Appelé à l’aide en deux fois par Jovenel Moïse, Léon Charles n’est pas intervenu pour le sauver, malgré ses promessses, dénonce le RNDDH

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Assassinat de Jovenel Moïse : Le président a été livré par des responsables de sa sécurité, conclut le RNDDH dans un rapport d’environ une trentaine de pages sur l’assassinat de Jovenel Moïse. Selon le RNDDH, le directeur général a.i. de la PNH Léon CHARLES a reçu au moins deux (2) appels de détresse du président, tout juste avant son assassinat. Il avait promis à ce dernier de lui envoyer des renforts immédiatement. Ceci n’a pas été fait.

Extraits du rapport de RNDDH

Dimanche 22 août 2021 ((rezonodwes.com))– Dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, l’impensable s’est produit : un commando s’est introduit dans la résidence privée du président de facto Jovenel MOÏSE et l’a criblé de balles.

Pour mettre en œuvre leur plan macabre, les auteurs intellectuels et matériels de cet assassinat ont pu compter sur l’appui d’au moins deux (2) des responsables de la sécurité présidentielle, savoir le commissaire divisionnaire Jean Laguel CIVIL et le commissaire municipal Dimitri HERARD, respectivement coordonnateur de la sécurité générale du président et responsable en chef de l’USGPN.

Il s’agit donc d’un cas flagrant de violations des droits à la vie et à la sécurité du feu
président de facto Jovenel MOÏSE, perpétrées par des personnes investies d’autorité de l’Etat qui avaient été chargées de protéger la victime.

Tenant compte des alertes sur les menaces qui avaient été lancées à l’encontre du
président, le RNDDH conçoit mal que les différents services d’intelligence du pays n’aient pas été mis en branle. De même, il est incompréhensible que, sur alerte maximale, tous les responsables des unités spécialisées affectées à la sécurité du président de facto, se trouvaient chez eux.

Les membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) détiennent tous un service d’intelligence. Ils reçoivent chaque année un montant émargé au budget du pays pour le fonctionnement de leur service respectif. Pourtant, aucun de ces services n’a pu empêcher l’assassinat du président de facto Jovenel MOÏSE. Pire, ils n’ont jusqu’à date pas collaboré dans l’enquête de la police judiciaire. Pourtant, le RNDDH croit qu’au moins trois (3) d’entre eux sont particulièrement importants :

Le ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales détient le contrôle des entrées et sorties enregistrées sur le sol haïtien, via les directions de l’immigration et de l’émigration.

Le brusque mouvement de tous ces ressortissants colombiens n’aurait donc pas dû lui
échapper et, le service d’intelligence attaché à ce ministère aurait dû en informer le
ministre Louis Gonzague Edner DAY.

Le ministre de la Justice et de la sécurité publique Maître Rockefeller VINCENT pour sa
part, entretient des rapports très étroits avec Joseph Félix BADIO. Une bonne collaboration de sa cellule d’intelligence devrait pouvoir aider à localiser cet individu dont le nom a été cité par la majorité des personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête.

Le directeur général a.i. de la PNH Léon CHARLES a reçu au moins deux (2) appels de
détresse du président, tout juste avant son assassinat. Il avait promis à ce dernier de lui
envoyer des renforts immédiatement. Ceci n’a pas été fait. Conséquemment, les contraintes l’ayant poussé à ne pas intervenir, devraient être connues de la police
judiciaire.

A ce stade, il n’est pas non plus superflu de rappeler que le palais national dispose aussi
d’un service d’intelligence qui n’a pas aidé à sauver la vie du président pas plus que l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) créée le 25 novembre 2020, par la victime elle-même.

A l’instar du directeur général a.i. de la PNH, le commissaire divisionnaire Jean Laguel
CIVIL et le commissaire Dimitri HERARD ont été appelés par feu le président de facto Jovenel MOÏSE. Aucun d’entre eux n’est intervenu malgré leurs promesses. Et, l’inspecteur principal Paul Eddy AMAZAN de même que le commissaire de police Pierre Osman LEANDRE, respectivement responsables de l’USP et du Cat Team n’ont pas effectué le travail pour lequel ils sont payés. Pourtant aucun membre de la chaine de sécurité présidentielle n’a démissionné, ce qui est inadmissible.

Plusieurs agents spécialisés, affectés à la sécurité du président de facto Jovenel MOÏSE ont été soudoyés pour laisser entrer en douceur le commando chargé d’arrêter ce dernier, selon ce qui leur avait été dit. Tout en reconnaissant qu’ils aient pu ne pas savoir que Jovenel MOÏSE allait être assassiné, le RNDDH croit que cela n’enlève rien à la gravité de leur trahison.

Ils ont facilité l’assassinat de la victime et déshonoré l’institution à laquelle ils appartiennent. Et, puisqu’ils savent qu’un président en fonction ne peut être arrêté sur la base d’un mandat émis par un juge d’instruction, ils avaient donc sciemment fourni à un commando d’étrangers l’opportunité de violer les droits aux garanties judiciaires de Jovenel MOÏSE.

Il s’agit là aussi d’un fait déjà accablant en soi, qui a été aggravé par l’assassinat de la victime.

De leur côté, les chefs d’équipe de l’USGPN et du Cat Team qui étaient sur place, ainsi que les rares agents-tes de la PNH qui avaient riposté, ont lamentablement échoué dans leur mission de protéger le président. Celui de l’USP s’est éclipsé avant l’attaque et au moins un (1) agent s’est déshabillé avant de se cacher à l’arrière-cour de la résidence présidentielle.

Mais, à côté de ceux qui étaient de garde cette nuit-là, ce sont en fait tous les agents-tes
qui font partie de l’USP, de l’USGPN et du Cat Team qui ont échoué. Six-cent-quarante-sept (647) agents affectés à des unités spécialisées avaient pour fonction première de déjouer tout complot visant à assassiner le président de facto.

Ils n’y sont pas arrivés.

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