Les Etats-Unis et HRW accusent Bukele de « démantèlement » des institutions démocratiques du Salvador plus vite que Chávez. Et que dire de Jovenel Moise en Haiti, après le 2è lundi de janvier 2020 ?

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« La communauté internationale va-t-elle attendre et voir si Bukele suit la tendance », s’interroge HRW.

Mercredi 8 septembre 2021 ((rezonodwes.com))–Ce que American Human Rights Watch (HRW) ignore c’est que l’ancien président d’Haiti, Jovenel Moise, aurait probablement feuilleté les chapitres du livre « Comment démanteler un Pays et Diriger par Décret » de son homologue du Salvador Nayib Bukele, et a bien appris la leçon pour pouvoir arriver à mettre Haiti dans tous ses états aujourd’hui. La corruption, à sa mort, est actuellement devenue une institution.

Le démantèlement des institutions en Haiti, tout comme cette tactique a ouvert la voie à un referendum inconstitutionnel et des élections frauduleuses exclusives programmées avec un Collège électoral illégal et illégitime, ouvre également la voie à Bukele au Salvador pour se présenter à la réélection en 2024, car selon les critères précédents, il aurait dû attendre 2034.

Ce qui se passe au Salvador déclenche des signaux d’alarme dans la région, contrairement au fait qui se produit en Haiti où tout est permis. La décision de la Cour suprême de justice du pays de valider la réélection présidentielle suscite l’inquiétude de plusieurs secteurs, dont le gouvernement américain, qui conteste cette décision comme étant inconstitutionnelle, pourtant Haiti a présentement un gouvernement inconstitutionnel formé par les américains en dehors de toutes normes légales et légitimes. Actuellement, il n’existe aucune institution réellement debout en Haiti avec un système judiciaire corrompu.

Le chargé d’affaires américain à San Salvador, Jean Manes, a condamné la décision de la Cour suprême, qui modifie la règle existante en matière de réélection présidentielle qui permettait à un ancien président de revenir au pouvoir, mais deux mandats plus tard, pour être immédiatement réélu.

Cette décision, selon M. Manes, « est clairement contraire à la constitution salvadorienne, qui établit que la réélection immédiate n’est pas autorisée », tout comme un referendum constitutionnel interdit par la Constitution haïtienne, mais Jovenel Moise avait le feu vert pour passer outre de la loi-mère.

Lundi, c’était au tour du directeur de Human Rights Watch (HRW) Americas, José Miguel Vivanco, de déclarer que, selon lui, le président salvadorien Nayib Bukele « démantèle » les institutions démocratiques comme le vénézuélien Hugo Chávez, « mais à un rythme beaucoup plus alarmant« .

Dans un message publié sur son compte de réseau social Twitter, Vivanco a comparé les présidents et les périodes pendant lesquelles ils ont réussi à « contrôler » diverses institutions.

« Chávez a réussi à contrôler la Cour suprême de justice en 2004 (5 ans après son accession à la présidence) » et « Bukele a réussi à contrôler la Cour suprême en 2021 (2 ans après son accession à la présidence) », a-t-il soulevé.

Divers secteurs soulignent que les juges de la Chambre constitutionnelle nommés le 1er mai sont « loyaux » à l’exécutif de Bukele.

A cette date, l’Assemblée législative, avec une large majorité pro-gouvernementale, a démis de leurs fonctions les juges constitutionnels avec lesquels le président Bukele s’était opposé à plusieurs reprises, une mesure critiquée par la communauté internationale.

Parmi les cinq juges nommés figurent un ancien conseiller du gouvernement de Bukele et un avocat du directeur de la police nationale civile (PNC).

M. Vivanco a ajouté que « Chávez a réussi à contourner les limites de la réélection présidentielle en 2009 (10 ans après son accession à la présidence) », tandis que « Bukele, en 2021 (2 ans après son accession à la présidence).

La Chambre constitutionnelle a annulé vendredi une interprétation de la Grande Charte datant de 2014 qui interdisait la réélection présidentielle pendant 10 ans après avoir quitté le pouvoir.

Cela ouvre la voie à Bukele pour se présenter à la réélection en 2024, car selon les critères précédents, il aurait dû attendre 2034.

« Et ensuite ? Si l’on se réfère à l’histoire du Venezuela : censure de la presse, restrictions de la société civile, impunité totale pour les violations des droits de l’homme, arrestations d’opposants, fraudes électorales », a-t-il souligné. Il a ajouté : « La communauté internationale va-t-elle attendre et voir si Bukele suit la tendance ?

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Le 4 septembre, M. Vivanco a averti que « la démocratie au Salvador est au bord de l’abîme« , tandis que le chargé d’affaires américain au Salvador, Jean Manes, a souligné qu’il y a un « déclin » démocratique dans le pays.

« Ce déclin de la démocratie nuit à la relation bilatérale entre les États-Unis et le Salvador, une relation que nous avons depuis des décennies et que nous voulons maintenir« , a-t-elle insinué samedi.

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