Des migrants haïtiens arrivés à Ciudad Acuna, au Mexique, continuent jeudi de franchir le Rio Grande, pour entrer aux États-Unis, rapporte Radio-Canada.
Jeudi 23 septembre 2021 ((rezonodwes.com))–
L’émissaire américain en Haïti, Daniel Foote, a démissionné et dénoncé, dans une lettre cinglante, les expulsions « inhumaines » par les États-Unis de milliers de migrants haïtiens vers leur pays en proie à la terreur des gangs armés.
Je ne m’associerai pas à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux en Haïti, un pays où nos fonctionnaires sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représentent les gangs armés contrôlant la vie quotidienne
, assène M. Foote dans sa lettre de démission datée de mercredi et adressée au secrétaire d’État Antony Blinken.
Notre approche politique en Haïti reste profondément défectueuse et mes recommandations ont été ignorées et rejetées, lorsqu’elles n’ont pas été modifiées
, dénonce également M. Foote dans sa missive.
Interrogé lors d’une conférence de presse à New York, Antony Blinken a remercié jeudi le diplomate pour son travail, tout en ajoutant : Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir des désaccords sur la bonne approche
.
Le niveau de désespoir parmi les migrants ne peut que tous nous affecter fortement, donc je comprends vraiment la passion qui entoure cette affaire, a souligné Antony Blinken, secrétaire d’État américain
Son porte-parole Ned Price avait plus tôt rejeté de manière plus directe les accusations de Daniel Foote, simplement fausses
selon lui.
L’émissaire n’a pas saisi l’opportunité d’émettre
ses inquiétudes à propos des migrants durant son mandat, et au lieu de cela, a choisi de démissionner
, a-t-il déploré.
Un autre responsable l’a accusé d’avoir tenté d’aller au-delà de ses attributions dans la politique des États-Unis en Haïti.

Les migrants entassés
Des dizaines de milliers de migrants, pour la plupart des Haïtiens, s’entassent depuis plusieurs semaines dans les villes mexicaines de Tapachula (frontière sud avec le Guatemala) et de Ciudad Acuña (nord, à la frontière du Texas), où ils vivent sous la chaleur et dans l’insalubrité.
Dans cette dernière ville, la tension régnait jeudi après le déploiement d’une centaine de policiers mexicains, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les forces de l’ordre se sont déployées après l’annonce faite par l’Institut national des migrations (INM) indiquant que la situation des migrants serait examinée afin de les renvoyer dans la ville où ils ont initialement déposé leur demande d’asile.
Des migrants haïtiens arrivés à Ciudad Acuna, au Mexique, continuent jeudi de franchir le Rio Grande, pour entrer aux États-Unis.
Fuyant la pauvreté et le chaos après plus de dix ans de règne infructueux de PHTK soutenu par les ambassades occidentales, ces migrants cherchent refuge aux États-Unis, pour nombre d’entre eux après avoir traversé une douzaine de pays comme le Panama et la Colombie, où quelque 19 000 migrants, également en majorité Haïtiens, sont bloqués à la frontière.
Les États-Unis avaient suspendu les expulsions de migrants haïtiens en situation irrégulière après le séisme qui avait ravagé la moitié sud d’Haïti le 14 août, mais le regroupement en quelques jours de plus de 15 000 migrants sous un pont au Texas a changé la donne.

