son sens du service public.

Ces ministres, gouverneurs, coordonnateurs et directeurs généraux installés en dehors des normes institutionnelles, personne ne sait s’ils sont des Haïtiens ou des Martiens. Haïti doit entrer dans une nouvelle dynamique de transparence et de confiance politique pour que sa diplomatie soit débarrassée de tous les scandales dont on sait les conséquences néfastes pour l’image du pays.

D’ailleurs, au regard de toutes les références – légales, morales – il n’y a pas moyen d’accorder un iota de droit au-delà du 7 février 2022 à Ariel pour continuer de coller ses fesses au fauteuil bourré de la Primature « usurpée ».

Le pays est en perte de repère ; au fond du tunnel on sent tout de même une étincelle de lumière porteuse d’espoir. Puisse l’initiative « Montana » constitue un élément déclencheur pour entrer dans un système où l’impunité, la corruption et l’injustice ne dictent plus leur loi. « Haiti Needs to Live » !

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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