Dr. Louis Joseph Janvier (1882) : les neuf dixièmes des actes de cruauté dont on accuse Dessalines et des mots absurdes qu’on lui prête sont des fables inventées par des écrivains malveillants

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Pour verser le premier terme des 150 millions de la dette de l’Indépendance, il fallut contracter un emprunt de 30 millions à Paris.

Pamphile de Lacroix et M. Schuelcher avouent que les violences des noirs sont excusées par les crimes des colons antérieurs à ces violences.

Jour des Aïeux, dimanche 2 janvier 2022 [rezonodwes.com]–

Dans la deuxième édition des « détracteurs de la race noire« , publiée à Paris en 1882, le Docteur et écrivain Louis-Joseph Janvier prend la défense des héros de l’Indépendance d’Haiti. Dr. Janvier a tout d’abord rappelé dans son ouvrage depuis que les Haïtiens se sont liés par un solennel serment, sur la place des Gonaïves, le 1er Janvier 1804, depuis cette splendide et mémorable Journée de la Fédération haïtienne, il n’y a plus en Haïti, ni Ibos, ni Congos, ni Aradas : il y a des Haïtiens.

Pour ce qui est des chefs haïtiens, a-t-poursuivi plus loin: Toussaint-Louverture, Dessalines, Christophe et Faustin Ier que l’on s’est plu à couvrir d’un ridicule immérité ou à charger d’atroces forfaits, « je réponds que les neuf dixièmes des actes de cruauté ou de sottise dont on les accuse et des mots absurdes qu’on leur prête sont des fables inventées par des écrivains malveillants, remplis de préjugés ou peu soucieux d’être véridiques et n’ayant pas un esprit assez philosophique et assez étendu pour pouvoir étudier à fond une société qui naît et se transforme« .

Il a indiqué que ‘les esprits impartiaux, ceux qui ont voyagent en observateurs sagaces et instruits, entre autres MM. Schoelcher et Paul d’Hormoys, rendent pleine justice aux chefs haïtiens et les présentent, dans leurs livres, sous un jour très favorable.

Selon Joseph Janvier, l’un des grands écrivains haïtiens, « Henry Ier, quoique despote, fut un grand organisateur; l’empereur Faustin Ier, qu’on a tant caricaturé, fut loin d’être aussi inintelligent et aussi ignorant qu’on l’a voulu faire croire. L’un et l’autre n’étaient pas plus cruels, en somme, que tel souverain d’Europe« . Il a révélé citant un grand de la littérature française que Christophe ressemble beaucoup à Pierre-le-Grand ; et tout le monde sait que, dans « les Châtiments », Victor Hugo reproche à Napoléon III d’imiter Faustin Ier.

Pour expliquer déjà l’état de pauvreté d’Haiti, à l’époque de la parution de ce bouquin en 1882, Dr. Janvier évoque la lourde dette de l’indépendance. « Les Haïtiens ne pouvaient songer à organiser sérieusement et définitivement le travail, ayant toujours suspendue sur leurs tètes, comme une épée de Damoclès, la menace d’une nouvelle invasion
française
« .

En 1825, le gouvernement français reconnut l’indépendance d’Haïti, mais les Haïtiens furent en même temps écrasés sous le poids d’une indemnité territoriale de 150 millions
qu’ils consentaient à payer en cinq termes au gouvernement du roi Charles X. Pour verser le premier terme, il fallut contracter un emprunt de 30 millions à Paris.

Le budget d’Haïti, qui s’élevait à 15 ou 20 millions en moyenne de 1820 à 1840, fut presque tout entier employé à l’amortissement de la double dette. Le service de cette double dette épuisa l’épargne haïtienne, qui naissait à peine.

recherches : cba

Références :

Les détracteurs de la race noire et de la république d’Haïti (2e éd.)
Auteur Janvier, Louis-Joseph (1855-1911)

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