Il faut rester vigilant face aux technologies malveillantes qui pourraient menacer les générations futures

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Avec plus de 4,6 milliards d’internautes dans le monde, les avancées numériques continuent de révolutionner la vie humaine, mais « nous devons rester vigilants » face aux technologies malveillantes qui « pourraient mettre en péril la sécurité des générations futures », a déclaré mardi la cheffe du Bureau des Nations Unies pour les affaires de désarmement (ODA) devant le Conseil de sécurité.

Mercredi 30 juin 2021 ((rezonodwes.com))– « Les technologies numériques mettent de plus en plus à rude épreuve les normes juridiques, humanitaires et éthiques existantes, la non-prolifération, la stabilité internationale, la paix et la sécurité », a averti Izumi Nakamitsu lors d’un débat consacré à la paix et la sécurité dans le cyberespace.

De plus, a-t-elle poursuivi, ces technologies abaissent les barrières d’accès et ouvrent de nouveaux domaines potentiels de conflit – donnant aux acteurs étatiques et non étatiques la possibilité de mener des attaques, y compris au-delà des frontières internationales.

D’ici 2022, on estime que 28,5 milliards d’appareils en réseau seront connectés à l’Internet, une augmentation significative par rapport aux 18 milliards de 2017, selon la cheffe de l’ODA.

De la désinformation aux perturbations délibérées du réseau, ces dernières années, il y a eu une augmentation spectaculaire des incidents malveillants ciblant les technologies de l’information et des communications (TIC) qui diminuent la confiance entre les États et menacent les infrastructures critiques qui en dépendent.

Mme Nakamitsu a rappelé la préoccupation du Secrétaire général face à l’augmentation des cyberattaques contre les établissements de santé pendant la pandémie de Covid-19, appelant la communauté internationale à faire davantage pour les prévenir et y mettre fin.

« L’extrémisme violent et la traite d’êtres humains en ligne ont un impact différent et souvent négligé sur les femmes, les hommes et les enfants, tout comme d’autres menaces liées aux TIC telles que le cyberharcèlement, la violence entre partenaires intimes et la diffusion non consensuelle d’informations et d’images intimes », a-t-elle déclaré, citant cela comme la raison pour laquelle « la participation égale, pleine et effective » des femmes et des hommes à la prise de décision dans l’arène numérique doit être prioritaire.

Faire face aux dangers

Alors que les menaces liées aux TIC sont en augmentation, les efforts pour y faire face le sont également.

Depuis plus de dix ans, des groupes d’experts au niveau gouvernemental ont étudié et formulé des recommandations pour faire face aux dangers des TIC pour la sécurité internationale, y compris des mesures de confiance, de renforcement des capacités et de coopération. Un groupe de travail a adopté des recommandations concrètes, a souligné la responsable de l’ONU.

Dans le même temps, les organisations régionales déploient des efforts, allant de la mise en œuvre de normes volontaires et non contraignantes pour les États à l’adoption de mesures de confiance régionales ou à l’adoption d’outils régionaux pour réduire les risques liés aux TIC.

Si la responsabilité première de la sécurité internationale incombe aux États, les TIC font partie intégrante des sociétés et les participants ont également un rôle à jouer dans la sécurisation du cyberespace, a dit Mme Nakamitsu. « Les points de vue du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire contribuent de manière unique et importante à la solution collective à la cybersécurité que recherche la communauté internationale », a-t-elle ajouté.

Mme Nakamitsu a déclaré que l’ONU était prête à soutenir les États et d’autres dans la promotion d’un environnement des TIC pacifique, et a cité le Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur la coopération numérique ainsi que des tables rondes qui ont conduit à une feuille de route recommandant des mesures pour la coopération dans l’espace numérique.

L’Agenda pour le désarmement du chef de l’ONU aborde les technologies de nouvelle génération qui posent des défis aux « normes juridiques, humanitaires et éthiques existantes ; à la non-prolifération; et à la paix et à la sécurité », a-t-elle ajouté. Il appelle à travailler avec les scientifiques, les ingénieurs et l’industrie sur l’innovation technologique à des fins pacifiques, et à travailler avec les États membres pour « favoriser une culture de responsabilité et le respect des normes, règles et principes émergents en matière de comportement responsable dans le cyberespace ».

Alors que l’espace numérique est devenu le fondement de la plupart des aspects de la vie quotidienne, l’ampleur et l’omniprésence de « l’insécurité » des TIC sont une préoccupation majeure, a déclaré la cheffe du désarmement. Elle a exhorté à la prudence quant à l’attribution de la responsabilité des attaques, qui pourraient entraîner « des conséquences importantes, y compris des réponses armées involontaires et une escalade » ; des États adoptant des « postures offensives » pour des usages technologiques hostiles ; et le développement de « capacités potentiellement déstabilisatrices » par des groupes armés et criminels non étatiques, « avec un degré élevé d’impunité ».

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