Ariel Henry aux Gonaïves : Mort d’homme, profanation de la Cathédrale, stand officiel inutilisé
par Hervé Noel
Sans délivrer le discours officiel, le Premier ministre de facto, Ariel Henry et son gouvernement pensent avoir défié les menaces des civils armés de «Nou se revolisyonè», à l’occasion de la célébration du 218ème anniversaire de l’Indépendance.
Dimanche 2 janvier 2022 ((rezonodwes.com))–
Des séquences audiovisuelles d’officiels du gouvernement de facto évacués en catastrophe de l’intérieur de la Cathédrale du Souvenir au milieu des affrontements entre civils armés et forces de l’ordre interpellent. Le premier ministre, le docteur Ariel Henry, obstiné à défier les militants regroupés au sein de «Nou se revolisyonè» de Raboteau a exposé la vie d’autres membres de son équipe et offert un spectacle dégradant aux yeux du monde.
Des policiers lourdement armés occupant l’enceinte de la Cathédrale du Souvenir des Gonaïves, remettent au jour le sens et le symbolisme de certains espaces jusque-là considérés comme étant des lieux sacrés. L’image vriale d’une policière armée, sur ses gardes, tentant de protéger son chef révèle le niveau de l’effondrement de la société, conjugué à l’opulence des dirigeants, décortique un sociologue.
Le fiasco de la célébration du 218ème anniversaire de l’Indépendance aux Gonaïves est également révélateur d’un pouvoir de facto motivé par ses agendas politiques au détriment de la majorité. Comment mobiliser plusieurs centaines de policiers et militaires rien que pour satisfaire les égos d’un chef du gouvernement sans mandat, sans feuille de route, incapable de se transcender ?
Comment expliquer que depuis plus d’un an, 4 départements géographiques du pays sont coupés de Port-au-Prince, des citoyens quotidiennement assassinés par des bandits, sans une réponse réelle de la Police ?
Samedi 1er janvier, l’équipe gouvernementale a encore clairement exprimé ses priorités face à la conjoncture. Pour Ariel Henry, la vie des usagers de Martissant, de l’entrée Sud de Port-au-Prince importe peu, analyse un avisé.
En outre, des stands officiels érigés pour la circonstance n’a pas été utilisé. Les techniciens ont galéré pour mettre debout ces infrastructures rappelle-t-on. Jean-Élie Saintélis, engagé dans le chantier, a été jeudi, atteint d’une balle dans la tête et il a été rapporté que son état de santé inquiétait. Au regard de ces considérations, l’État a mobilisé plusieurs millions de Gourdes, honoré les per diem pour les invités, sans résultat.
À Morne-Blanc, au Centre d’opération d’urgence départementale (COUD), Ariel Henry a été contraint de faire machine arrière. L’adresse à la nation préalablement annoncée a été encore une fois annulée.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com
